THE NAME OF THE WIND
THE KINGKILLER CHRONICLE - 1
( LE NOM DU VENT
CHRONIQUE DU TUEUR DE ROI - 1 )
Un de mes gros pavés de 2022 que je dois à une amie versée dans la fantasy et les RP. Elle me l'a quasiment mis entre les mains en affirmant que c'était une MERVEILLE qu'il fallait que je lise ABSOLUMENT. Elle ne m'avait jamais rien recommandé jusqu'à présent, mais nous avions une passion commune pour The Witcher. N'étant toutefois pas aussi férue de fantasy qu'elle, j'avoue que ces 800 pages bien tassées me semblaient tout de même une menace assez conséquente pour ma PAL à l'équilibre déjà bien fragile. Était-ce SIIII incontournable ? D'autant qu'il s'agit en fait du tome 1 d'une trilogie dont les lecteurs attendent le dernier tome depuis... 11 ans !! De la grogne des fans, trépignants d'impatience et désespérés, l'auteur, Patrick Rothfuss, semble n'en avoir cure. Un George RR Martin bis ?
Mue par la curiosité (et tannée par mon amie), j'ai fini par me lancer dans l'aventure, quitte à rejoindre la horde de fans dans leur désespoir, et c'est assez parti pour, car le tome 1 achevé, j'avais déjà envie d'enchaîner sur le tome 2 (que je compte lire cette année)...
En quelques mots, c'est l'histoire de Kvothe, le plus grand magicien de tous les temps selon la légende qu'il a forgée lui-même, une histoire qu'il confie à un scribe avide de découvrir "la vérité derrière le mythe" et de passage dans son auberge. Ah oui, car aujourd'hui, Kvothe est un aubergiste qui n'a rien du héros type et qui semble même soucieux de préserver son anonymat puisqu'on l'y connaît sous le nom de Kote. Il racontera son histoire en trois journées, chacune correspondant à un tome.
Ce premier tome est consacré au récit de "son enfance dans une troupe de comédiens ambulants, ses années de misère dans une ville rongée par le crime, avant son entrée, à force de courage et d'audace, dans une prestigieuse école de magie où l'attendent de terribles dangers et de fabuleux secrets."
La fantasy, j'aime assez quand il n'y a ni lutins, ni gobelins, ni nains, et qu'il y est question de magie. C'est le cas ici, et ce qui m'a particulièrement plu, c'est la richesse de l'univers de ce roman et l'imagination fertile de l'auteur autour de la "mythologie" qui l'imprègne. Par ailleurs, si c'est une histoire dont la cible me semble plutôt adulte, le focus sur l'adolescence de Kvothe et ses années à l'Université (lieu d'apprentissage de la magie) a quelques échos de Harry Potter et autres romans fantasy du genre, ce qui rend la lecture plutôt rafraîchissante.
J'ai beaucoup aimé aussi l'originalité de la forme de magie qui opère ici, le Sympathisme, dont les principes sont presque scientifiques, basés sur la manipulation de flux d'énergie qui nécessite beaucoup de concentration. Il y a une logique dans le fonctionnement de cette magie. Il ne s'agit pas juste de formules magiques et abracadabra. C'est un peu plus subtil. Disons que ça ne sort pas de nulle part.
J'ai bien adhéré aux personnages également, dont LE personnage principal, Kvothe, que beaucoup de lecteurs trouvent imbuvable ou trop orgueilleux. J'ai cherché en quoi, mais je ne vois pas. J'ai dévoré avec plaisir le récit de son enfance, de ses épreuves dans la misère et la solitude, de son courage et de son audace à l'Université. C'est assez classique en fait en termes d'intrigue, mais c'est vraiment bien fichu et les rouages sont solides. Petit bémol que je pourrais souligner peut-être, c'est qu'à un moment, je trouvais que l'auteur insistait quand même un peu trop sur la caractéristique "héros défavorisé par le destin, le pauvre", mais bon, c'est assez typique aussi de ce genre de récit, ça ne m'a pas dérangée outre-mesure.
Ce qui rend la lecture addictive, c'est qu'on est maintenu en haleine par plusieurs mystères qui demeurent pour l'instant en suspens. Kvothe, est, de nos jours, aubergiste et cherche à garder l'anonymat. Pourquoi ? Que s'est-il passé dans sa vie ? Pourquoi ne joue-t-il plus de musique ? Pourquoi ne pratique-t-il plus (ou ne peut-il plus pratiquer) de magie ? Qui est exactement Blast, son étrange étudiant ? Quid de ces créatures surnaturelles et a priori maléfiques qui rôdent et semblent représenter une menace sérieuse ? Sans parler de toute la mythologie inquiétante et du mystère autour des Chandrian. Tout cela est furieusement intrigant. Forcément, j'ai envie d'en savoir plus et donc de lire la suite.^^
Mon autre petit bémol peut-être, c'est que je pensais que cette intrigue serait plus sombre, justement avec cette histoire des Chandrian, mais la petite bluette longuette et convenue sur le dernier tiers du livre a un peu cassé l'ambiance dramatique et parfois (délicieusement) tendue du récit. C'était même un peu lourd par moment, mais bon, Kvothe était jeune, étudiant, il fallait bien en passer par là.^^ De même, l'épisode du dragon (du Draccus), toujours dans ce dernier tiers, m'a paru bien longuet, tout en nous éloignant de la trame principale. Heureusement, on y revient.
Patrick Rothfuss prend son temps pour raconter, c'est sa façon de faire, c'est vraiment flagrant dès les premiers paragraphes de ce tome, mais ça ne m'a pas dérangée (à part la bluette et le dragon). J'ai trouvé son style franchement plaisant. C'est détaillé (l'univers, les faits) mais pas inutilement ni lourdement (à part la bluette et le dragon). Ça reste fluide et rythmé. C'est juste soigné en fait. À travers ses personnages, il revendique tout le long le principe d'une bonne histoire selon son point de vue. Cela peut se résumer par "raconter dans la précipitation ? Jamais !", ou encore, "on raconte ou on ne raconte pas".
Je ne suis donc pas trop surprise de cette longue attente d'un tome 3.^^
L'auteur
Né en 1973, Patrick Rothfuss vit dans le Wisconsin où il enseigne à l'université. À ses heures perdues, il tient une chronique satirique dans un hebdomadaire, pratique la désobéissance civile et tâte de l'alchimie. Il aime les mots, rit souvent et refuse de danser. Le Nom du Vent, premier tome de la trilogie Chronique du tueur de roi, est son premier roman.
Tu as le chic pour les séries à pavés! Bon, je ne te suis pas là dessus, mais tu as bien fait 'écouter ton amie, moi la dernière fois c'était pour Mélissa da Costa (on est toujours amies d'ailleurs)
RépondreSupprimerAhaha, j'aime beaucoup la parenthèse !^^
SupprimerPour les séries à pavés, c'est surtout la SF et la fantasy qui a le chic pour ça. Je ne sais pas comment font les auteurs d'ailleurs. Parce que nous, on lit, et ça nous prend déjà un certain temps, mais comparé au temps que ça doit leur prendre pour écrire, ce n'est pas grand-chose finalement.
Ouep...cela semble vraiment bien...mais l'histoire du 3eme tome me congele pour le coup...j'attends d'avoir un cycle en entier avant de le lire...;)
RépondreSupprimer"me congèle", ahaha !! J'adore, j'utiliserai cette expression dorénavant ! Je pense qu'on aurait tous dû attendre le cycle entier avant de le lire, ça aurait peut-être incité l'auteur à écrire plus vite.^^
Supprimer'me congele' est excellent!
SupprimerJe trouve aussi !:)
SupprimerJe vais être raisonnable et ne pas me lancer dans une série inachevée... Je suis en train de lire le tome 2 de witcher et j'aime toujours autant... J'ai de quoi lire sans m'en rajouter :-)
RépondreSupprimerAh mais oui, toi aussi tu avais commencé The Witcher ! Le tome 2, je crois que ce sont toujours les nouvelles ? Après, c'est encore meilleur, quand on rentre dans le vif du sujet.^^
Supprimersérie + gros pavé par pour moi. Mais histoire de te mettre un air dans la tête, quand j'ai vu le titre, je me suis mis à fredonner un air de U2... In the name of love ! Allez, maintenant, tu chantes !!!
RépondreSupprimerMoi, c'était plutôt The sound of silence ou Wind of change qui me revenait souvent en tête.^^
SupprimerJe ne pense pas que ce soit mon genre, mais c'est une série et il y a tellement de pages que je ne tenterai pas l'expérience.
RépondreSupprimerJe comprends, on a tous nos limites.;)
SupprimerJe crois que j'accroche encore moins à la fantasy qu'à la SF...
RépondreSupprimer^^ Je préfère la SF à la fantasy, mais dernièrement, je suis tombée quand même sur du très plaisant++ côté fantasy.
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