GILDED NEEDLES

( LES AIGUILLES D'OR )

Où, quand ? New York, fin du 19e siècle. 

Qui ? Deux clans : les Stallworth, une famille bourgeoise et fortunée rongée par l'ambition et le pouvoir, et les Shanks, une lignée de criminelles installées dans les bas-fonds de la ville, au coeur de l'infâme Triangle Noir. 

Quoi ? Entre les deux, une histoire de vendetta démente impliquant violences, manipulations odieuses et machinations machiavéliques qui ne manqueront pas de faire frémir le lecteur et de le partager tout le long entre les deux camps. On a en effet affaire à des personnages tous (enfin, presque tous) plus abjects les uns que les autres, mais on se laissera surprendre plus d'une fois à changer d'opinion quant aux personnages à la noirceur de l'âme la plus prononcée.

En résumé : un roman très sombre entre historique, social et roman à sensation, qui flirte un peu avec l'horreur.

C'était très prometteur et j'étais d'autant plus confiante que ce roman était signé Michael McDowell, l'auteur de la fameuse série Blackwater que j'avais a-do-rée ! J'avais donc de hautes attentes.

Si j'ai embarqué facilement dans l'histoire et l'atmosphère générale du roman dès les premières pages, j'ai senti assez vite que ça ne souffrirait pas la comparaison avec Blackwater. J'étais moins portée par les personnages, pourtant bien campés, et l'histoire était bien moins originale, même si ça restait plaisant à lire.

Ça ne manquait pas de relief et c'était plutôt foisonnant, mais l'intrigue était tout de même lente à se déployer. Baignant en plus dans une atmosphère d'opium, de tripots, de petits crimes et dans un contexte très politique, elle avait finalement peu pour me séduire vraiment. Ça se laissait bien lire toutefois, avec quelques moments captivants, quelques situations cocasses qui m'ont tout de même fait glousser de rire, d'autres qui m'ont fait frémir, animée ou carrément révoltée, mais ce n'était pas si intense. Certains événements étaient par ailleurs inutilement longs, répétitifs et détaillés, ce qui enlevait un peu de rythme à l'intrigue.

Il y a bien eu un pic de tension à la moitié du livre, avec une scène ingénieuse et formidable de machiavélisme qui semblait enfin lancer l'intrigue, mais le soufflé est retombé assez vite.

La deuxième partie, celle de la Vengeance, a un peu souffert d'un manque de dialogues ou d'épaisseur des personnages à mon goût. C'était principalement descriptif (lieux, action, processus de vengeance), assez répétitif encore une fois, et les personnages m'ont fait l'effet de marionnettes, sans véritable âme. Il y avait aussi pas mal de moments très prévisibles, pas toujours très convaincants et un peu faciles dans le dénouement.

La fin ne m'a toutefois pas déçue et reste cohérente avec l'ensemble à quelques détails près.

Je n'ai pas encore réussi à déterminer si je n'avais pas vraiment aimé ou si j'avais un peu aimé ce roman. Je pense avoir été parasitée tout le long par mon engouement pour Blackwater. La comparaison s'est imposée à moi, or ces deux romans ne sont tout simplement pas comparables.

LC avec Stéphanie, Sarah et Cryssilda qui l'ont davantage apprécié que moi, mais sans coup de coeur.

Ci-dessous le casting imaginé par l'éditeur, Monsieur Toussaint Louverture, sur sa page Amazon. Je le trouve vraiment bien vu, surtout pour Lena !