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AUTEURS ET THÈMES PAR PAYS

mardi 7 février 2006

A CONFEDERACY OF DUNCES


A CONFEDERACY OF DUNCES

LA CONJURATION DES IMBÉCILES )


Résumé et notes sur l'auteur       
"Ignatus J. Reilly est gros… très gros… Ignatus est un gros fouteur de merde, révolutionnaire dans l'âme, schizophrène drolatique… La conjuration des imbéciles est le roman d'une dégénérescence ou (au choix) de la renaissance d'un personnage hors norme…

Dans les années 60, un jeune auteur achève l'écriture d'un roman qui s'inspire de la citation de Jonathan Swift apparaissant d'ailleurs en préface de son ouvrage : " Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui ". Cet écrivain s'appelle John Kennedy Toole et se suicidera 10 ans plus tard à l'âge de 32 ans après avoir tenté vainement de faire publier son livre… Sa mère réussira à faire publier son premier livre à force d'acharnement et de conviction auprès d'éditeurs peu enclins à croire une mère de famille avouant à qui veut bien l'entendre que son fils mort a écrit un " grand roman ". 

A sa sortie, La conjuration des imbéciles est un énorme succès et comme pour souligner l'ironie des propos de Jonathan Swift, ceux-là même qui causèrent la mort de John Kennedy Toole 11 ans plus tôt, lui décernèrent en 1981 le prix Pulitzer…

Difficile d'imaginer canular plus dramatique, surtout lorsque l'on sent dans les premières pages de ce roman fulgurant la projection de ce jeune auteur dans ce corps gras, dans cet être nommé Ignatus Reilly, imbécile parmi les imbéciles. Difficile pourtant de ne pas rire devant cette critique acerbe de l'Amérique moyenne des années 60… difficile de ne pas sourire devant ce personnage égocentrique croyant tout savoir et développant des thèses plus absurdes les unes que les autres. Difficile de ne pas s'esclaffer devant la mauvaise foi, la paranoïa et l'hypocondrie aiguë (sacré anneau pylorique…) développées par ce clown intellectuel. Difficile enfin de ne pas se prosterner au fil des pages devant le style insaisissable de John Kennedy Toole, qui trouve échos aujourd'hui dans les livres de Chuck Palahniuk* par sa peinture sociale de l'Amérique chaotique et de Breat Easton Ellis par son incroyable sens du détail…

Lire la conjuration des imbéciles est d'abord un devoir, le devoir de reconnaissance d'un génie bafoué, mais un devoir qui devient vite un plaisir."


Je me suis permise de faire un cop/col de ces commentaires car c'est résumé pile poil ce qu'il faut et commenté nickel, et ce roman est tellement spécial qu'il mérite au moins ça.

Enfin mon apport quand même : difficile pour moi de qualifier ce roman, j'ai envie de dire "oeuvre de génie", "quasi-perfection", en même temps je ne sais pas si ces élans d'enthousiasme ne sont pas quelque part influencés par le destin tragique de l'auteur, histoire qui m'a profondément touchée mine de rien. Car j'ai lu ce roman hanté par cette vision de l'écrivain passionné et talentueux (en plus il avait 20 ans et quelques à l'époque où il a écrit ce roman!), refoulé par les éditeurs et qui finira par se suicider. Mais même en essayant d'occulter la fin tragique de l'auteur, je trouve ce roman vraiment bon à tous niveaux (en même temps, je sais pas si j'arrive à bien occulter la présence de l'auteur).

Les personnages sont tous savoureux, c'est eux qui animent ce roman de bout en bout, chacun avec ses petits travers si bien décortiqués, car il n'y a pas de véritables intrigues, plutôt une suite de situations rocambolesques où chaque personnage évolue dans une société que l'auteur critique sous couvert d'humour noir, acide et grinçant. Le personnage principal est à lui seul une vraie merveille de création littéraire. Génie, fou, illuminé, en tout cas incompris et complètement en marge de la société, on se délecte à le suivre à travers le roman.
Les autres personnages aussi sont excellents, la mère, la tante de l'officier de police, le vagabond noir, bref tous, et puis ce Toole a un talent littéraire confirmé, pouvant écrire en langage soutenu, ou retranscrire à la perfection le parler typique des habitants de la Nouvelle-Orléans (là j'aimerais bien voir le travail du traducteur français, et chapeau bas si c'est bien rendu car c'est pas évident), tout en conservant son propre style littéraire pour la description d'autres faits.
Et quelle imagination, et quelle finesse dans l'humour!


Un auteur et un univers à découvrir absolument! J'ai vu qu'il avait aussi écrit The Neon Bible... à 16 ans ! Évidemment il est déjà dans ma liste de livres à lire!

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