mercredi 19 décembre 2012

NAGER SANS SE MOUILLER


MATAR Y GUARDAR LA ROPA

NAGER SANS SE MOUILLER )

traduit de l'espagnol par Danielle Schramm 


J'aurais tellement voulu adorer ce polar ! L'auteur, Carlos Salem, m'avait semblé bien sympathique et original lors de la table ronde "Du rire dans le noir, le polar s'en paie une tranche" au festival Paris Polar, une table ronde sur le thème de l'humour dans les polars donc. Je m'attendais, par conséquent, à du désopilant et à de la hyène hilare ici, mais non seulement je n'ai pas ri une seule fois mais je me suis même passablement ennuyée, résistant à la tentation d'abandonner ma lecture à quasi chaque page !

Mon choix a pourtant été stratégique car lors de la table ronde, les animateurs faisaient la promo du dernier roman paru de Carlos Salem, Je reste roi d'Espagne, qui déjà semblait être caractérisé par un humour irrésistible et audacieux. Tout le monde s'entendait en tout cas pour dire que cet auteur était vraiment drôlissime. Puis ils ont passé en revue ses autres romans, dont Nager sans se mouiller, en en soulignant également l'humour délirant, et je ne sais pas, le fait que ça se passe dans un camping de nudistes me semblait effectivement propice à toute une batterie de gags puisque le personnage principal, tueur à gages de profession, semblait s'y trouver un peu malgré lui.

Me voilà donc à l'assaut de ce titre, m'éclaircissant la gorge pour pouvoir rire à gorge déployée, et si le début était plutôt prometteur, j'ai vite déchanté.
A quoi m'attendais-je exactement ? Je ne sais pas précisément, mais certainement pas à une intrigue aussi convenue et classique, aux ficelles aussi grosses, où je n'ai eu aucune surprise, à aucun moment, jusqu'au dénouement.

Par ailleurs, on le sait, les latins sont chauds, et dans une intrigue où le lieu de l'action est un camping de nudistes, on peut s'attendre à quelques scènes olé olé, ok (je les attendais d'ailleurs, pensant qu'elles allaient participer à l'ambiance "humour désopilant"), mais là, ça frôlait quasi l'obsession et le ridicule. Presque tous les campeurs font l'amour, parlent amour, et le personnage principal a des érections quasi à toutes les pages, parfois deux ou trois fois par pages. Au bout d'un moment, c'est très très lourd, sans finesse, malgré le semblant de poésie et de touchante humanité que l'auteur semble vouloir donner à l'atmosphère.
Bref, j'ai trouvé l'ensemble grotesque, à la limite du parodique qui s'ignore.
Sans compter cette histoire de passion où tout se déroule trop facilement, le coup de foudre en un claquement de doigt...
Et pour finir, je n'ai jamais vu un personnage aussi torturé pour pas grand chose, enfin pour des choses auxquelles on ne croit pas une seconde ou dont on se contrefiche, et qui se repose les mêmes questions - qui veut tuer qui ? et si c'est moi? et si c'est lui? et si c'est elle ? - et se remémore les mêmes paroles de son mentor, over and over again.

Bref, non vraiment, je n'ai pas aimé et je ne suis pas sûre de vouloir lui redonner une chance.

L'auteur
Carlos Salem est né en 1959 à Buenos Aires. Après des études de journalisme, il a multiplié les petits boulots. Installé en Espagne depuis 1988, il vit aujourd’hui à Madrid, où on peut le croiser dans son bar, le Bukowski Club. Il est l’auteur de trois romans : Aller simple (Moisson rouge, 2009 ; Babel noir n° 38), Nager sans se mouiller (Actes Sud, 2010, prix Paris Noir) et Je reste roi d’Espagne (Actes Sud, 2011).

8 commentaires:

  1. Youpi, pal intacte.
    Hum, hier j'ai emprunté le train de nuit pour Lisbonne, la faute à qui?

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    1. Euh... ahem... oups... alors Train de nuit pour Lisbonne, j'ai été méga enthousiaste au début... mais ça n'a pas duré (sifflotte). Enfin, ça se trouve tu seras charmée jusqu'au bout, moi j'ai commencé à caler vers la moitié... Les premiers chapitres valent le détour en tout cas.

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  2. Aah c'est dommage ça!
    Perso, j'ai vraiment bien aimé le roman. Mais en y entrant, je ne m'attendais pas à rire à gorge déployée (ce que je n'ai pas fait, mais j'ai quand même apprécié).
    J'étais donc tentée par son dernier roman et par le premier (aller simple, si je ne me trompe ;-) )
    Baah ça peut pas plaire à tout le monde.

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    1. Oui, beaucoup plus d'avis enthousiastes que déçus sur ce roman, d'après ce que j'ai pu lire sur le net. Bon, je n'ai pas adhéré pour ma part, c'est comme ça. Mais c'est dommage car j'étais prête à être fan de l'auteur !

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  3. Merde alors. Et comment fais tu pour t'éclairer la gorge ? Tu prends une lampe torche ou tu crachouille un bon coup dans le lavabo ? Euh, si le livre apporte la réponse au titre, je suis très intéressée. Dis moi !

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    1. Merci pour ta lecture attentive (y en a donc qui lisent chaque mot ? wow ! ), je corrige de suite of course ! Quant au titre, nope, pas de réponse dans le livre, ou elle m'aura échappé. Pas impossible vu l'intérêt que je lui ai porté...

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  4. Ben alors ? flûte ! Moi j'ai adoré !

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    1. Question d'humeur peut-être ? Je ne sais pas...

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