KOKORO
Un court roman d'une auteure française, Delphine Roux, qui s'attelle en quelque sorte à écrire un récit japonais, avec des personnages japonais, l'action se déroulant au Japon. Un récit japonais de la plume d'une Française, voilà qui était assez pour m'intriguer, moi qui suis plutôt friande de tout ce qui touche de près ou de loin au Japon.
De très courts chapitres introduits à chaque fois par un mot japonais et sa traduction française se succèdent pour donner corps à ce récit. Un procédé que j'ai trouvé original déjà, et plutôt élégant.
Mais voilà, tout le long, j'étais comme en attente de quelque chose et j'appréhendais un peu de ne jamais le trouver, ce qui s'est révélé hélas comme une confirmation à la fin où...
... on sort de là... et... ?
J'ai eu cette sensation désagréable d'avoir traversé une histoire vaine dont je ne saurais pas vraiment quoi retenir. Comme ces films un peu expérimentaux, ou ces peintures abstraites, où on sent qu'il se passe quelque chose, mais quoi ? Comme ces haïkus qui me laissent de marbre. Comme une petite babiole réalisée avec soin, tout en finesse, très sobre, qu'on trouve indéniablement charmante, mais dont on ne saurait finalement que faire.
Et pourtant, ce n'est pas un récit anodin. Il est tissé de non-dits, de pudeur, de sobriété, de délicatesse, qui pourraient évoquer ce quelque chose de japonais, mais ça ne m'a pas complètement convaincue.
Le récit est relaté par Koichi, un jeune homme qui semble un peu déconnecté, retranché de la réalité, comme dans une douce bulle protectrice. Sa soeur Seki et lui ont perdu leurs parents dans un incendie alors qu'ils avaient respectivement 15 et 12 ans. Et là je reprends quelques mots de la 4è de couv' qui expriment assez précisément et très justement le phénomène Koichi. "Seki s'est réfugiée dans la maîtrise et la réussite professionnelle. [...] Koichi, lui, s'est absenté du monde, qu'il regarde en proximité."
Un regard qui crée une certaine étrangeté dans le roman, et une certaine fraîcheur aussi peut-être.
Mais voilà, malgré de belles couleurs dans l'histoire, une certaine poésie même, une certaine forme d'originalité aussi, tout cela m'a quand même un peu laissée sur le bord.
Et je suis à la fois troublée par la justesse de comparaison et assez allergique à ce genre de métaphores un peu emmiellées (mais assez révélatrices de l'univers de Koichi et de sa perception des choses) :
"Ma mère s'enduisait la peau de monoï. Le monoï a l'odeur de la joie, du sucre qui ravit. Le monoï est l'allié du ciel bleu, un liquide à bonheur."
C'est mon côté allergique à la poésie et la délicatesse.:-)
Également commenté par Jérôme qui y a été plus sensible que moi.
L'auteure
Delphine Roux est née en 1974 à Amiens. Passionnée de littérature jeunesse et asiatique, elle est formatrice et animatrice d'ateliers d'écriture dans diverses structures d'enseignement supérieur. Elle est également lectrice auprès de jeunes enfants et auteur d'histoires pour la jeunesse.
Je viens de lire le billet de krol, d'abord dubitative, elle a fini par aimer. Mais je sens que ce bouquin n'est pas pour tout le monde, alors? (moi je te fais confiance, ça allège la LAL)
RépondreSupprimerAyé! Squatty sait ce qu'est la neige...
J'ai déjà lu Un bébé à livrer et Fables 4 et 5. Bouhouhou... La suite?
On n'a pas toujours les mêmes goûts mais celui-ci, je suis quasi sûre que tu resterais aussi un peu sur ta faim. Mais je peux me tromper.;-) Tente toujours si tu as l'occasion, ta PAL ne risque pas grand-chose d'une petite centaine de pages glissées dans le lot.
SupprimerSympa Un bébé à livrer, hein ? Et j'ai vérifié mon niveau d'enthousiasme au tome 5 de Fables, il me fallait la suite de suiiiite, alors j'imagine ton état !
Chouette la neige ! Par chez moi aussi bientôt, paraît-il !:-D
Ah dommage, question de goût ! J'ai vraiment bien accroché ! Mais tu dis quand même bien les bons côtés du livre ;-)
RépondreSupprimerBonne fin de semaine !
Question de sensibilité même, je dirais.;-) Je comprends qu'il puisse toucher certains lecteurs, je n'ai pas grand-chose à redire d'ailleurs sur ce livre, ce n'est juste pas le genre qui me correspond vraiment, question de sensibilité.:-)
SupprimerCe roman ne me dit rien qui vaille !
RépondreSupprimerPasse un bon dimanche.
Hmmm, pourtant ça se trouve, tu saurais l'apprécier.:-)
SupprimerBon dimanche également !
Conclusion ? Tu n'as pas de cœur et je suis un grand sensible, c'est ça ? :p
RépondreSupprimerJ'ai aimé la douceur et la retenue dans l'écriture. Et le personnage de Koichi, du moins au début, m'a beaucoup parlé.
Pas de conclusion hâtive, mais oui, "douceur" et "retenue", ça me hérisse le poil rien que voir ces mots.;-) Mais il y a eu des exceptions. Des fois ça passe bien parce qu'il y a autre chose dans le texte, donc je m'y aventure de temps à autres, mais c'est toujours assez risqué.:-)
SupprimerParce que ça fait japonais, mais qu'on sent quand même que ce n'est pas japonais ?
RépondreSupprimerComme il y a peu de chance que je le trouve à la bibliothèque, je survivrai.
Non, je dirais que c'est vraiment une question d'intrigue qui m'a un peu laissée sur ma faim. Les mêmes thématiques, la même histoire, relatées par un Japonais, ne m'auraient pas plus enthousiasmée, je pense.
SupprimerTu es une vilaine fille ! Suis tombée moi aussi sous le charme ! ;-)
RépondreSupprimerhttp://aliasnoukette.fr/kokoro-delphine-roux/
:-) On ne peut pas tout aimer pareil. Tiens, pour la peine, mon prochain billet, c'est un coup de coeur partagé.;-)
SupprimerMalgré la délicieuse couverture, et vu ce que tu en dis, je crois qu'il n'est pas fait pour moi.
RépondreSupprimerD'autres ont aimé ou ont été charmés. Les goûts et les couleurs...;-)
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