jeudi 31 août 2017

LE GRAND A


LE GRAND A

En sous-titre, "Il mange 195 jours de votre vie."

En quatrième de couv' : "C'est devenu une corvée de notre temps, 70% d'entre nous passe 1h20 par semaine à "faire le plein" dans les grandes surfaces. Les hypermarchés sont une spécialité bien française et pourtant ces temples de la consommation qui dévorent le coeur des villes, restent méconnus.
Xavier Bétaucourt et Jean-Luc Loyer nous invitent à passer de l'autre côté des rayons, à la rencontre de ceux qui font vivre l'un de ces mastodontes. Face au directeur, aux hôtesses de caisses ou aux fournisseurs, se dressent les commerçants impuissants d'une ville voisine, dirigée par le Front National, avec les clients comme enjeu... Ils nous racontent, par petites touches, leur quotidien, leur travail, les collègues, le chômage, la politique, les rêves et la réalité.
Les auteurs nous font découvrir une vraie ville, le Grand A. Elle ne figure sur aucune carte dans ce coin du Pas-de-Calais et pourtant elle continue de tisser sa toile..."

Repéré chez Keisha, il me tardait de lire ce "récit sous forme d'enquête" sur les hypermarchés qui prend pour cible exemple celui inauguré en 1972 en périphérie d'Hénin-Beaumont et qui était alors la plus grande surface en France. Son implantation n'a évidemment pas été sans conséquences sur le quotidien et les habitudes des habitants et commerçants de la région, et c'est ce que se proposent d'explorer nos auteurs, qui dressent le bilan 40 ans plus tard, en restituant des témoignages allant des clients jusqu'au directeur du centre commercial, en passant par les chefs de rayon, les commerçants lésés du centre-ville, et même un voleur !

Une enquête bien troussée et documentée (les annexes en fin d'album complètent le récit), avec l'humour de rigueur et le côté très accessible et divertissant qu'apporte le récit BD, qui s'étale, par le biais de flashbacks, de la naissance du Grand A à nos jours, et suscite des réflexions sur les politiques d'urbanisation et d'amélioration de notre qualité de vie qui, au final, nous poussent à consommer plus et pas forcément mieux, offrent du travail mais à quel prix, et laissent beaucoup de gens sur le carreau.

J'ai trouvé ça intéressant et instructif (j'ai bien aimé le côté histoire de l'évolution des hypermarchés - j'ai en tête celle de l'apparition du caddy), j'ai beaucoup aimé aussi la restitution de l'ambiance des années 70 avec l'émerveillement des débuts face à l'immensité, la nouveauté et la praticité des centres commerciaux, après, j'ai le sentiment d'être quand même restée en marge de ce récit, comme si je ne me sentais concernée que de très loin par tout ça.
En fait, quand j'ai été tentée par cet album au début, je visualisais plus l'enquête côté humain, le quotidien du personnel peut-être, avec les clients, que quelque chose d'aussi politique et économique.

Une des quelques réflexions personnelles que je me suis faites quand même : c'est vrai que c'est pénible de n'avoir comme choix que des fruits durs comme des cailloux, qui ne mûrissent pas avant des jours et des jours !
Les auteurs
Scénario, textes : Xavier Bétaucourt
Dessin et couleur : Jean-Luc Loyer

14 commentaires:

  1. Et c'est là que je m'aperçois que j'ai déjà mis le pied dans cette ville dirigée par le FN... Et que je connais ce grand A. Le sujet m'intéresse.

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    1. Ah oui, si tu connais bien la région et ce grand A, il y a des chances pour que cet album te parle particulièrement.

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  2. Argh oui, les fruits, je viens de vivre ça (après 3 semaines de mes pêches dans la cour, cueillies sur l'arbre, ramassées sous l'arbre,le retour à la réalité fut difficile)(j'ai quand même eu de bonnes surprises avec des fruits d'origine française -je sens que je vais bannir l’Espagne)
    Tu n'as pas de petit marché près de chez toi ou de ton lieu de travail? Des paniers venant de producteurs locaux? Ouais Paris, tout ça, mais quand même? Déjà, acheter quand c'est la saison...
    Sur mon marche côté légumes (je ne parle pas des fruits, à la limite autant aller au supermarché, si!) j'ai du bio (et, crois moi si tu veux, parfois MOINS CHER que le tout venant du supermarché!). Il y a aussi des producteurs locaux pas bio mais pas trop avec pesticides.
    Bon là je m'égare un peu, nous sommes sur un blog littéraire.

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    1. Ça me va bien de digresser sur les thématiques abordées dans les livres que nous lisons.;-)
      Si, il y a un petit marché à côté de chez moi mais pas mes jours, pas mes horaires, et surtout pas si génial que ça. Sinon, les paniers & co, il faut quand même que je fasse des détours. Pas très pratique tout ça. Du coup, on en revient à la solution de facilité du supermarché du coin ou, pour plus de choix, de l'hypermarché... Dernièrement, ma mauvaise surprise c'était les avocats. Je voulais les consommer le soir-même, j'ai attendu une semaine, c'était toujours aussi dur que de la pierre. J'ai fini par m'en débarrasser... Idem pour les pêches, etc... Les seuls fruits qui passent toujours, ce sont les clémentines. J'adore cette saison !
      Ah c'est sûr que l'idéal, c'est d'avoir ses arbres dans son jardin.;-)

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  3. Je ne sais pas si je lirai ce titre, si il manque le côté humain, je vais avoir du mal à accrocher ! Pourtant, le sujet est au coeur de mes préoccupations quotidiennes ! perso, je n'achète plus rien de frais au supermarché, et avec mon homme, c'est la gymnastique de l'orga familiale ... Il faut faire rentrer les marchés du coin dans l'emploi du temps, pas simple !

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    1. Disons que ce n'est pas vraiment qu'il manque le côté humain, cet aspect-là est bien présent, mais c'est très axé politique et économie aussi. Je n'ai pas détesté d'ailleurs mais je m'attendais sûrement à une BD plus "légère".
      Ah oui, privilégier les marchés, j'aimerais bien aussi, mais comme tu dis, ce n'est pas toujours évident à caser...

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  4. Difficile de se sentir directement concerné vu l'angle choisi par les auteurs. Je retiens quand même le coté instructif.

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  5. Pourquoi pas ? En bd, cela peut être pas mal (j'aurais plus de mal en bouquin...).

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    1. Voilà, en BD ça passe plutôt bien. Ou en reportage TV.^^ J'avoue que je ne me serais certainement pas lancée dans la lecture de cette enquête autrement. Du moins, pas aussi vite.;-)

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  6. Je crois clairement que comme toi je me serais sentie en marge de cette histoire, même si son contenu s'apparente sensiblement à la réalité canadienne.
    En te lisant, une image me venait constamment à l'esprit, image qui me hante depuis des années. Ces grandes surfaces qui font mourir les petites épiceries indépendantes, idem pour le marché du livre, j'encourage toujours les petites librairies indépendantes quitte à payer plus cher. Je suis contre les multinationales qui s'enrichissent au profit d'un produit souvent de meilleure qualité, offert avec un service personnalisé. Je m'éloigne un peu, j'pense que le millefeuille m'a plongée dans une espèce de poussée d'énergie incontrôlable mdrrrrrrrrrrr
    SMACKKKKKKKK

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    1. Hahaha les conséquences du mille-feuilles !
      Ce qui est intéressant avec cet album, c'est qu'il ne désigne pas de coupables uniques et pousse la réflexion un peu plus loin.
      Moi j'avoue qu'en tant que consommatrice, je vois avant tout ce qui m'avantage et est le plus pratique pour moi. J'encourage aussi les petits commerces (surtout quand ils sont sympas^^) mais avant tout, je pense à moi, haha !
      Smack mouaaaack !

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  7. Sans conteste, le thème est attirant mais le dessin me plaît moyennement. Je hais les supermarchés et bénis l'invention des drives! :)
    Violette

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    1. Aaah les drives ! Mais oui, ils auraient pu en parler aussi !:-)

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