ANATOMIE D'UNE NUIT
traduit de l'allemand par Marie-Claude Auger
Une auteure allemande d'origine coréenne, qui a séjourné plusieurs mois au Groenland chez une famille inuite et qui ancre son récit au Groenland ? Repéré sur Cecile's blog, voilà qui était particulièrement intrigant et affriolant. La thématique de son roman, même si quelque peu morbide, avait aussi quelque chose de fascinant.
"Dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2008, onze personnes se donnèrent la mort dans une petite ville du Groenland oriental. À partir de cette histoire vraie, Anna Kim retrace cette brutale série de suicides touchant des gens de toute condition, autochtones ou non, riches ou pauvres, jeunes ou vieux. [...] Difficile de ne pas voir un signe dans cet événements inouï, impossible de ne pas incriminer cette nuit trop sombre, trop froide, trop inhumaine."
"Dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2008, onze personnes se donnèrent la mort dans une petite ville du Groenland oriental. À partir de cette histoire vraie, Anna Kim retrace cette brutale série de suicides touchant des gens de toute condition, autochtones ou non, riches ou pauvres, jeunes ou vieux. [...] Difficile de ne pas voir un signe dans cet événements inouï, impossible de ne pas incriminer cette nuit trop sombre, trop froide, trop inhumaine."
La quatrième de couv' décrit très exactement et parfaitement ce roman. Malgré le sujet glauque, je pensais y trouver mon compte, mais pas vraiment au final. Peut-être que le résumé se suffisait à lui-même sans nécessité de développer. Les vies de ces personnages m'ont en tout cas laissée de marbre. C'est l'essence du lieu et de la nature qui les entouraient qui importait et expliquait beaucoup de choses, et une fois qu'on a compris ça, c'est comme si c'était inutile d'aller plus loin, et le reste n'était, comme on dit, que littérature.
L'étrangeté du style m'a été par ailleurs fatale. Un style comme décousu et en même temps très habilement construit, mais la lecture du récit demandait un effort de concentration tel que ça a eu raison de ma patience. On passe d'un personnage à l'autre en mélangeant présent et passé, à des intervalles différents, de telle manière que parfois deux, voire trois ou quatre événements se superposent, c'est assez particulier. On croit être avec un personnage mais finalement ce n'est plus lui, c'est un autre. Je me mélangeais avec certains d'entre eux, peut-être qu'il y en avait trop. Il fallait suivre, et ce n'était pas facile, surtout que rien de particulièrement captivant ne se déroulait.
Vers près de la moitié du livre, j'ai commencé à lire en diagonale, ce qui m'a donné très exactement l'impression de lire comme au début, c'est-à-dire, de tomber sur des phrases au hasard, sans rapport les unes avec les autres, et pourtant, malgré tout, on perçoit un lien ténu entre les événements et les personnages évoluant dans ce froid, ce glauque, ce triste.
Même si j'y ai peu adhéré, il faut reconnaître qu'il y a un véritable travail narratif admirable dans ce récit. La psychologie, les actions et les pensées des personnages face à cette nature imposante et surnaturelle sont disséquées heure par heure, ce qui fait honneur au titre que je trouve très judicieusement trouvé, mais j'avais l'impression que tout cela était développé en vain, sans accrocher l'intérêt. J'ai vraiment eu du mal à me sentir connectée aux personnages, à ressentir de l'empathie, à m'intéresser à leur vie, à leur histoire. Tout était très distancié, confus, et terriblement tragique.
Le seul véritable intérêt de ce livre à mes yeux, c'est qu'on ressent bien le Groenland, le froid, la solitude, l'isolement et les conditions de vie peu enviables. Il y a de quoi se suicider en effet.
D'ailleurs, après des recherches sur ce fait divers qui ne m'avait pas marquée à l'époque, j'ai découvert que le Groenland était le pays au taux de suicide le plus élevé.
LC avec Cryssilda.
L'auteure
Anna Kim est née en 1977 en Corée du Sud. Sa famille a émigré en Allemagne quand elle avait deux ans, puis à Vienne, où l'auteur vit depuis 1984. Après un séjour de plusieurs mois au Groenland où elle vit chez une famille inuit, elle publie une enquête sur les conséquences de la colonisation danoise au nord du cercle polaire. Anatomie d'une nuit est son premier roman traduit en français.
Voilà le roman qui t'a fait peiner, non? Mouais, même avec du Groenland, pas sûr que j'adhère... (sauf si je le vois à la bibli, pour tenter)
RépondreSupprimerBen écoute, si tu as survécu au style peu conventionnel (et non moins littéraire) de Virginia Woolf (tiens, une autre que j'ai lue en diagonale haha), Joyce (toujours pas lu, et pour cause), et peut-être Faulkner (lui, j'y crois encore), il n'est pas impossible que tu adhères. Mais en dehors du style, il faut dire que l'histoire, enfin, les histoires, sont peu captivantes (même si on ne demande pas forcément de l'action à tout va). Sinon il y aussi le Groenland en effet, tout un personnage à lui seul, qui peut valoir le détour, mais tu l'as fait en live déjà. Remarque, c'est l'occasion de voir si tu retrouves l'atmosphère.:-)
SupprimerJe ne connais pas et ne le rencontrerai probablement pas.
RépondreSupprimerMerci pour cette nouvelle participation à mon challenge et bonne semaine.
Ça ne s'inscrit pas trop dans ce que tu aimes lire habituellement, c'est vrai.:-) Remarque, moi non plus mais j'aurai tenté le voyage.
SupprimerÀ la prochaine session donc, et bonne semaine.
Tu as du mal à tomber sur une bonne pioche en ce moment ou je me trompe ? Va falloir remédier à ça au plus vite ;)
RépondreSupprimerC'est vrai que j'ai enchaîné quelques mauvaises pioches, ou du bof, sympa sans plus (enfin, selon mes goûts), et ce n'est pas fini (au vu des billets qu'il me reste à rédiger). Mais bon, ça fait partie de mon quota "prise de risque et déceptions" de l'année, rien d'alarmant.;-)
Supprimerje vais passer... moi aussi j'ai eu mes lectures "à vide" dernièrement...
RépondreSupprimerOui, je pense que si le résumé déjà ne te parle pas particulièrement, tu peux passer.;-)
SupprimerLe Groenland m’a toujours attirée, tout comme l’Alaska, c’est d’ailleurs l’un des prochains endroits que j’irai visiter. Donc comme toi cette facette-là aurait suscité mon intérêt. Après, je me fie à toi, les lectures en diagonale qui demandent de l’effort ça me lasse vite. Dommage!
RépondreSupprimerJoyeuses fêtes et bisous
Ces régions froides me fascinent plus qu'elles ne m'attirent (parce que le froid et moi...), alors en lecture, ça peut toujours éveiller ma curiosité suivant le sujet. Bon, là j'avoue que ma curiosité s'est vite éteinte, haha ! Dommage comme tu dis. Ça aurait pu être franchement bien (telle que je l'imaginais dans ma tête), mais je suis peut-être passée à côté aussi.
SupprimerBisous, joyeuses fêtes à toi aussi !
Je suis aussi attirée par les régions froides mais en lisant ton avis je vais passer mon tour .
RépondreSupprimerJoyeuses fêtes
Oui, la froideur des régions ne suffit pas à garantir un excellent moment de lecture.;-) Joyeuses fêtes à toi également !
SupprimerPfff.... en fait je l'ai mis de côté pour plus tard. Je pense que ce n'était pas bien le moment pour moi. Ca demande une sacrée concentration que je n'avais pas. Moi, je veux ressentir ce froid et cet isolement ! Mon début de lecture ne m'a fait ressentir que l'obscurité...
RépondreSupprimer"L'obscurité de la nuit" hahaha ! Je l'ai un peu forcé sur décembre de mon côté, parce que je commençais à sentir qu'il pouvait rester longtemps sur ma PAL, et cette année, j'étais bien partie pour la faire baisser. Ça veut dire, autorisation d'acquérir de nouveaux livres, haha !:-) Bon, pas emballée comme j'avais espéré l'être mais curiosité assouvie, c'est déjà ça de pris.
Supprimer