CHRISTIE MALRY'S OWN DOUBLE-ENTRY
( CHRISTIE MALRY RÈGLE SES COMPTES )
Cet auteur, B.S. Johnson, je n'en avais jamais entendu parler avant sa présentation par Jonathan Coe il y a quelque temps lors d'une rencontre pour son livre B.S. Johnson, histoire d'un éléphant fougueux.
L'originalité de ses romans, dans la forme en particulier, et l'humour jubilatoire dont il semblait y faire preuve, m'ont tout de suite convaincue que cet auteur était pour moi. Un homme au destin malheureusement tragique, peut-être incompris de ses contemporains, ou trop lucide, qui semble avoir été l'auteur d'oeuvres curieuses et formidables pourtant tombées dans l'oubli.
L'originalité de ses romans, dans la forme en particulier, et l'humour jubilatoire dont il semblait y faire preuve, m'ont tout de suite convaincue que cet auteur était pour moi. Un homme au destin malheureusement tragique, peut-être incompris de ses contemporains, ou trop lucide, qui semble avoir été l'auteur d'oeuvres curieuses et formidables pourtant tombées dans l'oubli.
Christie Malry est comptable, un jeune homme ordinaire mais au raisonnement un peu singulier déviant vite vers le farfelu. Appliquant les méthodes comptables à sa vie personnelle, il estime que pour chaque frustration du quotidien, sociale ou professionnelle, il a droit à une compensation. Pour chaque offense subie, il est donc débiteur. Pour chaque vengeance ou attaque portée à la société, il se crédite. Les comptes doivent bien sûr être à l'équilibre et s'il y parvient à chaque fois, c'est de façon assez fantaisiste et très personnelle dans son attribution de valeur aux offenses et aux attaques, et cette activité quelque peu excentrique le mène à des agissements parfois limites et imprévisibles mais complètement réjouissants pour le lecteur.
Ça, c'est la partie émergée de l'iceberg parce qu'en profondeur, ce roman est encore plus fou que ça !
On n'a pas tout à fait affaire à un OLNI mais l'auteur est un sacré original et sort des conventions du genre. Un peu à la manière d'un Pirandello qui brouille les frontières entre la fiction et la réalité dans Six personnages en quête d'auteur, ou de Paul Auster, dans La Trilogie new-yorkaise, qui les franchit carrément en jouant un rôle physique dans son intrigue, B.S. Johnson réinvente le genre du roman et se joue des codes, tournant situations et personnages en dérision, tout en pointant du doigt les dérives de nos sociétés avec un humour dévastateur proche du cynisme.
"Supervisor : Where were you yesterday afternoon ?
Christie : At my mother's funeral.
Supervisor : Why didn't you ask permission ?
Christie : She died at very short notice. In fact, with no notice at all, on the evening before last.
Supervisor : Long enough for you to arrange the funeral for the next day ?
Christie : There wasn't any more time. It's a short novel."
"Aaaaer, it was worth it, all those years of sacrifice, just to get my daughter placed in a respectable novel like this, you know. It's my crowning achievement."
Auteur adoubé chouchou ! Il me faut ses autres livres, dont Albert Angelo en particulier, qui m'a l'air encore plus audacieux et innovant dans l'originalité narrative.
L'auteur
Bryan Stanley Johnson, ou B.S. Johnson, né en 1933 à Hammersmith, est un romancier anglais d'avant-garde, poète, critique littéraire, et a également travaillé pour la télévision et le cinéma. Il s'est suicidé en 1973.
Bon, ce billet contient TOUS les mots qu'il faut... mais rien à la bibli!
RépondreSupprimerCelui-là, j'ai dû l'acheter et je crois bien que j'achèterai sans hésiter ses autres livres ! Je pourrai te passer Christie Malry, y a juste Cryssilda qui voulait le lire aussi. Mais pas de souci pour faire suivre.;-)
SupprimerTu me connais, j'ai de la réserve... Je lis en anglais, ça me fera du bien! Alors OK
SupprimerCela peut se faire au festival america, grand lieu d'échanges...
SupprimerJe n'étais pas sûre d'y aller mais y a Iain Levison ! Et James McBride que je n'ai pas encore lu mais un de ses romans est dans ma PAL et je pense que je devrais aimer. Enfin, faudra que j'arrive à le caser d'ici là.:-)
SupprimerTrop incroyable : je suis en train de lire un BS Johnson. Je suis en plein dans "Les malchanceux" qui date des années 60 et a été imprimé en 27 cahiers non reliés. Le principe : lire les cahiers dans l'ordre qui nous chante. Un projet assez fou mais qui vaut le coup, pour le moment !
RépondreSupprimerExcellent ! Je me souviens aussi de la présentation de ce titre. L'éditeur était là lors de la petite conférence Jonathan Coe et il a présenté quasi tous les titres de BS Johnson édités chez lui. Il me disait bien aussi celui-là ! Quelle originalité, déjà, ces 27 cahiers non reliés et le fait de pouvoir les lire dans l'ordre qui nous chante !! Trop fort ce BS Johnson !:-)
SupprimerEt pour parler d'échanges, le mien est évidemment dispo dès que j'ai fini (ce soir je pense). Si ça te chante ?
SupprimerJe vois plus haut qu'il est question du festival America où j'irai je pense. Sinon, je suis à la médiathèque Françoise Sagan (ma bibliothèque d'origine est en travaux). Si l'envie te dit d'y passer ;-)
Ah ben je note la proposition !:-) C'est super sympa, merci !
SupprimerJ'ai fait beaucoup de médiathèques parisiennes mais pas celle-ci encore. Ce sera l'occasion ! Sinon effectivement, le Festival America est un chouette lieu d'échanges en tout genre ! ^^
Eh bien écoute, je l'ai effectivement fini et le laisse dans les bureaux, si tu viens à passer (je suis là toute cette semaine).
SupprimerTu peux demander "Aurore" à l'accueil et je me chargerai de te le remettre. Sinon, le festival America mais je pense y aller pendant la journée professionnelle alors je suis pas sûre que ça colle avec ta venue.
J'ai beaucoup aimé l'expérience en tout cas !
Cette semaine je vais avoir du mal, je ne suis pas du tout dans le quartier mais je vais essayer de m'arranger à un autre moment parce qu'effectivement, le plan Festival America risque de ne pas coller.:-) Bon, ce n'est pas méga urgent avec ma PAL du mois mais je suis très intriguée tout de même par ce livre, en plus tu as apprécié l'expérience !
SupprimerUn chouchou de plus ;)
RépondreSupprimerPar contre la couverture est juste abominable, je ne vois pas d'autres mots possibles !
Oh non, je l'adore ! Je suis très couleurs vives moi en fait.;-) D'ailleurs, ce n'était pas la couv' de mon édition mais la mienne était tristoune justement, tout en noir et blanc, du coup j'ai choisi celle-ci pour le blog.:-)
SupprimerC'est bien tentant aussi ma foi ! Dans ce modèle de gestion, je me demande si je suis débit ou en crédit !!!
RépondreSupprimerHaha, oui, ça donnerait presque envie de tenir un cahier de compte. Moi je pense être en débit ! Vengeance donc ! ;-)
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