HOMO SAPIENNE
traduit du danois par Inès Jorgensen
(et pour être plus précise, ce roman a d'abord été écrit en groenlandais, la langue natale de l'auteure, Niviaq Korneliussen, qui l'a elle-même traduit en danois.)
Très intriguée par le titre et la couverture, ce roman a fait un saut rapide d'une table de présentation en librairie à ma PAL (bien sûr, il y a croupi quatre ans...) quand j'ai vu que l'auteure était du Groenland. J'étais d'autant plus ravie de cette trouvaille quand j'ai réalisé que c'était un roman actuel, dans l'air du temps, avec des vraies questions, problèmes et réflexions de jeunes Groenlandais. Un roman sur le Groenland contemporain en somme, loin des récits habituels "de grands espaces, de glace, de neige, de froid extrême, de difficultés physiques, d'icebergs, de préoccupations environnementales et de survie culturelle". Contrairement à la préface qui sous-entendait que le lecteur s'en trouverait peut-être dérouté, cette perspective m'a véritablement enthousiasmée.
J'ai bien aimé aussi le fait que l'auteure ait écrit précisément sur ce qu'elle avait envie de lire car elle désespérait de ne rien trouver de contemporain dans la littérature de son pays, de livres auxquels s'identifier en tant que Groenlandaise du 21e siècle, et moi ça me convenait parfaitement car c'est tout à fait ce genre d'ouvrages que je recherchais côté Groenland.
Ainsi que le résume la quatrième de couv, "Homo sapienne suit la vie de cinq jeunes gens dans la "petite grande ville" de Nuuk, capitale du Groenland. [...] À travers les cinq voix, le roman exprime des perspectives différentes à propos de l'identité, de la sexualité et de la jeunesse qui se vit parfois douloureusement sur "l'île de la colère", où les esprits s'ouvrent et les tabous lentement éclatent."
Une vie assez triste, que ces jeunes noient dans les fêtes et l'alcool (comme tous les jeunes, non ? Mais leur mal-être a l'air plus fort). Malgré tout, j'ai trouvé que l'auteure avait réussi à apporter une certaine lumière dans ces cinq récits, et j'ai beaucoup aimé la façon dont ils se répondaient l'un l'autre, ce qui permettait ainsi à l'auteure d'explorer toutes les questions et problèmes de ces jeunes de façon fluide, continue, harmonieuse, avec du franc et du cru, beaucoup d'originalité clairement, et, en prime, une jolie chute à chaque fois.
J'ai beaucoup aimé aussi l'originalité de la forme, mêlant aux récits, SMS, échanges sur Facebook et lettres, ainsi que le mélange anglais/groenlandais (la traduction française ayant choisi de maintenir l'anglais dans le texte).
Mon avis Goodreads
4/5 étoiles
J'ai trouvé ce roman très difficile à noter. En termes de plaisir de lecture, je serais restée sur un 3 étoiles, les sujets explorés n'étant pas trop mes thèmes de prédilection, et le mal-être général de ces jeunes étant un peu minant, mais je ne pouvais minimiser le grand talent de cette jeune auteure groenlandaise que je découvre à travers ce livre un peu OLNI, en tout cas clairement original, autant dans la forme que sur le fond, et ça fait du bien de lire un roman groenlandais à portée universelle, complètement dans l'air du temps. Une découverte étonnante et très intéressante !
L'auteure
Née en 1990, Niviaq Korneliussen a grandi à Nanortalik, au sud du Groenland. Homo sapienne marque un tournant dans l'histoire littéraire groenlandaise en rejoignant un lectorat en dehors de la terre natale.
Tu penses bien que ça m'intéresse, oui le Groenland n'est pas que baleines et icebergs (mais un peu quand même, et ça dégage les mirettes). Ceci étant, bien sûr qu'on réalise bien qu'être jeune là-bas n'est pas top, alcoolisme, suicides, etc.
RépondreSupprimerOui, il y a des jeunes et toute la technologie d'aujourd'hui aux côtés des baleines et des icebergs (et du froid extrême) mais ce n'est clairement pas l'environnement idéal en tant qu'être humain.^^
SupprimerIntéressant... de te lire, je ne suis pas sûre que j'aimerais à cause de la forme (SMS, etc...)
RépondreSupprimerAh mais c'est juste glissé et là, et ça participe à la narration certes, mais la forme première est quand même celle du récit classique.;)
SupprimerQuand on parle du groenland, je pense a Jorn Riel...mais lala je pense plus aux inuits du Quebec...et c'est un vrai desastre car tu peux rajouter humer l'essence au cours de ces partis....bref, ce livre va etre beaucoup trop fort pour moi...
RépondreSupprimerAh oui Jorn Riel et ses racontars arctiques ! Tu me donnes envie d'en relire ! C'est plus joyeux et plutôt drôle en plus.;) Mais bon, il est danois, pas un pur Groenlandais.^^ L'intérêt de ce livre, c'est vraiment le point de vue groenlandais, et surtout celui de la nouvelle génération.
SupprimerOh non je ne parle pas de ses racontars....j'ai du mal avec d'ailleurs.....mais de ses romans....ou la realite du groenland est souvent dramatique quelquesoit l'epoque....et encore plus maintenant
SupprimerOh je n'ai pas lu ses romans. J'avoue qu'à l'époque, ses racontars me séduisaient davantage.:)
SupprimerEt bin je ne peux que te les conseiller....;)
SupprimerBien noté, merci.:)
SupprimerDécidément La Peuplade est une maison d'édition épatante ! Je chercherai ce roman lors d'une prochaine sortie en librairie (et il croupira dans ma PAL aussi... humhum)
RépondreSupprimerJe n'en ai pas lu beaucoup de La Peuplade, ils ne sont pas très exposés par ici, je me demande même si ce n'est pas mon premier, mais j'ai repéré un autre titre de leur catalogue récemment, Les employés d'Olga Ravn, et il me tentait beaucoup beaucoup.^^
SupprimerCe roman ne m'attire pas du tout et je n'aime pas du tout la couverture.
RépondreSupprimerBonne semaine.
C'est drôle, j'étais quasi sûre que ce ne serait pas ton truc.^^
SupprimerUn jour j'ai lu les premières pages dans une libraire, très attirée par le thème et puis, comme elles ne m'ont pas convaincue, j'ai reposé le livre...
RépondreSupprimerSi tu as senti que ça ne te convenait pas, tu as sûrement bien fait.;)
SupprimerJe l'ai acheté comme toi à sa sortie notamment pour sa provenance géographique, mais j'ai finalement trouvé qu'il aurait pu se passer n'importe où... Toutefois j'ai aimé aussi, pour le style, le rythme, l'histoire, la structure narrative.
RépondreSupprimerC'est justement ça qui m'a fascinée et que j'ai trouvé très intéressant dans ce livre, le fait qu'au Groenland, là où on se dirait que l'environnement n'est pas propice pour, il n'y ait pas de véritable décalage technologique ou culturel entre leurs jeunes et les jeunes d'ailleurs, enfin, du moins les jeunes Occidentaux.^^
SupprimerCertainement intéressant, mais pas trop envie de me plonger dans le mal être de la jeunesse actuelle ;)
RépondreSupprimerJe peux comprendre.^^ J'aurais très vraisemblablement réagi pareil si cela s'était déroulé dans un pays plus "commun".
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