mardi 20 juin 2017

THE TERRIBLE PRIVACY OF MAXWELL SIM


THE TERRIBLE PRIVACY OF MAXWELL SIM

( LA VIE TRÈS PRIVÉE DE MR SIM )


Enfin, j'ai lu un Jonathan Coe ! Ça faisait longtemps qu'il était en projet mais comme pour tout auteur d'une bonne dizaine de romans qu'on n'a jamais lu, ça commençait à devenir chaud pour faire mon choix parmi ses nombreux titres qui, tous, à en croire les avis, valent le détour, même si les appréciations varient quelque peu d'un lecteur à l'autre. De longue date, c'était Testament à l'anglaise qui était inscrit sur ma LAL, mais j'avais aussi La Maison du sommeil qui m'intriguait, Bienvenue au Club également, et tout récemment, j'avais noté Expo 58 et Number 11 qui me tentaient bien...

Le sort m'a mis sur le chemin de Mr Sim à la bib' alors que je n'avais absolument pas en tête d'emprunter un Jonathan Coe (je pense qu'insconsciemment, j'avais abandonné l'idée d'y parvenir), mais il se trouve que ce jour-là, rien de ce que je cherchais n'était disponible ou ne me tentait finalement, et comme il était impensable que je quitte la bib' sans un livre, en fouinant encore, je suis tombée sur ce titre, et je me suis dit que c'était peut-être l'occasion ou jamais.
Les avis des critiques presse intelligemment semés sur la couverture ont eu raison de mes dernières hésitations :
"Very, very funny" (oui, il ne me faut pas grand chose en fait, haha !), "Highly enjoyable", "Brilliantly captures the spirit of our age", "Clever, engaging,...", "Witty, unexpected and curioulsy unsettling".
Bon, c'était suffisant pour me happer.
Un coup d'oeil rapide sur le résumé quand même, qui nous présente un Mr Sim quadragénaire, pas loin de la crise des 50 ans, qu'on retrouve à moitié nu dans sa voiture, au fin fond de l'Écosse, en hypothermie, avec deux bouteilles de whisky vides, un caisson de centaines de brosses à dents et des dizaines de cartes postales d'Asie dans son coffre, c'était assez pour aiguiser ma curiosité.

Je m'apprêtais à des moments "hyène hilare" d'anthologie, le contexte s'y prêtait bien et les critiques presse le confirmaient.
Et de fait, je me bidonne assez rapidement. Il faut dire que l'humour anglais est à l'oeuvre et est terriblement efficace. J'ai tout de suite adhéré au style Jonathan Coe qui dit les choses sans avoir l'air d'y toucher et qui a l'art et la manière de décrire un Mr Sim hilarant malgré lui. Ses remarques, ses réflexions, ses infortunes, son interaction avec les autres sont désopilantes.
Maxwell Sim est le monsieur-tout-le-monde par excellence, lancé sur les rails de la vie malgré lui et s'y adaptant du mieux qu'il peut. Une vie qui suit son chemin, assez pépère, sans éclat mais qui fait l'affaire. Enfin, on détecte quand même chez lui un côté un peu loser, à côté de la plaque, qui se méprend toujours sur les intentions de son prochain qu'il croit souvent bienveillantes. Un mixte entre Mr Bean et Michel Blanc dans "Les Bronzés", les effets d'une petite dépression sans nulle doute, surtout que sa femme vient de le quitter à l'avant-veille de ses 50 ans, en emmenant sa fille, et qu'il perd un peu ses repères, sans compter qu'il n'a pas vraiment d'amis et que ses relations avec son père laissent à désirer.

De comédie franche, du fait du personnage un peu paumé et dépressif, le récit bascule peu à peu dans une ambiance moins drôle, plus tragique, ce qui m'a un peu fait l'effet d'une douche qui tiédissait alors que j'appréciais la chaleur décontractante. Le récit de cet homme un peu en marge de la société, en décalage avec son temps, touchant aussi dans sa recherche du contact, de la communication réelle avec l'autre, souffrant de sa solitude, continuait à me faire glousser par moment, mais ce personnage qui était devenu amusant dans son malheur commençait à me déprimer un peu moi aussi et à faire pitié mais pas dans le sens positif.
On l'accompagne en quelque sorte dans son cheminement pour faire la paix avec lui-même, se retrouver, retrouver un sens à sa vie, et ses diverses rencontres l'amènent à reconstruire petit à petit le puzzle de sa vie jusqu'à faire des découvertes inattendues sur son passé et celui de son père, un aspect du récit que j'ai trouvé très intéressant, touchant et très réussi car malgré un semblant de planplan dans l'histoire et son rythme, ce n'est pas un récit sans surprise ni rebondissement.

C'est une histoire finalement plus sérieuse, sensible et profonde que je ne m'y attendais. J'ai peut-être regretté de ne pas être dans la comédie franche tout le long, d'où un ressenti moins enthousiaste au final, mais ça reste une histoire parfaitement maîtrisée et bien développée qui, malgré son manque de palpitant, ne manque pas de corps.

La fin m'a, par ailleurs, totalement enthousiasmée. Un petit tour de passe de l'auteur que je n'attendais pas du tout et qui oblige à repenser ce récit d'une autre manière tout en lui donnant une autre saveur.

LC Auteur avec lcath.

L'auteur
Jonathan Coe est né en 1961 à Birmingham. Après des études à Trinity College (Cambridge) et un doctorat à l'université de Warwick, il devient professeur de littérature. Son roman Testament à l'anglaise le propulse sur la scène internationale.

Intègre le  

24 commentaires:

  1. oui il va falloir que j'en lise un de cet auteur....un jour....et je pourrais commencer par celui-ci...tu nous alertes qu'un moment ce n'est pas si funny...funny...

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    1. Ben disons que ce personnage est un peu clown triste en réalité mais l'auteur parvient quand même à nous amuser énormément des situations et des événements autour de ce personnage, donc ça va.;-) C'est un roman que je recommande bien volontiers en tout cas.

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  2. Voilà, tu as lu Coe, et ne l'oublie pas, cet auteur. Sans doute est-il plus caustique dans d'autres romans, mais on peut frôler les drames, tu sais, ce n'est pas que de la belle rigolade, hé oui.

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    1. C'est exactement ça ! Caustique mais on peut frôler les drames, et ce n'est pas toujours de la franche rigolade (mais on rigole bien quand même dans l'ensemble^^). Oui, il faudrait que je ne tarde pas trop à enchaîner sur un autre de ses romans, sinon des années peuvent passer avant que je ne revienne à lui...

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  3. J'avais bien aimé ! Lu dans une période où tout me tombait un peu des mains, il avait su m'accrocher... Un auteur anglais incontournable à mon avis (mais mon chouchou est Ian McEwan)

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    1. Aaah clairement incontournable ! Il faut vraiment que je lise ses autres romans maintenant que je suis bien lancée. Ian McEwan, c'est moins ma tasse de thé, mais en même temps, je n'en ai lu qu'un de lui.;-) Son dernier roman me tente assez ceci dit.

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  4. C'était un coup de coeur, e roman, l'intrigue est intelligente, caustique, mais il y a de la tendresse pour ce héros aty^pique ; j'ai beaucoup riet la fin m'a totalement cueillie par surprise !

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    1. Pareil ! Cette fin était totalement inattendue ! Hé oui, une intrigue intelligente, caustique et un héros atypique auquel on s'attache. Bien résumé !

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  5. Comme je viens de le découvrir et que j'ai apprécié je note ce titre.

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    1. Je pense que je suis partie pour lire tous ses romans petit à petit ici encore.:-)

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  6. Une fin enthousiasmante c'est de plus en plus rare je trouve. Je n'ai lu Coe qu'une seule fois il me semble et je ne me rappelle plus du tout quoi. Par contre il doit me rester un ou deux titres de lui dans ma pal.

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    1. Bon, visiblement il ne t'a pas marqué !^^ Curieuse de savoir ce que tu as dans ta PAL. Peut-être l'occasion d'une LC et de renouer avec l'auteur.;-)

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  7. J'ai lu trois Coe, un coup de coeur, un très bon roman et celui-là que j'ai considérablement détesté... la vie et les auteurs sont bien étranges :-)

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    1. Ah oui ? Détesté carrément ? Bon, de toute façon, c'est rare que tous les romans d'un même auteur fassent mouche à chaque fois. Il y a forcément des comparaisons, des attentes, et donc des déceptions.:-)

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  8. Je garde une très bon souvenir de ce roman ! Jamais je n'oublierai les conversations endiablées du personnages avec son GPS ! :-D

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    1. Oui, franchement c'est un bon Coe (et j'ai adoré son humour) même si je l'ai lu avec moins d'entrain qu'au début à un moment. Il m'a en tout cas donné envie de poursuivre ma découverte de ses autres oeuvres.

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  9. Je n'ai encore rien lu de cet auteur, tu as de l'avance sur moi! ;-) Mais si c'est hilarant, ça m'intéresse!
    Merci pour ce partage.

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    1. C'est un auteur que tu apprécierais je pense. Bon, c'est drôle, mais pas que.;-)

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  10. J. Coe : encore un auteur que je me promets de lire depuis pas mal de temps... Pffff, mais les journées devraient faire 34 heures ! :-)

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    1. Au moins !:-) Je suis vraiment contente d'avoir ENFIN sauté le pas car je ne compte pas le nombre d'auteurs que je me promets aussi de lire depuis pas mal de temps, et celui-là vaut clairement le détour.;-)

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  11. Jamais lu non plus cet auteur. Pfff, il me faudrait des journées quadruples parce que doubles, ce ne serait pas suffisant !

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    1. Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir d'avoir réussi à ENFIN le caser ! Moi aussi je désespère de pouvoir lire tous ces illustres écrivains qui valent le détour !

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  12. Bon ben décidément, voilà un autre auteur que je n'ai pas lu et que je me meurs de lire! Lui je n'ai aucun titre chez moi, je ne sais tout simplement pas par lequel commencer!
    "Un mixte entre Mr Bean et Michel Blanc dans "Les Bronzés"" ptdrrrrrrrr ce livre est pour moi! ^^
    J'adore comme toi l'humour anglais. Bisoussss

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    1. Je n'en ai lu qu'un de lui mais c'est assez pour affirmer que c'est un auteur à lire. Tu pourrais commencer par ce roman, surtout si la référence Bean/Blanc te parle.^^ Sinon, c'est vrai que le choix ne manque pas et qu'on ne sait plus du coup par lequel commencer, ou continuer dans mon cas de figure. Je laisserai parler mon instinct.;-)
      Ah l'humour anglais est inégalable vraiment. Big hugs !

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