traduit de l'espagnol (Mexique) par André Gabastou
Un titre qui n'a pas manqué attirer mon oeil il y a trois ans dans la petite boutique de souvenirs à la sortie d'une exposition consacrée à la photographe Graciela Iturbide alors que j'étais en pleine lubie mexicaine.
Que faisait ce livre ultra japonisant de la couverture au titre (en plus, Murakami, auteur chouchou) au milieu des autres livres pourtant bien mexicanisants ? Ah, mais l'auteur, Mario Bellatin, est Mexicain en fait ! Enfin, si c'était aussi simple. 😆 Mexicain d'origine péruvienne, né à Mexico mais ayant grandi au Pérou. Et qui écrit donc des (faux) romans japonais. Je sentais que ça allait me plaire, ce contexte un brin loufoque. C'était en tout cas très intrigant tout ça. Roman court en plus, à peine 100 pages - ne prenons pas trop de risques non plus - aux éditions Cambourakis, gage de qualité... Allez, emballé, c'est pesé !
J'ai quand même jeté un oeil à la quatrième de couv pour savoir dans quoi je m'embarquais et ces mots m'ont confirmé que je devrais y trouver mon compte : "[...] tiraillement entre tradition et modernité [...] réjouissante satire du monde universitaire et artistique [...].
Confusion des sentiments, apparences trompeuses et fausses pistes se multiplient dans ce texte portant l'empreinte de Jorge Luis Borges, qui interroge avec habileté et humour la notion d'identité ainsi que la frontière entre réalité et fiction."
Bon, moi, je l'ai lu très premier degré, donc niveau analyse de l'ambition du texte (pourtant très prometteuse), je suis complètement passée à côté, mais c'était une lecture très plaisante déjà au niveau où je l'ai lu. L'écriture est fluide, soignée, sans fioritures, ça coule tout seul.
Le contexte de l'histoire, brièvement : Nous sommes au Japon dans les années 60 (si je ne me trompe). La jeune Izu suit des études d'art moderne à l'université et espère devenir plus tard une critique professionnelle renommée. Encouragée par son professeur, elle écrit un article critiquant la collection d'oeuvres du riche M. Murakami qui, étonnamment, s'empresse de la courtiser et finira par l'épouser bien qu'ils partagent des visions opposées sur l'art et la culture. Coup de foudre ? Désir de vengeance ?
C'est une intrigue assez dramatique, mais servie par un auteur qui ne m'a pas semblé se prendre au sérieux, ce qui m'a rendu la lecture assez légère et plutôt délectable en fin de compte.
Ce qui m'a frappée, c'est que j'ai eu l'impression de lire un roman japonais presque plus vrai que nature. Oui, oui. Le style, les personnages, l'ambiance, les descriptions, les traditions bien restituées... Tout cela était très convaincant. Mais ça pourrait tout aussi bien être mexicain, ou péruvien, en réalité. Je ne suis pas si experte.^^ Une chose est sûre : dépaysement garanti !
Mon avis Goodreads
Noté 4/5 étoiles
Plus un 3,5/5 étoiles tout le long, mais l'additif en fin de livre m'a franchement réjouie !
On y lit quelques considérations qui semblent reproduire l'effet "notes de bas de page" (alors qu'elles ne renvoient à rien directement dans le texte) (mais on voit à quoi elles se réfèrent), du genre :
"7. Il eût été bon de reparler à un moment ou à un autre de la Chasse aux Chenilles et peut-être d'expliquer en détail l'absurdité d'une telle activité.
8. Pourquoi n'arrive-t-on jamais à savoir si, oui ou non, M. Murakami conduit ?"
En tout cas, un faux roman japonais par un auteur mexicain d'origine péruvienne, aux fortes influences borgésiennes, ça vaut le détour.
L'auteur
Fils de parents péruviens, Mario Bellatin est né à Mexico en 1960 mais a grandi au Pérou. En 1995, il s'installe au Mexique où il écrit tout en occupant différents postes universitaires. Il est l'auteur d'une trentaine de romans.
Je me suis laissé clairement avoir parce que d'emblée, je m'attendais à un roman japonais. Je ne connaissais pas mais je suis très intriguée d'autant que le roman semble se lire tout seul autant en raison du style de l'auteure que de son nombre de pages. Je vais voir si je peux l'emprunter :)
RépondreSupprimerL'illusion était parfaite.^^ Honnêtement, on m'aurait masqué le nom et le pays de l'auteur, pour moi, c'était un roman japonais sans l'ombre d'un doute. Très curieuse de ton avis si tu as l'occasion de le lire.
SupprimerJoli titre ! Il pourrait tout-à-fait me plaire et une petite centaine de pages ça n'engage pas trop.
RépondreSupprimerOui, il n'y a pas trop de prise de risques.;) Et ça se laisse vraiment très bien lire.
SupprimerHyper tentant, évidemment, je comprends ton attirance (ah oui toi aussi tu es tentée par les boutiques de musées et après expos?), mais rien en bibli. Trop récent sans doute. Cependant l'auteur est en bibli avec d'autres titres
RépondreSupprimerJe farfouine toujours dans les boutiques de musées, surtout s'il y a un rayon livres.:) Oh, ça peut valoir le coup de tenter d'autres livres de l'auteur. Je le relirais bien volontiers pour ma part.
SupprimerCe roman a l'air très original, en effet... et assez court. Je le note. Merci pour la découverte
RépondreSupprimerAvec plaisir.:)
SupprimerHum, la référence à Borgès me fait plutôt peur à vrai dire...
RépondreSupprimerAhaha, figure-toi que je n'ai jamais lu Borges car il me fait peur aussi.^^ La crainte de textes trop érudits ou obscurs pour ma petite tête... J'ai souvent tourné autour de ses titres, cela dit. Peut-être qu'un jour, ça me prendra de me lancer. Peut-être...
SupprimerLe nom me disait quelque chose, j'ai eu un de ses romans dans ma PAL pendant un moment (c'était Salon de beauté) mais il ne m'a pas suivi lors de mon déménagement... le sujet ne m'attirait pas... Celui-ci semble différent, toutefois.
RépondreSupprimerAh zut, ça se trouve, ça aurait eu le même effet addictif que la saga des émigrants pourtant.^^ Je reviendrais très volontiers à cet auteur en tout cas. À voir en fonction des thèmes explorés dans ses livres.
SupprimerUn roman plus japonais que jamais écrit par un auteur mexicain-péruvien : tout de suite, cela intrigue !
RépondreSupprimerOui, difficile de faire plus atypique.;)
SupprimerBin lala tu attires mon interet didonc....que des mots clefs pour moi didonc...mexique borges japon court....c'est trop bien....
RépondreSupprimerAh oui, tu serais dans ton élément là.;)
SupprimerJe ne sais pas... ça ne manque pas d'originalité, certes, mais je ne suis pas sûre d'être le bon public.
RépondreSupprimerPossible. Il y a des thèmes, des mots-clés, on sait tout de suite si c'est susceptible de nous plaire ou non.:)
SupprimerA voir la couverture je n'aurai jamais pensé que l'auteur n'était pas japonais ! C'est en tous les cas original...et tu as fait une bonne pioche il me semble. Et de voir écrit dans le titre Murakami ça m'intrigue beaucoup (vu que je viens de terminer "le meurtre du commandeur" en deux tomes !). Bon de toute manière il n'est pas dans mes médiathèques...alors je note à part mais sans trop d'espoir.
RépondreSupprimerC'est un peu niche, c'est sûr.:) Très curieuse de ton avis sur le Murakami (le vrai^^). Je compte lire son dernier prochainement.
SupprimerHum hum... Je serais elle, je me méfierais
RépondreSupprimerAhaha, tu es perspicace.:)
SupprimerJe reviens de vacances et je viens voir ce que tu as lu en mon absence, mais je vois que je ne connais rien.
RépondreSupprimerBonne journée.
Bon retour.:)
SupprimerTu peux proposer ton billet à Sharon, pour son mois hispano : https://deslivresetsharon.wordpress.com/2025/05/01/mois-espagnol-et-sud-americain-2025/
RépondreSupprimerEn effet, je l'ai pas mal vu chez toi dernièrement.:)
SupprimerUn sacré mélange des genres, et qui fonctionne.
RépondreSupprimerUn mélange d'influences diverses, surtout, mais oui, ça fonctionne.
SupprimerUn roman qui promeut la diversité :)
RépondreSupprimerClairement.:)
SupprimerCa m'a l'air réjouissant et plaisant (j'aime beaucoup les fausses notes en fin d'ouvrage! ça donne une idée du ton du bouquin...). Notons gaiement! ;)
RépondreSupprimerC'est plus plaisant que réjouissant tout de même (sauf pour les notes en fin d'ouvrage^^).
Supprimer