jeudi 14 juin 2012

LE MYSTÈRE SHERLOCK


LE MYSTÈRE SHERLOCK
  
J.M. Erre a ce pouvoir incroyable de défigurer mon visage, à coups de délires et d'humour cocasse, d'un sourire dément accompagné de pouffements de hyène hilare que j'essaie de réprimer à grand peine quand je me souviens que je suis dans un lieu public et que l'on pourrait se poser des questions sur ma santé mentale.

Je craignais un peu le sujet ici car franchement, Sherlock Holmes ne m'a jamais passionnée, et même, j'en soupe de le voir partout à toutes les sauces, modernisé, parodié, cité, revu et revisité, mais dès les premières pages, j'ai su que j'allais me plaire dans cette nouvelle intrigue délirante à souhait car l'auteur se moque tout de même "méchamment" des fans de Holmes, et par extension, des fans excessifs en tout genre.

Extrait
"H comme Holmésien: Mammifère bibliophile vouant une passion à Sherlock Holmes. [...] Les niveaux 1 à 3 désignent les amateurs du détective anglais [...]. Pour résumer, mis à part une tendance un peu pénible à s'exclamer à tout propos "Élémentaire, mon cher Watson", ils sont inoffensifs. Les niveaux 4 à 6 correspondent à des holmésiens initiés. Pour ces adulateurs du Canon, la frontière entre la fiction et la réalité se brouillent par moments. On se met à privilégier le texte original en anglais [...]. Bref, on commence à fatiguer ses proches.
Enfin, les holmésiens de niveaux 7 à 10 forment une caste à part. Pour eux, les choses sont claires: Sherlock Holmes a bel et bien existé [...]."
  
Pour situer le contexte, dix universitaires spécialistes de la question holmésienne sont réunis dans un hôtel en Suisse à l'occasion d'un colloque sur Sherlock Holmes. Tous concourent pour devenir titulaire de la toute première chaire holmésienne. Les conditions climatiques les rendent bientôt prisonniers de la neige. C'est le début d'un long week-end macabre et d'une intrigue à la Dix petits nègres.
  
J.M. Erre, c'est un Maître dans l'art du "c'est du grand n'importe quoi, je le sais mais je l'assume, je m'éclate en écrivant", et ça j'adore! On est servi à grandes louchées ici, et il y a vraiment de quoi se repaître si on est grand amateur de loufoqueries. Ses personnages sont toujours un peu barges et ridicules, tout est un peu exagéré, tiré par les cheveux, on frôle la surenchère du grotesque parfois, mais qu'est-ce qu'on rigole!!!

Petit bémol ici cela dit, car d'habitude, je le trouve assez ingénieux mine de rien dans le dénouement de son intrigue, j'aime assez d'ailleurs pour ça son côté "je délire je délire, de façon périlleuse parfois, mais je retombe toujours sur mes pattes à la fin", mais ici, j'ai été un peu déçue de la facilité (et presque sobriété) avec laquelle il conclut l'enquête - disons que j'ai tout senti venir sur la fin. Ça reste bien mené et développé mais j'aimais bien la surprise des autres intrigues.
Et puis j'avoue, j'attendais les pages bonus, mais rien... (oui une lectrice fidèle de J.M. Erre devient exigeante, désolée...).     

Un grand merci à Keisha pour le prêt.

14 commentaires:

  1. J'adore ton blog ces jours ci, aucune tentation, je les ai lus...:D
    Tu as raison, JM Erre assume totalement le genre de livres qu'il écrit, et à mon avis il s'amuse le premier à les écrire, cela se sent.
    Signé : ta fournisseuse de barge et givré.

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    1. Oui, et ça va durer encore un peu car y a le transsibérien à venir, le kangourou de Cook, le Mark Leyner (of course!), faut juste que je me prenne le temps de rédiger tout ça, par contre note d'ores et déjà, à venir aussi, Ioànna Bourazopoùlou, une auteure grecque EXTRA! EXTRA! Je tiens absolument à ce que tu la lises!! Je suis sûre qu'elle est pour toi!
      Je te renvoie JM Erre et Mark Leyner dès que j'aurai rédigé mon billet sur ce dernier (grave pas gagné, je m'y colle ce WE!)

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    2. Bon courage! J'ai relu mon billet sur le Leyner, et me suis encore amusée...La grecque n'a pas l'air d'exister ici...

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    3. Je rejetterai un oeil à ton billet quand j'aurai au moins écrit les grandes lignes du mien, histoire de pouvoir comparer nos approches.:) Quant à la grecque, je l'avais trouvée dans ma bib' mais elle est publiée chez Ginkgo. Possibilité de SP sûrement! Surtout si c'est pour parler en bien.;)

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    4. Oh là je vais tenter! Je viens juste d'en recevoir un de cette maison...je ne suis pas une malade des SP, tu me connais, mais je n'ai rien contre!

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    5. Voui, SP j'évite aussi rapport à ma PAL et surtout car c'est rarement des livres qui m'intéressent dans l'immédiat, mais il y a des exceptions, et celui-ci en aurait fait partie si je ne l'avais pas trouvé dans ma bib'! Et puis le catalogue Ginkgo me parle furieusement, c'est une maison qui a une ligne éditoriale qui me correspond complètement, et je pense, qui te correspond assez bien aussi.

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    6. J'ai reçu un bouquin demanddé, un type qui découvre le USA au début du 19ème siècle (ouaip!) et avec le livre j'ai reçu le catalogue... Je t'avais déjà signalé le bouqquin de Cochrane, traversant la Ssibérie à pied...

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    7. Je n'ose pas plonger le nez dans leur catalogue pour le moment, la tentation est grande et tu connais mes "problèmes" de PAL bib' actuels...
      A pied la Sibérie?? Mais j'ai déjà du mal à traverser une petite forêt dans le Berry...!:)

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  2. Un auteur qu'il faudra que je découvre un jour...

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    1. Oui, particulièrement idéal si on a le moral en berne, qu'on frôle la panne de lecture, et qu'on cherche du divertissant et léger!

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  3. J'ai beaucoup aimé aussi... va même falloir que je termine mon billet, tiens!

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    1. Alors je guette! Je pense que ça va être intéressant sous ta plume!;)

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  4. C'était mon premier J. M. Erre, et j'ai adoré aussi - c'est drôle et ça fait mouche. Et en plus, ça se passe en Suisse... du côté de Meiringen, comme il se doit.

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    1. Tiens, tu me fais penser que je n'ai plus rien lu de lui depuis, alors que ses deux derniers romans me tentaient bien tout de même. Je pense qu'inconsciemment, je faisais une pause parce que le déluré, j'adore, mais il faut faire attention à ne pas trop en abuser.:-)

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