LE GARDIEN INVISIBLE
traduit de l'espagnol par Marianne Millon
Voilà, j'ai lu mon premier Dolores Redondo, cédant à la curiosité de ce phénomène espagnol comparé à notre Fred Vargas nationale. Bon, mis à part le fait que toutes les deux sont des auteures de polar, pour moi les similarités s'arrêtent là. Le bandeau de couverture va jusqu'à la désigner comme la cousine espagnole de Vargas. Euh, cousine très très éloignée alors. Je trouve Vargas un cran au-dessus au niveau de l'écriture.
Je me suis aussi laissée tenter par la découverte de Dolores Redondo sur la foi de l'enthousiasme de ses lecteurs. En fait, à la relecture de leurs avis, je me suis rendu compte que c'était tout de même plus mesuré que je ne le pensais.
Ce premier volet de la trilogie du Baztán introduit l'inspectrice Amaia Salazar, très vite dans le feu de l'action suite à la découverte du cadavre d'une jeune fille sur les bords de la rivière Baztán. Un deuxième meurtre mis en scène de la même étrange manière éveille les croyances basques : et si tout cela était l'oeuvre du basajaun, un être mythologique ? C'est sur les lieux de son enfance qu'elle a pourtant tenté de fuir qu'Amaia devra mener son enquête et traquer ce gardien invisible qui sème le trouble dans la région.
Une intrigue policière assez classique, que j'ai lue comme un téléfilm bien divertissant, et dont l'intérêt véritable est le contexte mythologique basque que j'ai trouvé culturellement très instructif. J'ai bien aimé tout le décor historique de la ville d'Elizondo entremêlé à l'enquête, et l'ambiance et la culture basques ont fini par me dépayser plutôt agréablement. J'ai trouvé en revanche que les histoires familiales parasitaient un peu le rythme et que l'auteure en faisait des tonnes sur l'histoire personnelle d'Amaia, mais l'intrigue en elle-même tient la route et en haleine malgré tout. On n'est pas dans le genre d'intrigues à twists et retournements de situation déments mais c'est plutôt efficace et un bon page turner.
Je lui reprocherais tout de même quelques grosses ficelles et facilités d'auteur sur la fin où ça s'accélère et s'enchaîne de façon très commode pour l'enquête. D'autre part, on se doute assez vite de l'identité de l'assassin, dès le tiers du livre. Je crois d'ailleurs que c'est le premier polar que je lis où j'ai des suspicions aussi fortes qui s'avèrent correctes !
Quant à l'écriture, je l'ai trouvée relativement ordinaire, sans âme particulière, malgré quelques tentatives de passages plus travaillés. J'ai par ailleurs relevé une erreur é-nor-mi-ssime : une savante russe censée ne pas maîtriser l'espagnol (l'auteure insiste lourdement dessus, preuves à l'appui à travers plusieurs dialogues), se met subitement à parler sans une seule faute sur tout un long passage !
Bref, un polar basque qu'on lira davantage pour son contexte culturel et ses éléments historiques que pour son intrigue, assez classique et quasi prévisible. J'ai craint un peu le côté fantastique très prononcé mais j'ai bien aimé l'aspect mythologique dans ce roman. Il faut se laisser porter, quoi.
LC avec Nasaissa et Stéphanie.
L'auteure
Dolores Redondo est née en 1969 à San Sebastián. Après un roman historique, Los privilegios del angel (2009), elle signe avec Le Gardien invisible son premier roman policier qui ouvre "la trilogie du Baztán".
Bah je sens que ça va être dispensable...
RépondreSupprimerJ'avoue que je ne l'ai pas perçu comme l'intrigue policière du siècle.;)
SupprimerJ'en ai acheté un pour tester aussi... J'espère que ça me plaira quand même ;-)
RépondreSupprimerJ'ai quand même passé un bon moment de lecture, ce n'était juste pas à la hauteur de mes attentes. J'espère que tu auras plus de chance avec le tien.;) Je vais suivre ça de près.:)
SupprimerEn tout cas, je retiens le cote basque de l'histoire...j'aime beaucoup les polars "sociaux"...;)....a suivre alors...;)
RépondreSupprimerC'est plus axé croyances populaires et mythes basques que "social" mais on est quand même bien dans la culture et l'ambiance basques.
SupprimerJ'ai le premier dans ma pile à lire... on verra, je pourrais aimer le côté social aussi.
RépondreSupprimerTrès curieuse de ton avis. Ses autres romans sont peut-être meilleurs. Celui-ci est son premier polar si je ne me trompe. Je me souviens ne pas avoir été si impressionnée que ça par mon premier Vargas, et avoir adoré ses deux derniers.
SupprimerJe n'ai jamais entendu parler de cette auteure, mais je ne l'ajoute pas à la liste des auteurs à lire. J'en ai en suffisance. Je ne sais plus suivre.
RépondreSupprimerBonne semaine.
Qui sait ? Peut-être croisera-t-elle quand même ton chemin à un moment ?
SupprimerBonne semaine.
Je suis en train de le lire ! J'ai regardé les deux derniers épisodes sur Netflix. J'ai acheté aussi le 2. Bref, hâte de finir l'histoire :-)
RépondreSupprimerOui, j'ai vu que c'était sur Netflix.^^ Ça ne m'étonne pas trop, ça se prête bien à l'adaptation TV. Très curieuse de ton avis, de voir si tu relèves les mêmes bémols que moi - et aussi, si tu as trouvé l'assassin avant la fin.:)
Supprimerune presque déception alors? Si maintenant on devine la fin des polars...:)
RépondreSupprimerJe ne suis particulièrement pas douée pour ça en plus, donc c'est dire si c'était flagrant.^^ Une petite déception par rapport à mes attentes mais je ne regrette pas ma lecture.
SupprimerVu que tu n'es manifestement pas très enthousiaste, je vais me contenter de la cousine française, dont j'ai encore quelques titres dans mes PAL papier et audio ;)
RépondreSupprimerFranchement, je préfère de loin la cousine française et son commissaire Adamsberg mais ce plongeon dans la culture basque était quand même sympathiquement dépaysant.
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