SLAUGHTERHOUSE 5, or THE CHILDREN'S CRUSADE
( ABATTOIR 5, ou LA CROISADE DES ENFANTS )
L'histoire en quelques mots:
"Quoique situé dans une histoire vraie tournant autour de la destruction de Dresde en 1945, le héros du livre oscille constamment entre cette époque et sa situation actuelle et même dans un futur hypothétique. Roman à la fois amer et drôle d'une qualité littéraire certaine."
Sur l'auteur en relation avec ce livre:
"Vonnegut croyait écrire de la littérature générale avec de temps à autres des "éléments fictionnels tirés de la science", en fait, c'est un auteur de SF qui s'ignore. Pendant la seconde guerre mondiale, il fut retenu prisonnier à Dresde pendant plusieurs mois et fut pris - ironie du sort - sous les bombes anglo-américaines en février 1945. Rescapé de ce tragique événement et rapatrié aux Etats-Unis, il se mit à écrire une SF douce-amère, à la fois cruelle et ironique, capable de parler des choses les plus graves avec humour sans jamais manquer de respect."
J’ai adoré, la construction du récit, l’histoire en elle-même, c’est original, drôle façon humour noir parfois, drôle façon ironique et amer, drôle façon touchant, drôle façon triste mais c’est la vie - "so it goes". De nombreux passages sont subtils dans leur simplicité.
L’histoire, difficile à résumer – le fil conducteur c’est la destruction de Dresde que l’auteur a vécu en direct et dont il a failli être une des nombreuses victimes. La fin du premier chapitre est excellente, ce chapitre est comme une préface de l’auteur qui présente ce livre comme un plaidoyer contre la guerre (roman raté, nous prévient-il, le justifiant en rajoutant pendant le récit qu'il n'y a rien d'intelligent à dire sur une guerre).
Le deuxième chapitre nous embarque dans une histoire inattendue où il n’y a pas de place pour le Héros à la "héros de films de guerre", mais où personne ne s’apitoie sur son sort non plus, où on se demande si on est dans la réalité ou l’imaginaire, ou si l’on n’est pas tout simplement le spectateur des élucubrations d'un homme que la folie a définitivement atteint.
Alors, SF ou pas ? Billy Pilgrim dit dans le livre que la SF est un moyen de réinventer sa propre vie, l’univers, je pense qu’ici ça a été un des outils, pas la matière première, dont Vonnegut s’est servi pour faire son témoignage, et c’est très réussi. J’ai trouvé excellent entre autres la théorie sur le temps du point de vue trafalmadorien.
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