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AUTEURS ET THÈMES PAR PAYS

dimanche 1 septembre 2013

TRANSATLANTIC


TRANSATLANTIC

Un choix de thématique assez étonnant, qui n'était pas pour m'emballer au départ (l'idée d'un ou plusieurs récits autour de la traversée de l'Atlantique me laissait dubitative) mais c'était sans compter le talent de l'auteur, Colum McCann, pour tisser avec habileté des liens entre les différents récits de ce livre, croisant la petite histoire avec la grande, la fiction avec la réalité. 
J'ai été franchement conquise et captivée (à mon grand étonnement) par le récit du premier vol transatlantique effectué par Alcock et Brown en 1919. J'ai aimé l'écriture de l'auteur ici, sa façon de narrer les événements et de nous y plonger en plein coeur.
Quant, ensuite, le deuxième récit enchaînait sur le séjour de Frederick Douglass en Irlande, ce célèbre esclave abolitionniste venu plaider la cause des siens de l'autre côté de l'Atlantique, je jubilais, cette période noire de l'histoire étant l'une de celles qui me touchent particulièrement. Je me suis par contre sentie moins concernée par le récit suivant, incarnant George Mitchell, malgré son importance historique, mais dans l'ensemble, tout cela a suffit à me confirmer que Colum McCann était un "grand" (c'est mon premier McCann en passant).

Au-delà de ces trois récits à portée historique, qui ne semblent avoir rien en commun à part les États-Unis, l'Irlande, et l'Atlantique qui les sépare (ou les unit, selon le point de vue), s'élève une autre histoire, totalement fictive celle-là, que les trois autres récits effleurent de manière assez subtile. C'est celle qui m'aura toutefois le moins convaincue sur la longueur, je n'y ai pas trouvé d'intérêt majeur, surtout sur la fin qui m'a été péniblement longuette avec ce suspense sur la lettre.

Ce roman de Colum McCann m'a fait penser à ces grands classiques de la littérature anglophone dont l'histoire en elle-même n'est pas le plus important, où on a l'impression qu'il ne se passe rien de dément du point de vue de l'intrigue, mais dont on arrive à soutirer malgré tout des centaines d'études et que l'on considère comme de grandes oeuvres. Je pense entre autres à Saul Bellow, Virginia Woolf, Daniel Defoe. Des oeuvres autour desquelles on peut délirer longtemps sur les thématiques de l'espace et du temps, ou bien d'autres sujets littéraires. Il y a une dimension poétique forte aussi dans la conception de ce livre. 

Typiquement, c'est le genre de récit qui ennuiera plus d'un lecteur et en enthousiasmera bien d'autres, et si tant est qu'on n'ait aucun lien historique ou affectif avec les États-Unis et l'Irlande, on peut même totalement passer à côté, je pense.
Par ailleurs, on n'a pas vraiment le temps de s'attacher aux personnages, il y a quelque chose d'impersonnel et d'éthéré qui ressort de ces récits et qui nous distancie parfois. On est simples observateurs, témoins de l'histoire et du temps qui passe.
Malgré tout, il y a quelque chose de fascinant et d'émouvant qui touche à l'universel dans ce livre. Cette distance vaincue par l'homme, l'Atlantique, 150 ans d'histoire témoignant des progrès techniques de l'humanité et des idéaux qui se rejoignent d'un continent à l'autre. L'Atlantique apparaît alors comme un pont de la paix, liant les peuples, l'humanité, le temps, l'espace.

Pas un coup de coeur pour moi mais je ressens ce livre comme de la haute voltige littéraire avec plusieurs niveaux de lecture et thématiques. Il faudrait que je lise un autre roman de l'auteur pour me rendre compte si c'est vraiment mon créneau ou non.

Les avis de Saxaoul, déçue, et d'Emily, sous le charme.

24 commentaires:

  1. C'est son dernier qui vient de sortir, alors?

    Je te cite
    "Ce roman de Colum McCann m'a fait penser à ces grands classiques de la littérature anglophone dont l'histoire en elle-même n'est pas le plus important, où on a l'impression qu'il ne se passe rien de dément du point de vue de l'intrigue, mais dont on arrive à soutirer malgré tout des centaines d'études et que l'on considère comme de grandes oeuvres. Je pense entre autres à Saul Bellow, Virginia Woolf, Daniel Defoe. "
    ne peut-on dire la même chose de Proust?

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    1. Tout à fait ! J'ai borné mes exemples à la littérature anglophone, origines de l'auteur oblige, mais Dieu sait si la littérature française ne compte pas ses propres somnifères littéraires promus au rang de grandes oeuvres, sans parler de ceux de la littérature du monde...^^

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    2. Chez Don Q, là il se passe plein de choses (trop? mouhaha) mais il y a plein à tirer aussi.
      Actuellement je pense fort à toi pendant le lecture d'un truc improbable , un Français qui apprend l'art du tir à l'arc au Japon. Spécial quand même, mais pas lâchable.

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    3. "improbable", "Japon", "spécial", "pas lâchable". C'est où, c'est quoi ? Tu as lâché les mots fatals à mon bouclier anti-PAL !
      Quant à DonQ, j'en connais quelques-uns qui se sont ennuyés à mourir, et qui ont même lâché l'affaire. Moi je me suis trop éclatée avec le tome 1 ! Je l'ai trouvé véritablement ingénieux. Comme quoi vraiment, les impressions de lecture peuvent différer grandement d'une personne à l'autre... Mmmh au fait, ne serait-ce pas une relance subtile pour une LC du tome 2 ??^^

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    4. Aucune relance subtile, là je suis en pleine rentrée... Et puis tu l'as noté pour décembre. Mais faudra programmer ça...
      Il s'agit de L'art du contresens de Vincent Eggericx, complètement inconnu de mes services, 116 pages plutôt subtiles et bien écrites. Oui, lis le!

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    5. OK c'est noté.;) J'espère qu'il ne se noiera pas dans ma LAL.

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  2. Réponses
    1. Oui, bien plus qu'il n'y paraît.:)

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    2. "somnifère", dans ta réponse à Keisha, le mot est bien trouvé pour qualifier ce livre ! Sinon, je te rejoins totalement sur le dénouement : trop long et pas forcément justifié !

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    3. Oui... Enfin, pas justifié si on considère ce roman juste pour l'intrigue qu'il est censé nous servir et qui pourra paraître effectivement assez creux à ce niveau, voire soporifique sur la fin, mais comme il s'inscrit dans une dimension poétique forte avec tout un symbolisme en arrière-plan, je trouve qu'il y a une réelle cohérence dans l'ensemble. Après on y est sensible ou non...^^ Mais ce n'est en effet pas trop le genre de romans à intrigue palpitante où on peut s'attendre à des retournements de situation fulgurants, et si on les attend (comme moi pour la lettre), on peut être un poil déçu...

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  3. J'hésitais mais j'ai lu le billet de Saxaoul qui n'a pas aimé et je ne te sens pas assez emballée pour être convaincue.

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    1. Je ne pressens pas un accueil très enthousiaste pour ce livre parmi la majorité des lecteurs francophones car à mon avis, il faut avoir, entre autres, une certaine sensibilité, un lien fort ou des affinités avec les liens Etats-Unis/Irlande. Moi-même, rien qu'avec le titre, j'étais assez dubitative car il y a toute une histoire derrière ce mot "TransAtlantic" qui ne semblait me concerner que de loin, et encore...^^ Malgré tout, même si ce n'est pas le coup de coeur et que je me suis ennuyée sur la fin, j'ai trouvé dans l'ensemble de ce récit une certaine force, une profondeur, et des émotions que je n'attendais pas. On n'est en tout cas pas dans le genre de roman à intrigue palpitante, on est plus dans l'hommage, le souvenir, le contemplatif, la réflexion sur l'histoire, celle de l'humanité, celle de l'individu, et les liens qui se tissent dans le temps.

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    2. Par contre, le lien USA/Irlande m'intéresse fortement donc je ne vais pas l'écarter définitivement.

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    3. Je guetterai ton billet alors, même si ce n'est pas pour tout de suite.:)

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  4. Déjà vu un commentaire pas très motivant pour donner l'envie de le lire. Non je pense que je passerai mon chemin.

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    1. Je ne saurais dire si ça te plairait ou non. Tes goûts sont assez variés, je pense que tu saurais apprécier, mais je n'en mettrai pas ma main au feu. :)

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  5. Il est dans ma pal mais je ne crois pas que je vais en faire une priorité.

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    1. Pourtant je me dis que tu l'as cette sensibilité nécessaire pour véritablement apprécier la force de ce récit. Mais bon, si tu ne le sens pas, je n'insiste pas. Il est des livres qu'il vaut mieux aborder quand on sent que c'est le bon moment.:)

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  6. Je ne connais ni le titre ni l'auteur. Le thème ne me dit rien non plus mais d'après ce que tu en dis, il vaut le détour.
    Bonne semaine.

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    1. L'auteur vaut clairement le détour. Après, ce livre, c'est particulier je dirais. Tout le monde n'y trouvera pas son compte.^^
      Bonne semaine.

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  7. Malgré son succès, j'ai lu pas mal d'éloges sur ce livre, je pense que je vais passer à côté !

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    1. Peut-être. Pas assez palpitant côté intrigue pour toi je pense. Mais tu saurais apprécier tout de même à mon avis. Tu as la sensibilité pour.

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  8. Je crains de faire partie des lecteurs qui s'ennuieront, tout du moins sur une bonne partie. Mes deux lectures de McCann n'ont pas été très concluantes...

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    1. Peut-être n'est-il pas un auteur pour toi ? Il y en a quelques-uns parmi les grandes plumes qui me laissent de marbre, m'ennuient ou me sidèrent quand ils sont portés aux nues. Pour McCann, je serai vraiment fixée en lisant un autre de ses romans, je pense. J'ai bon espoir car cette lecture ne m'a pas laissée indifférente.

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