dimanche 22 mai 2016

MÂLE OCCIDENTAL CONTEMPORAIN


MÂLE OCCIDENTAL CONTEMPORAIN


C'est chez La Bibliothèque du Dolmen que j'avais repéré cette BD, et j'avoue que la perspective de "découvrir" la vision masculine sur les relations homme/femme dans nos sociétés contemporaines m'avait quelque peu titillée. Habituellement, c'est de la vision féminine que nous sommes abreuvés.

Thomas vit à Paris et cherche l'âme-soeur donc. Du moins, une partenaire pour faire un bout de chemin ensemble. En tout cas, clairement pas un coup d'un soir. Il n'a pas de tares spécifiques, présente plutôt bien, a l'air d'être un bon gars, mais voilà, toutes ses tentatives pour aborder et intéresser la gente féminine se soldent par un échec. 

Certes, on le sait, depuis que le féminisme est passé par là, les femmes sont plus indépendantes, affirmées et exigeantes. Mais ici, ce qui m'a un peu fait tiquer, c'est que les femmes sont représentées comme des garces, des bêcheuses, des pimbêches bobo chic un peu snobs, froides, inaccessibles, difficiles, blasées, mais aussi entreprenantes, très libérées, qui s'assument, sexuellement entre autres. Fantasme masculin ou vision réelle que l'homme a de la femme occidentale contemporaine ? 
Personnellement, j'ai trouvé tout ça un peu grossièrement généralisé. L'homme ici est bien sûr ultra disponible, d'une pureté d'âme et de coeur, ne demande qu'à faire connaissance (et plus si affinités), et se prend râteau sur râteau. Pas très crédible quand on pense à la flopée de récits de femmes encore assez fleur bleue et romantiques, à la recherche du Prince charmant, et qui ont toutes les difficultés du monde à trouver l'âme-soeur. 

Bref, un poil cliché, un peu poussé à l'extrême, mais n'oublions pas que c'est Paris aussi. Les rapports sont différents, beaucoup dans le "je prends, je jette", c'est le fief de la société de consommation, l'individualisme, des apparences, du boboïsme et compagnie.

Un récit entre drôle (loser qui se prend des râteaux) et tragique (loser qui se prend des râteaux) qui illustre l'idée que les hommes d'aujourd'hui trouvent non seulement les femmes d'aujourd'hui particulièrement intimidantes mais ne savent plus non plus comment se comporter avec elles. Notre Thomas, au fur et à mesure de ses déconvenues, devient calculateur, s'y perd, se pose trop de questions et doute de tout.



 Ça ne communique décidément pas mieux entre Mars et Vénus au 21è siècle. 
La fin m'a paru honnête, quoique finalement, le dénouement du récit et la conclusion sont un peu faciles et convenues aussi.

Pas très convaincue par ce scénario donc, mais la lecture n'en était pas désagréable. Du léger et divertissant qui ne me restera pas longtemps en mémoire. 
J'ai adoré par contre la représentation de Paris, l'ambiance, les rues, les monuments, tout était parfaitement retranscrit, et les couleurs sont juste superbes, mais Clément Oubrerie avait déjà fait ses preuves dans l'excellent Aya de Yopougon.

Les auteurs
François Bégaudeau, scénario
Clément Oubrerie, dessin

10 commentaires:

  1. Why not? Oui, il y a le côté Paris, sans doute? Et n'oublions pas les transports en commun qui aident aux rencontres (ici, sans voiture, t'es mort, alors les rencontres, faut s'organiser, oui)
    Mais ce type a l'air d'un OVNI, non? Rateau sur rateau, mais que se passe-t-il? ^_^

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    1. Haha, j'aime bien ta parenthèse. À Paris, certes il y a les transports en commun, mais tout le monde a le nez plongé dans son smartphone (ou son livre, haha), résultat, personne ne se voit.:-)
      Non, pas un OVNI, c'est juste qu'il vit le drame des relations contemporaines.;-) À Paris, s'entend.:-) D'un point de vue un peu exagéré, mais il y a un peu de vrai quand même.

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  2. Elle semble rigolote, cette BD (enfin, le sujet ne doit pas faire rire tout le monde...).
    Si les gars, me suis-je dis, en sont à se demander s'ils peuvent/doivent offrir des fleurs, l'heure est grave. Osez messieurs ! Osez nous offrir des fleurs !

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    1. Ahaha ! Oui, l'heure est grave !:-) Ceci dit, moi je n'aime pas qu'on m'offre des fleurs. Je préfère un livre.;-) Je n'ai d'ailleurs pas de vase chez moi.:-)
      Sinon, cette BD n'est pas spécifiquement désopilante mais il y a des petits moments qui font sourire.

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  3. Bégaudeau me sort par les yeux, c'est un auteur que je fuis, même en BD.

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    1. Tu sais que c'est ton commentaire qui m'a resitué Bégaudeau ! Bon, je n'ai rien lu d'autres de lui mais je vois qui c'est maintenant.:-)

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  4. c'est du bof bof, alors? Je n'ai pas été convaincue par Aya alors je vais peut-être passer mon tour...

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    1. Ah oui mais attention, certes le dessinateur/coloriste est le même pour ces BD mais ce ne sont pas du tout les mêmes auteurs, donc le style n'est pas du tout le même. Autant j'avais adoré Aya, autant là oui, pour moi l'histoire est vraiment bof bof.

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  5. Pour les dessins qui devraient me plaire, puisque déjà testés, pourquoi pas. Et puis si c'est divertissant et que je sais que je ne dois pas en attendre de grandes révélations...

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    1. Oui si tu le prends dans cet état d'esprit, il n'y a aucun risque de déception et même, tu passeras sûrement un bon moment de lecture.;-)

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