ROUGE EST LA NUIT
traduit du japonais par Dominique et Frank Sylvain
Un titre intrigant au rayon japonais, chez un nouvel éditeur, Atelier Akatombo, dont les couvertures d'autres titres m'avaient déjà interpellée dans l'année, un coup d'oeil à la quatrième de couverture, et me voilà irrésistiblement tentée par ce polar japonais.
Ce qui avait particulièrement éveillé mon intérêt, c'était l'idée d'une enquête menée par une femme à peine trentenaire, à la tête d'une équipe masculine. J'étais vraiment très curieuse de cet auteur japonais qui donnait le premier rôle à une femme dans ses romans policiers, et de son héroïne qui, a priori, allait devoir s'imposer dans un univers profondément machiste.
Ce qui avait particulièrement éveillé mon intérêt, c'était l'idée d'une enquête menée par une femme à peine trentenaire, à la tête d'une équipe masculine. J'étais vraiment très curieuse de cet auteur japonais qui donnait le premier rôle à une femme dans ses romans policiers, et de son héroïne qui, a priori, allait devoir s'imposer dans un univers profondément machiste.
"L'enquête est confiée à Reiko Himekawa, 29 ans, seule officière de la division criminelle du Département de la police métropolitaine de Tokyo. Malgré son jeune âge, son sexe et son manque flagrant de connexions dans les hautes sphères, Reiko est parvenue au grade de lieutenante grâce à sa détermination et une aptitude hors du commun à explorer le cerveau criminel."
Au final, je suis en fait assez embêtée pour parler de ce polar japonais qui m'a fait passer par différentes phases.
Un peu de déception au début, beaucoup de réserves et de haussements de sourcils par rapport au style, à l'écriture (ou à la traduction ?), entre banal et familier/oral. Un peu décontenancée aussi par ce polar qui m'ouvrait sur une littérature japonaise qui me semblait différente de ce dont j'avais l'habitude, moins "racée", élégante, raffinée peut-être. Plutôt brute.
Un peu de déception au début, beaucoup de réserves et de haussements de sourcils par rapport au style, à l'écriture (ou à la traduction ?), entre banal et familier/oral. Un peu décontenancée aussi par ce polar qui m'ouvrait sur une littérature japonaise qui me semblait différente de ce dont j'avais l'habitude, moins "racée", élégante, raffinée peut-être. Plutôt brute.
Un côté polar banal, à la scandinave presque. Petit à petit m'est même venue l'image des mangas. Oui, ce polar avait quelque chose des mangas dans le style, le genre, la construction, ce qui m'a rappelé Library Wars de Hiro Arikawa qui m'avait fait le même effet - quelque chose de simpliste, parfois même puéril, un peu maladroit aussi. Des personnages caricaturaux, des dialogues peu soignés, très style manga, avec même de la drague débile au sein même de la police.
Qu'on était loin en tout cas de l'excellent Six-Quatre de Hideo Yokoyama, bien plus subtil ! Sans parler de l'intrigue, macabre au possible. Tout ce que je déteste avec des scènes de tortures et tout. Si j'avais lu la première page, j'aurais tout de suite su à quoi m'attendre et reposé le livre.
Qu'on était loin en tout cas de l'excellent Six-Quatre de Hideo Yokoyama, bien plus subtil ! Sans parler de l'intrigue, macabre au possible. Tout ce que je déteste avec des scènes de tortures et tout. Si j'avais lu la première page, j'aurais tout de suite su à quoi m'attendre et reposé le livre.
Et malgré tout, je suis allée au bout ! J'ai même eu un grand moment haletant/captivant où je ne pouvais plus lâcher le livre ! J'ai fini par m'habituer au style et aux personnages qui ont plus de profondeur psychologique et d'intérêt que je ne le pensais. J'ai beaucoup aimé la toute fin à ce sujet, ouvrant un débat vraiment très intéressant, et je me suis même surprise à penser que je pourrais bien lire le volet suivant s'il y en avait un !
J'ai trouvé très intéressant au final le fait d'avoir accès à cette facette de la littérature japonaise qui me semble plus ordinaire, populaire peut-être, pas raffinée mais efficace. On a l'habitude de la crème des écrivains japonais, ou du moins d'auteurs qui ont l'air triés sur le volet en France, mais comme en littérature française, anglaise, américaine, etc, il y a finalement de tout dans les romans japonais, et c'est bien aussi d'avoir accès à cette autre littérature peut-être plus grand public.
L'auteur
Né en 1969 à Tokyo, Tetsuya Honda démarre comme bassiste dans des groupes de rock, écrit des chansons, tout en consommant une grande quantité d'animés et de mangas, puis abandonne la carrière de musicien professionnel pour celle de journaliste spécialisé dans les sports de combat. Il devient romancier en 2002.
Avec Rouge est la nuit, paru en 2006 au Japon, il signe le premier opus des aventures de la fougueuse et intuitive Reiko Himekawa et de son équipe masculine. La série, qui a connu un important succès au Japon, a été adaptée pour la télévision et au cinéma.
J'avais noté six-quatre... Pour l'instant, je n'ai encore rien lu, ni acheté comme polars japonais mais je note... malgré tes bémols. En ce moment, je suis en pleine Jules vernemania donc, dès que j'ai le temps, je vais me lancer !
RépondreSupprimerHaha, je sens que comme moi, tu es souvent prise dans le cycle infernal de la curiosité et des lubies. Ce mois-ci j'ai fait une pause lecture involontaire et imprévue. Étrangement ça fait du bien mais j'espère que ça va reprendre en novembre.
SupprimerDominique Sylvain, la traductrice, c'est celle qui écrit des polars dont certains se passent au Japon?
RépondreSupprimerC'est terrible à dire mais je n'avais jamais repéré cette auteure pourtant japonophile et dont effectivement certains de ses romans se déroulent au Japon ! Elle est la traductrice mais également l'éditrice de cette nouvelle maison d'édition.
SupprimerRavie d'avoir sans doute augmenté ta LAL, niark!
SupprimerEn ce moment, mon bouclier anti-PAL est très solide mais j'avais déjà noté l'auteure quand j'ai lu ce roman;)
SupprimerHum, je crois que je vais passer. Dommage, la couverture, et le mélange "japon" et "polar" me tentait bien...
RépondreSupprimerJe n'ose le recommander chaudement mais ça vaut quand même le détour pour l'expérience de cette littérature "atypique" (selon nos habitudes occidentales de la littérature japonaise du moins). Je tenterai un autre roman de cette maison d'édition pour bien comprendre leurs choix éditoriaux.
SupprimerC'est ce qu'on appelle sortir de sa zone de confort ;-) Il arrive d'y avoir de bonnes surprises.
RépondreSupprimerDisons que là, je pensais être dans ma zone de confort justement.;) La surprise n'en fut que plus grande !
SupprimerUn polar japonais? Ça, je n'ai jamais essayé !
RépondreSupprimerBonne semaine.
Il n'est jamais trop tard et il y a une première fois à tout !;)
SupprimerBonne semaine.
Bon, ton paragraphe "j'ai pô aimé" et tout de même bien plus long que celui "finalement, c'est pas si mauvais". Donc je passe, je suis déjà si peu cultivée en littérature japonnaise, qu'il vaut mieux que je donne une chance à de la vraie bonne littérature ! (genre celle qui te fait briller en soirée quoi !"
RépondreSupprimerCe n'est pas vraiment un ratio du genre "pas aimé 75% / aimé 25%", c'est plutôt, malgré le fait qu'il y ait plein d'éléments défavorables et perturbateurs, je ne peux pas dire, étonnamment, que j'ai détesté, et même, a priori, vu que je suis prête à lire la suite, on pourrait dire que j'ai aimé finalement, et je trouve ça assez intéressant comme paradoxe.:)
Supprimerça m'intéresserait aussi d'après ce que tu dis et malgré tes bémols mais quand je vois l'énorme pile que je viens de m'offrir (en plus de ma gigantesque PAL existante, bien sûr), je songe à ne plus aller me laisser tenter sur les blogs ^^!
RépondreSupprimerOn y songe tous, surtout quand on vient de faire des acquisitions conséquentes et qu'on culpabilise en regardant sa PAL, mais ça ne dure jamais vraiment longtemps.;)
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