ANJIN SAN

ANJIN SAN

Quelle belle histoire, étonnante et rafraîchissante ! Un joli conte pour adultes on pourrait dire, qui semble commencer à l'improvisation, en une suite d'anecdotes et d'aventures sans véritable rapport entre eux, autour des voyages d'Anjin-san et de ses rencontres et qui, petit à petit, se construit en histoire qui forme un tout pour trouver son chemin vers un joli final que j'ai beaucoup aimé.    

Les dessins ne sont pas sans évoquer Tezuka avec un peu plus d'esprit coquin (mais coquin sage) et un véritable hommage aux belles femmes. J'ai beaucoup aimé ces planches sur lesquelles la femme occupe parfois presque tout l'espace et l'histoire se poursuit comme en décor.

            

 

Mais qui est Anjin-san ? Sous ses airs de vieux monsieur calme, gentil et inoffensif, il voyage à travers villages et campagnes, apparemment sans but précis.

Anjin-san aime se définir comme un homme banal quand les gens le trouvent bizarre et étrange, et pourtant tous ceux qui le côtoient ne peuvent s'empêcher de s'attacher à lui et à son aura somme toute peu banale.

Et partout où il ira, il distribuera le bonheur et la paix car pour lui, "le bonheur, c'est de toujours avoir l'esprit en paix, comme les caractères qui composent son nom." 

"Il faudrait que le fait d'être heureux soit banal." dit-il.

J'ai bien aimé la fluidité du récit à travers les courts épisodes qui se succèdent, l'humour léger qui agrémente le tout, Hinagiku la geisha malicieuse et rieuse, et Kirihito l'écrivain voyageur, entre autres.

Il y a une dimension de conte dans le récit en lui-même, mais également de nombreux épisodes relatant des légendes savoureuses avec une certaine morale, qui se fondent dans l'intrigue principale. J'ai aimé aussi la dimension philosophique de ce récit qui propose  une certaine réflexion sur la vie.

Soulignons enfin les vraiment moments de poésie de cette histoire, pas dans les mots mais dans l'ambiance. C'est vraiment un beau récit dont il se dégage une certaine sérénité et qui permet à l'esprit de s'évader.

La postface de Rémi Boyer vaut également le détour :

"l'auteur a tissé des histoires de vie, des histoires banales qui deviennent non ordinaires, sans être extraordinaires." J'aime cette formulation, c'est tout à fait ça !

Repéré chez Catherine.

Intègre leet le 

L'auteur

George Akiyama est né en 1943. En 1970, il publie deux mangas, Ashura et Zeni-geba, qui mettent brutalement à nu les travers de la nature humaine, et qui bouleversent toute une génération de lecteurs. Akiyama est un provocateur délibéré, qui confesse un jour, en manga, être un meurtrier, avant de démentir la semaine suivante. Alors qu’il dessine depuis plus de quarante ans, Akiyama explore toujours les marges extrêmes du Japon.