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mardi 26 décembre 2017

LE JOUR OÙ LES ZOMBIES ONT DÉVORÉ LE PÈRE NOËL


I SAW ZOMBIES EATING SANTA CLAUS 
             A BREATHERS CHRISTMAS CAROL

( LE JOUR OÙ LES ZOMBIES ONT DÉVORÉ LE PÈRE NOËL )

traduit de l'anglais (États-Unis) par Laura Derajinski


Une histoire de Noël détournée, avec des zombies dedans ? Voilà qui annonçait du délire à haute dose ! J'imaginais une parodie originale des histoires de Noël, ou une satire des livres ou films de zombies dans un contexte d'histoire de Noël. Au final, j'ai eu un peu de mal à déterminer quel genre de livre je tenais entre les mains et sur quoi exactement portait la satire...

Pour résumer, Andy Warner, zombie de son état, s'échappe d'un laboratoire de recherches sur les zombies à quelques jours de Noël. Pour échapper à ses poursuivants, il se déguise en père Noël mais, coup du sort, il est repéré par une petite fille convaincue qu'il est vraiment le père Noël.

Le premier hic, c'est que les zombies de ce roman ne correspondent pas très exactement à l'image traditionnelle que l'on a des zombies. Certes, ils sont morts-vivants, mais ils ne se traînent pas en émettant des sons inhumains, ils peuvent contrôler leurs pulsions carnivores, ressentir de l'empathie, de la tristesse, de la joie, penser, parler, bref, ils ont des caractéristiques tout à fait humaines, ce qui, tout de même, change la donne. Bien sûr, on pourrait les identifier à leurs mauvaises odeurs et à leurs mines de déterrés, mais bon, après tout, tous les humains n'ont pas toujours le teint frais ni ne sentent tout le temps la rose. On ne s'étonnera donc pas qu'ils puissent passer quasiment inaperçus au milieu des humains...

Je ne m'attendais pas à ce que ce récit soit crédible ou réaliste mais bon, un minimum de cohérence, quoi, même si c'est dans un univers de grand n'importe quoi à la base.
Enfin bon, soit, ne soyons pas trop tatillons ou psychorigides, laissons nous aller dans l'histoire, acceptons les faits et les nouveaux codes du zombie et plongeons de bon coeur dans un délire autour de ce nouvel univers où le zombie est présenté comme une pauvre victime innocente des très méchants humains qui le soumettent à des expériences inhumaines pour découvrir les secrets de l'ADN zombie, quelques militants qui défendent leurs droits en tant qu'êtres à moitié vivants certes, mais à moitié vivants quand même, avec l'équivalent de la SPA pour zombies (la SPZ) (si si, l'auteur ose), rajoutons, pour l'effet "conte de Noël", une petite fille trop mignonne mais malheureuse car elle manque d'attention à la maison, et qui s'attache au zombie fugitif déguisé en Santa Claus. Un zombie humanisé, victimisé, qui ne demande qu'à trouver sa place dans ce monde. Pour un peu, on l'adopterait, dis donc.

C'est caricatural en fait, parfois on sourit même (de très rares fois ceci dit), ça aurait pu marcher mais étrangement, ça n'a pas pris avec moi.
Un récit du point de vue d'un zombie qui aurait des pensées et émotions humaines, ça aurait pu être franchement drôle et original. J'y aurais bien vu cynisme et critique acide de la société mais dans sa victimisation et sa naïveté excessive, je n'y ai vu qu'un personnage de l'ordre de l'innocent du village que l'auteur se force à rendre sympathique.
J'ai eu l'impression d'une histoire de Noël où l'auteur se serait dit, tiens, et si on mettait des zombies dedans, pour délirer, mais pour moi, c'était un délire à sens unique, entre glauque et sans intérêt. Sans parler du style que j'ai trouvé sans saveur et sans couleur, un style bof, ou est-ce un effet de la traduction ?...

Je suis assez étonnée car les avis sont plutôt enthousiastes côté presse et lecteurs (anglophones majoritairement) :
"Au cinéma ça pourrait être Tarantino. C'est très drôle et très touchant, on oscille entre horreur et humour à chaque page." Le Parisien

Bah, en réalité, je me suis plus ennuyée que je n'ai frissonné d'horreur sous mon plaid. Et là où on pourrait s'émerveiller ou s'émouvoir, j'ai trouvé ça glauque (le coup de la petite fille et du père noël zombie, c'était quand même limite). Quant à l'humour, je l'ai trouvé un peu grotesque et forcé. Un peu comme si l'auteur s'adressait à des demeurés, ou plutôt, un peu comme un clown avec des enfants. Un humour de littérature jeunesse mais genre, à partir de 4 ans.

Mais peut-être que tout cela est un effet souhaité et parfaitement assumé par l'auteur. Je dois certainement manquer de 10è degré. La quatrième de couv' résume ce roman comme "une comédie horriblement délicieuse à lire sous le sapin". Moi, j'ai envie de résumer par "une histoire de Noël foireuse".

LC avec Cryssilda (très curieuse de son avis !).

L'auteur
S.G. Browne vit à San Francisco. Son précédent roman, Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère... et retrouvé l'amour, a créé le personnage d'Andy, le premier zombie contestataire de l'histoire de l'humanité, avec un humour 100% formol plébiscité par la critique et les lecteurs.

24 commentaires:

  1. J'ai lu dernièrement plusieurs titres qui m'ont laissée sceptique, alors que je n'en avais lu que du bien par ailleurs... plus ça va, plus j'ai tendance à ne me fier, pour choisir mes lectures, qu'aux blogs en lesquels j'ai une confiance absolue (comme le tien par exemple !)

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    1. C'est gentil.:-)
      Ceci dit, ce roman, je l'avais repéré à la bib' en début d'année et je voulais juste le lire pour le délire de la lecture de Noël. L'élément "zombie" se prêtait bien à cette lubie aussi.^^ Je ne me suis donc fiée à aucun avis, je les ai découverts après ma lecture et j'avoue que je ne m'attendais pas à un aussi grand enthousiasme après ma propre déconvenue. Bon, ce sont peut-être de grands amateurs de l'univers zombie qui ont gardé un peu de leur âme d'enfant, je ne sais pas.:-)

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  2. Bof bof, pas le genre d'histoire que j'ai envie de lire sous mon sapin... Je n'ose imaginer la suite de l'histoire de la petite fille et du père noël zombie...
    Je passe mon tout ! surtout dans une période où ma PAL toujours aussi dodue est encore en carton...
    Joyeuses fêtes et bonne fin d'année à toi :-)

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    1. Le genre de livres à lire pour le délire de Noël, en acceptant que ça puisse être une mauvais pioche au final.;-) C'est loin d'être indispensable sinon, en effet.^^
      Bonnes fêtes de fin d'année !

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  3. Je ne connais que les zombies de walking dead (pas ragoutants et diserts, si?)celui là m'a l'air du même tonneau. bref, idée intéressante au départ, mais à l'arrivée, merci, ma LAL n'a pas frémi.
    Côté félin, Niouga a reçu le super cadeau de Noël pourri, le rouleau de sopalin (terminé, y'a des limites à ma gentillesse)et bof bof, elle a joué 2 ou 3 fois avec, puis a repris ses activités siestesques coutumières.

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    1. Je préfère encore les zombies de Walking Dead.^^ Idée intéressante au départ en effet. Encore que quand je lis le résumé (mais je n'avais pas lu la 4è de couv' avant, je m'étais juste fiée au titre^^), je me dis que tous les warnings étaient là.
      Haha, sacrée Niouga ! Tiens, j'ai passé Noël avec un chat aussi, Ziggy. Un chat d'appart' que j'ai a priori complètement fasciné et intrigué car il n'arrêtait pas de me fixer et de me suivre partout. Ah ça change de tes loulous.^^

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  4. Rien que le titre, je pars en courant !

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    1. Ça m'aurait étonnée que tu te rues dessus.;-)

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  5. Bon, eh bien, moi, je ne tenterai même pas l'expérience...
    Le titre me fait fuir directement !
    Bonne fin de semaine.

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    1. Je confirme, pas du tout ton créneau.;-)
      Bonne fin de semaine.

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  6. Depuis le temps que je vois ce titre dans ta liste de lectures communes, j'étais curieuse de lire enfin ton billet. Je savais que ce livre ne m'intéresserait pas (avec cette mode d'ajouter des zombies à tous les classiques) et tu confirmes. Bonnes fêtes de fin d'année !

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    1. Mais oui, tu as raison ! Je me souviens avoir lu la parodie d'Orgueil et préjugés à la sauce zombie, et pour le coup, j'avais trouvé le tout très réussi. J'avais totalement adhéré même ! ^^ Comme quoi, toutes les parodies et les histoires de zombies ne se ressemblent pas.;-)
      Bonnes fêtes de fin d'année !

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  7. naaaaan!!! Tu ne peux pas nous faire ça?!?!! :))

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  8. Haha ! Tu es plus vilaine que moi ! Mdr...
    Moi j'ai souri plus souvent que toi mais je vais bien vite oublier ce roman aussi. J'ai trouvé l'histoire du zombie et de la petite fille touchante... car on comprend qu'il ne va pas lui faire de mal, qu'il se console de la perte de sa propre fille...
    Mais enfin, on est d'accord, ce n'est pas l'histoire de l'année ! ;-)

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    1. Non, pas l'histoire de l'année, c'est clair.;-)
      J'attendais quelque chose de complètement fou, déjanté, surprenant, et en fait, c'est principalement gentillet. Tel un conte de Noël d'ailleurs.^^ Mais l'association avec ce zombie rendait cette histoire un peu glauque. Enfin, il y avait quelque chose qui ne collait pas pour moi. Bref, on oublie.^^

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  9. erf non merci!! et si en plus tu t'es ennuyée, y a pas de raison qu'il passe par chez moi :)

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    1. Après, tous les goûts sont dans la nature, hein.;-)

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  10. Je ne suis pas tentée mais j'aime toujours les couvertures de Mirobole.

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    1. C'est vrai qu'elles ont un petit quelque chose d'attirant et d'original dans leur apparente simplicité.

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  11. Je passe ! De toute façon, les zombies, c'est pas trop mon rayon !

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  12. C'est du père Noël commercial pour faire manger des livres aux consommateurs ?

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    1. :-) On peut dire ça, encore que je ne suis pas sûre que ça intéresse beaucoup de lecteurs.^^

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