NOS MONDES PERDUS

Un album de Marion Montaigne, c'est, pour moi, la garantie d'un excellent moment de lecture avec hyène hilare au rendez-vous. Quasi incontournable donc ! Surtout depuis que j'ai lu Dans la combi de Thomas Pesquet qui m'a tellement appris sur le quotidien des astronautes et grâce auquel j'aurai bien ri ! Quand j'ai découvert la parution de ce titre et sa disponibilité en prêt numérique, je lui ai littéralement sauté dessus ! Une BD sur les dinos à la sauce Montaigne, c'était complètement irrésistible ! J'étais très curieuse de son traitement de cette thématique. Et cette couverture était franchement prometteuse (la tête de ces dinos 😄) !

Las (oui, j'annonce la couleur tout de suite), Nos mondes perdus m'a un peu perdue...

Alors oui, le fil rouge dino est là. Tout commence en 1993 à la sortie du film "Jurassic Park" qui ne manque pas d'impressionner Marion Montaigne, 13 ans à l'époque. De là une fascination pour les dinosaures et la science en général. Mais aussi l'émergence de quelques angoisses existentielles. Le tout nous menant donc à la conception de cet ouvrage, une BD autant scientifique qu'autobiographique.

C'est une véritable plongée dans la paléontologie et l'histoire des sciences que nous offre ici Marion Montaigne, en remontant à Buffon au 18e siècle jusqu'à de nos jours, en passant par l'Angleterre et les États-Unis, le tout alimenté par des recherches approfondies dans les livres et les musées et intégrant faits historiques et anecdotes. 

Comme toujours, elle parvient à greffer à son texte, sa mise en scène et ses dessins, la dose d'humour nécessaire pour rendre le propos accessible et divertissant. Je n'ai pas autant ri que dans ses albums précédents (enfin, je n'en ai lu que deux), trouvant même son humour un peu facile, mais il y a tout de même quelques planches franchement truculentes. 

On apprend plein de choses absolument passionnantes, pas tout de suite sur les dinos qui tardent un peu à apparaître dans l'album (j'ai dû ronger mon frein), mais en cela, Marion Montaigne suit méticuleusement le cours de l'histoire des sciences qui est passée par plusieurs étapes progressives avant d'en arriver à la découverte des dinosaures.

Ce qui m'a un peu ennuyée, c'est la partie autobiographique et ses interruptions incessantes pour parler d'elle (famille, études, angoisses, frustrations) façon psychothérapie et exorciser ses démons. Et même quand elle se relance dans les thématiques scientifiques et dinos, elle se disperse un peu, passant d'un sujet à un autre pour se reprendre avec de fréquents "mais revenons-en à un tel". J'avais un peu de mal à suivre par moment, ça partait un peu trop dans tous les sens, dans un foisonnement d'humour qui, pour moi, tombait parfois à plat.

Alors bien sûr, c'est instructif, ça reste globalement drôle, mais le tout est un peu parasité par cette dispersion, ce dont elle semble très consciente puisque son épilogue s'ouvre sur la question : "Mais qu'est-ce que l'artiste essaie de nous dire à la fin ?" Il me semblait bien que ce n'était pas clair.^^

Pas aussi enthousiaste que je l'espérais sur cet album donc, j'étais moins dans le délire disons, mais je reste quand même fan de cette autrice que je continuerai à lire.

Également commenté par Je lis, je blogue (une quasi LC, non planifiée^^).