QUI M'A FAIT CACA SUR LA TÊTE ?

QUI M'A FAIT CACA SUR LA TÊTE ?

Un titre beaucoup plus franc que le titre jeunesse qui l'a inspiré, et qui n'a pas manqué m'interpeller en librairie, allez savoir pourquoi... C'est comme ça d'ailleurs que j'ai découvert l'existence de "la petite taupe" et que j'ai été prise de l'obsession de lire à tout prix cet album jeunesse a priori culte dans le genre. Parce que voilà, quand je lis une parodie, une adaptation ou un récit "inspiré de", il faut absolument que j'aie lu l'original, par crainte que des références m'échappent et que je passe à côté de clins d'oeil essentiels.

Ce qui m'a interpellée aussi, c'est que cette BD a été écrite par un auteur coréen, Oh Yeong Jin, et j'étais assez intriguée du fait que lui connaisse cette petite taupe européenne (allemande, plus précisément) et pas moi. J'étais, par ailleurs, assez curieuse de ce livre au titre sans langue de bois ou fausse pudeur, qui ne manque pas de dérision et d'audace.

De cet auteur, j'avais en plus déjà lu Le Visiteur du sud - tome 1 dont je garde un excellent souvenir et dont il me faut lire la suite qui m'attend chez moi depuis 4-5 ans par là...

Bref, une fois "la petite taupe" lue, je me suis ruée sur ce manhwa.

L'histoire : un homme qui dort sous les ponts se réveille un matin avec une déjection sur la tête. Indigné, parce qu'on a beau être SDF, on n'en a pas moins droit au respect, il part à la recherche du responsable de cet outrage. Tout comme la petite taupe donc. Il confronte ainsi successivement une galerie de personnages qui, faute de pouvoir faire comme les animaux de l'album pour enfants pour lui prouver leur innocence, se plaignent de leur propre sort et rejettent chacun la responsabilité sur leur hiérarchie (après tout, ils ne font qu'obéir aux ordres), ce qui, de personnage en personnage, nous amène de l'agent de nettoyage du quartier jusqu'à.... la présidente de la République !

Je ne m'attendais pas à une vision aussi satirique de la société et du gouvernement coréens de la part de l'auteur. Ce fut donc une découverte très intéressante de ce point de vue-là. 

Pour autant, je n'ai pas été complètement convaincue par le développement de l'intrigue qui m'a semblé manquer d'une certaine clarté, fluidité et cohérence par moment (les dessins n'aidant peut-être pas vraiment).

L'idée de départ de se caler sur l'histoire de la petite taupe était par ailleurs excellente à mon sens mais c'était quand même franchement particulier dans ce contexte. Le résultat me laisse un souvenir de récit à la fois rebutant et dramatique. Je m'attendais peut-être à une histoire aussi amusante que celle de la petite taupe mais c'est peut-être moins amusant quand il s'agit d'êtres humains et je n'ai pas été sensible aux touches d'humour et de légèreté qui ne manquent pourtant pas dans cette intrigue (en même temps, l'humour tournait beaucoup autour de la thématique "caca") (mais pas que, soyons précis).

La fin m'a par ailleurs laissé comme un goût amer en bouche. Une fin un peu noire, qui vous laisse un peu désemparé. En fait, on pourrait voir cet album comme un "Black Mirror" de "la petite taupe" (#jeregardetropnetflix).

Au final, on pourrait dire que je suis plutôt mitigée, comme si je ne savais pas trop quoi penser de cet album. Je ne peux pas dire que j'ai aimé, mais je ne peux pas affirmer non plus que je n'ai pas aimé...
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