BOOK TRIPS

AUTEURS ET THÈMES PAR PAYS

lundi 22 avril 2024

OISEAUX DE TEMPÊTE


traduit de l'islandais par Éric Boury

Repéré chez Sacha, je n'ai pas tardé à m'embarquer dans cette nouvelle aventure en mer car je voulais encore une fois vivre tempêtes en mer et risques de naufrage, mais cette fois-ci dans les eaux gelées de la mer du Labrador. Pour changer un peu, quoi. 😆 Et puis cette fois, point d'officiers de marine, d'aventuriers ou de pirates, mais un équipage de pêcheurs en haute mer, à bord d'un chalutier islandais. Pour changer un peu, quoi. 😆 Bon, ça reste quand même très aventureux et bien secouant, surtout si on tombe sur une tempête déchaînée, et ça reste quand même une organisation très hiérarchisée au sein de l'équipage, chacun à son poste, avec son rôle et sa mission à bord.
"Être marin en Islande, c'est être soldat en temps de guerre."
Voilà qui en dit long.

"En février 1959, plusieurs chalutiers islandais ont été pris dans une tempête sur les zones de pêche situées au large du Labrador." 
Ce roman court de l'auteur islandais Einar Kárason est inspiré de ces événements. Le chalutier Máfur vient de terminer sa campagne de pêche au large de Terre-Neuve, les cales chargées de sébaste, et les trente-deux marins à bord pensent que le retour au port à Reykjavik ne sera qu'une simple formalité. Ces campagnes de pêche ne présentent généralement pas grand risque, cette zone étant connue pour son calme et ses vents modérés. Manque de pot, ce jour-là, la météo change drastiquement et nos marins doivent faire face à une tempête mugissante qui durera quatre jours et trois nuits. Une véritable lutte pour la survie s'ensuit alors que l'équipage doit affronter les déferlantes, les paquets de mer et le froid, et que, bientôt, tout est pris sous une épaisse couche de glace qui risque d'entraîner le chalutier vers le fond. Ils n'ont pas d'autre choix que de se relayer quasi non-stop pour essayer de dégager le pont en cassant les blocs de glace, une entreprise dangereuse, épuisante et désespérante alors que les vagues continuent de déferler impitoyablement sur le bateau et que la glace ne cesse de se reformer. 

Tous ces moments étaient restitués avec tellement de réalisme que je les ai vécus comme si j'y étais. Ces passages étaient assez éprouvants, mais si c'était véritablement terrifiant au début, l'auteur a par la suite mélangé un peu les temporalités du récit en y insérant des moments plus romanesques autour du quotidien, des aspirations et des états d'âme de certains de ces marins avant d'embarquer à bord du Máfur et en décrivant également leur pêche au large du Labrador. Des moments plus apaisés qui coupaient un peu le rythme et les effets 😱😱😱, mais c'était très appréciable que ce ne soit pas que le récit de l'horreur de la tempête et ses conséquences du début à la fin. On visualise bien la vie de ces marins et on en apprend beaucoup aussi sur leur activité de pêcheurs. Leur rôle à bord du chalutier est bien décrit, de celui du commandant, à l'opérateur radio, en passant par les mécaniciens, le maître d'équipage, le second capitaine, le premier lieutenant, ou encore les ramendeurs qui vérifient les équipements de pêche.

Mon phare dans la tempête, ça a été la découverte de la bibliothèque du navire (j'adoooore l'idée qu'il y ait une bibliothèque à bord !!), "constituée de deux caisses contenant chacun quarante livres prêtés par la Bibliothèque municipale de Reykjavik, contenu renouvelé plusieurs fois par an de manière que les équipages puissent varier leur lecture." En temps normal, une campagne de pêche, ce sont presque des vacances, quoi !^^
J'ai bien aimé la fin aussi où on se rend compte que beaucoup ont abandonné la vie de marin. Après une telle épreuve, pas étonnant...

Cette fois-ci, je ressors de là bien rincée et essorée. Je rêve maintenant d'un voyage maritime type croisière, un truc plus tranquillou quoi😆, sans trop de remous, avec quelques événements un peu palpitants à bord tout de même.

LC avec Kathel (merci pour la proposition !), Sunalee.

Intègre le
Total à date => 21 points (157 pages + LC + auteur islandais)
⛵ Ce qui me vaut ma casquette de second-maître, héhé (aux côtés de Claudialucia - mais il y a eu pas mal de montées en grade ce mois-ci) !
Intègre également les lectures autour du

L'auteur
Einar Kárason, né en 1955 à Reykjavik, est un des écrivains les plus populaires de son pays. Après La Sagesse des Fous, Oiseaux de tempête est le deuxième de ses romans à être traduit en langue française.

22 commentaires:

  1. Je ne suis toujours pas prête à embarquer en haute mer, surtout pour un voyage aussi périlleux !

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    1. On va finir par t'en trouver un qui te donnera envie de tenter l'aventure.^^

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  2. C'est vrai que ça donne envie d'une échappée maritime un peu plus tranquille après ! Mais c'est vraiment un très beau roman que je n'aurais pas découvert sans ton book-trip !

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    1. J'avoue que je doute aussi que j'aurais découvert ou prêté attention à ce roman sans ce book trip, enfin, surtout sans le Wager. Rien que la couverture m'aurait dissuadée d'embarquer.^^ Et pourtant, quel récit d'une puissance évocatrice terrassante ! Je n'ai pas regretté le périple, aussi terrifiant soit-il.

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  3. Tu es aussi enthousiaste que Katell ! Les eaux glacées, ce n'est pas trop mon truc en vrai, ni le nord de l'Europe, mais ce récit "secouant" me donne diablement envie de m'y plonger en fiction.
    Pour une lecture plus tranquille, je n'ai pas d'idée, mais le seul titre que j'ai lu pour l'instant pour ton book trip est vraiment trop calme ( billet non publié encore)

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    1. Après toutes ces aventures en mer, naufrages et tempêtes, j'ai l'impression que rien ne me semblera trop calme pour m'en remettre, haha ! Les eaux glacées et le nord de l'Europe ne sont pas trop les régions du monde où j'aime à traîner, mais ici le voyage vaut vraiment le détour.

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  4. Bon, j'ai compris que ça décoiffe un peu ce récit ! En tout cas, vos avis sont tous très positifs.

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    1. Ça décoiffe et pas qu'un peu.^^ Oui, cette lecture est vraiment une très belle découverte. C'est vraiment un tour de force de réussir à retranscrire autant émotionnellement en si peu de pages.

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  5. Quel bel enthousiasme collectif ! On sent les embruns dont cette lecture vous a recouvertes....

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    1. Oui, c'était un sacré périple. L'auteur a su retranscrire les faits avec un réalisme tel qu'on avait l'impression d'être sur le navire avec les pêcheurs.

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  6. C'est vrai que la bibliothèque m'a aussi parlé, j'ai oublié de le signaler ! Une belle lecture commune pour ce Booktrip en mer !

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    1. Aaah cette bibliothèque a vraiment illuminé ma lecture ! Oui, c'était une virée en mer un peu mouvementée et sacrément terrifiante, mais un récit d'une belle puissance évocatrice.

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  7. Ouah tout un chouette recit...ah les tempetes en mer cela reste bien visuelles....j'adore quoi....

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    1. N'hésite pas, avec ce roman, tu seras servi.^^

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  8. Je ne connais pas, mais ce n'est pas un thème qui m'attire...

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    1. Oui, c'est assez loin de ta zone de confort.;) Je n'insiste pas.^^

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  9. Hihi, c'est vrai que cette campagne n'était pas de tout repos, mais elle était mémorable! Je suis ravie, ravie que vous ayez toutes apprécié ce court roman qui secoue mais, en bonne littérature islandaise, ne manque pas de poésie.

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    1. Tu nous as bien appâté avec ce roman qui annonçait pourtant la couleur dès la couverture et on a foncé dans tes filets tel le sébaste atlantique, haha ! Sans regret ! C'est un récit d'une belle puissance évocatrice et très instructif sur la vie des marins à bord des chalutiers. J'ai vraiment beaucoup aimé cette virée dépaysante à souhait.

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  10. Je vais rester sur la terre ferme par rapport à ce titre. Moi, je suis plus tour du monde en bateau, ce qui n'évite pas quelques tempêtes évidemment, mais n'en fait pas le sujet principal. D'ailleurs, je suis en pleine BD tour du monde en bateau pour ton challenge ! Précisément là, je suis en Amazonie !!!

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    1. Ah mince, les oiseaux dans le titre n'ont pas su t'appâter ? 😆 En tout cas, très curieuse de cette BD tour du monde ! J'espère d'avance pouvoir la trouver à la bibli.

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  11. En grande peureuse, je préfère bien affronter les tempêtes depuis mon canapé en lisant les récits d'autrui. Alors je suis tentée par ce livre qui semble remuer !

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    1. Depuis son canapé et au chaud, c'est le minimum d'installation requise pour affronter les tempêtes de ce récit.^^

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