LA LANTERNE DE NYX - TOME 1

LA LANTERNE DE NYX - 1

Malgré la couverture qui m'a fait craindre une histoire un peu gentillette (mais si je m'arrêtais à la couverture pour la plupart des mangas, je n'en lirais pas beaucoup^^), j'ai tout de même jeté un oeil à la quatrième de couv' par curiosité, et là, j'ai flanché :

"1878, Nagasaki. Alors que le commerce de produits étrangers est en pleine effervescence, la jeune Miyo trouve un travail chez Momotoshi, un marchand excentrique revenu de l'Exposition universelle de Paris avec toutes sortes de merveilles. Robe à l'européenne, chocolat au lait, machine à coudre, phonographe... Un monde nouveau et enivrant s'ouvre à Miyo dans ce récit à cheval entre un Japon en pleine modernisation et la France de la Belle Époque."

Le choc des cultures et la rencontre des civilisations, c'est une thématique qui m'a toujours été irrésistible, notamment quand ça concerne le Japon, et j'aimais particulièrement l'idée d'un plongeon dans le Japon du 19è siècle alors que le pays s'ouvre au monde après 200 années d'isolationnisme.

Je ne me suis même pas posé la question du nombre de tomes, j'ai embarqué le livre direct, mais la bonne nouvelle, c'est que c'est une série manga de 6 tomes, tous parus au Japon, et dont le tome 4 est paru en France il y a peu (le tome 6 est prévu en juin).

Grand coup de coeur pour ce premier tome, et ayant terminé le tome 2 ce week-end, je peux confirmer que l'engouement était toujours au rendez-vous et j'ai hâte de mettre la main sur le tome 3 !

J'ai adoré les personnages, la jeune Miyo, peu sûre d'elle mais authentique, attachante et hilarante à travers ses gaffes, Momo, l'excentrique marchand dont le passé semble nimbé de mystères, Ganji, qui, sous ses airs bourrus, n'en est pas moins sympathique, et j'en passe... Tous, tous, m'ont complètement charmée ! 

J'ai adoré l'humour dans l'interaction de ces personnages, la dérision qui sous-tend le récit, la malice de l'auteure, ses clins d'oeil au lecteur...

J'ai adoré la richesse de l'intrigue, son apport historique et culturel très très instructif et passionnant sur cette période, à travers la découverte du mode de vie et des arts occidentaux par les Japonais, leurs réactions face à ces nouveautés (pour eux), tels le chocolat au lait, le phonographe ou encore le prêt-à-porter. L'auteure, Kan Takahama, enrichit encore davantage cet aspect à travers des anecdotes et faits historiques détaillés et fascinants intégrés dans des pages en aparté qu'elle intitule "Cabinet of Takahama".

Ça m'a donné envie de faire des musées spécialisés et de chercher des expositions sur cette période qui apparaît comme incroyablement palpitante tout de même, une époque de grands changements industriels et culturels, autant en Europe qu'au Japon.

Mon avis Goodreads :

Aaah ce petit manga qui n'a l'air de rien comme ça, qu'on s'attendrait gentillet, mignonnet... Quelle excellente surprise !
Loin de l'action à tout-va, de l'imaginaire furieux et du suspense souvent propre au genre qui font qu'on ne peut lâcher une série, ce tome accroche pour son aspect historique et culturel. Il ne se passe quasiment rien de plus mais que c'est passionnant !
Ah, il y a bien un peu de mystère et de l'humour au coin des pages (et peut-être même une romance à venir^^ - mais rien de gnangnan), ce qui ne gâche rien et rend même cette série encore plus attrayante, mais l'intérêt réside vraiment dans la rencontre des cultures et des civilisations - tout ce que j'aime - et ce au 19è siècle !
Un manga vraiment original ! Vivement la suite !!

L'auteure

Kan Takahama, née en 1977 au Japon, est une mangaka. Elle est diplômée de la faculté des Beaux-Arts de l'université de Tsukuba. En 2018, elle s'associe avec Emmanuelle Maisonneuve et Julia Pvlowitch-Beck pour Le Goût d'Emma, bande-dessinée qui raconte l'histoire de la première inspectrice du Guide Michelin. Dans La Lanterne de Nyx, elle continue d'explorer la découverte du monde occidental par les Japonais, thème déjà évoqué dans Le dernier envol du papillon et Tokyo, amour et libertés, mais ici rendu encore plus accessible via le regard de la jeune Miyo.