SEPT YEUX DE CHATS
traduit du coréen par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel
Ce roman, c'est... #soupirdésemparé, c'est...#jetrouvepaslesmots, c'est...#jaiunblanc...
Un truc de dingue, une expérience de lecture unique où on se trouve confronté à un auteur effroyablement ingénieux ! Et qui plus est, légèrement facétieux et diabolique sur les bords !
Un truc de dingue, une expérience de lecture unique où on se trouve confronté à un auteur effroyablement ingénieux ! Et qui plus est, légèrement facétieux et diabolique sur les bords !
Repéré sur l'Instagram des Petits Mots des Libraires, cette petite note d'Eva m'a tout de suite interpellée :
"Sept yeux de chats fait partie de ces romans qui ne peuvent pas se raconter tellement ils sont uniques en leur genre. Une histoire et des personnages qui se modifient au fil des pages, où rêve et réalité se confondent. Un roman qui rend fou."
"Sept yeux de chats fait partie de ces romans qui ne peuvent pas se raconter tellement ils sont uniques en leur genre. Une histoire et des personnages qui se modifient au fil des pages, où rêve et réalité se confondent. Un roman qui rend fou."
C'est très très résumé, mais pour ce qui est de l'effet du livre sur le lecteur, c'est très exactement ça !
La quatrième de couv' aussi décrit assez clairement ce à quoi on a affaire, même si l'on ne s'en rend vraiment compte qu'à la lecture du livre :
"Au commencement étaient six invités qui ne se connaissaient pas, dans un chalet isolé par la tempête de neige. Leur hôte est invisible, le blizzard se déchaîne, l'angoisse monte inexorablement. Tel est le point de départ de ce roman vertigineux qui se construit et se déconstruit comme un labyrinthe sans issue. Comme si la réalité était un puzzle à réagencer sans cesse, l'histoire se réinvente perpétuellement à la façon des variations d'une fugue."
La première partie du livre nous plonge en effet dans une variante coréenne des Dix Petits Nègres, et l'on y suit avec plaisir, angoisse et fébrilité, l'histoire de ces invités assassinés les uns après les autres dans des circonstances étranges sans qu'on ne sache qui est l'hôte mystérieux. Puis le livre enchaîne sur une deuxième partie où l'on s'étonne d'avoir affaire à ce qu'on pense être une toute autre histoire mais des détails la lient à la première partie de façon ténue et subtile. Pareil pour la troisième et la quatrième partie. Et à l'intérieur de chaque partie, il y a en plus, pour corser le tout, des mises en abyme.
Tous les récits sont très clairement différents, et en même temps, il y a toujours un rappel, à travers un personnage, un détail, une anecdote, un événement dans la vie d'un personnage, qui est revu sous un autre angle, dans d'autres circonstances, dans un tout autre contexte, et qui est relié à un autre événement dans une des autres parties, également vu sous un autre jour. Et puis, parfois encore, on a l'impression que ce roman forme en fait un tout, que tout est lié.
C'est complètement fou et bien foutu, une gymnastique littéraire totalement fascinante et captivante, où on se dirait comme ça, mais on ne doit pas s'y retrouver, on ne doit rien comprendre ? Hé bien, si, on suit tout, sans transpirer, sans épuiser ses neurones.
L'histoire (ou les histoires) coule(nt) toute(s) seule(s), c'est ça qui est absolument incroyable, admirable et extraordinaire ! Et en même temps, on sent qu'on est pris dans un tourbillon, un truc qu'on ne maîtrise pas, un truc qu'il faut juste suivre, sans offrir de résistance, sinon on sent qu'on pourrait y rester.
Tous les récits sont très clairement différents, et en même temps, il y a toujours un rappel, à travers un personnage, un détail, une anecdote, un événement dans la vie d'un personnage, qui est revu sous un autre angle, dans d'autres circonstances, dans un tout autre contexte, et qui est relié à un autre événement dans une des autres parties, également vu sous un autre jour. Et puis, parfois encore, on a l'impression que ce roman forme en fait un tout, que tout est lié.
C'est complètement fou et bien foutu, une gymnastique littéraire totalement fascinante et captivante, où on se dirait comme ça, mais on ne doit pas s'y retrouver, on ne doit rien comprendre ? Hé bien, si, on suit tout, sans transpirer, sans épuiser ses neurones.
L'histoire (ou les histoires) coule(nt) toute(s) seule(s), c'est ça qui est absolument incroyable, admirable et extraordinaire ! Et en même temps, on sent qu'on est pris dans un tourbillon, un truc qu'on ne maîtrise pas, un truc qu'il faut juste suivre, sans offrir de résistance, sinon on sent qu'on pourrait y rester.
À un moment, je me faisais la réflexion qu'en fait, ce roman n'était peut-être pas à lire comme un roman mais plutôt un recueil de nouvelles façon variations sur un même thème, et je tombe sur cette phrase :
"Or j'ignorais toujours si ce que je tenais entre les mains était un roman ou un recueil de nouvelles."
Non je vous assure, cet auteur est machiavélique ! Non content de jouer avec ses personnages, il s'amuse avec le lecteur.
Le style est, quant à lui, fluide et agréable, ce qui ne gâche rien. J'ai relevé quelques comparaisons et métaphores surprenantes et savoureuses, reflets de l'exotisme coréen peut-être. Ce texte est par ailleurs parsemé d'autres détails intrigants, entre autres les références de l'auteur à Munch, Schubert, Klimt, Oscar Wilde, Flaubert, D.H. Lawrence, qui rendent cet ouvrage encore plus énigmatique.
Je ne saurais ranger ce livre dans une catégorie précise, en tout cas, c'est un roman à suspense indubitablement original. Chapeau bas, l'auteur ! Courbettes, et tout, et tout !
EDIT
Également commenté par Keisha, Ingannmic, Maggie, et j'espère bien d'autres.
EDIT
Également commenté par Keisha, Ingannmic, Maggie, et j'espère bien d'autres.
L'auteur (adoubé nouvel auteur chouchou et ça tombe bien, j'ai un de ses romans dans ma PAL, Le Château du Baron de Quirval !)
Né à Séoul en 1973, Choi Jae-hoon a débuté sa carrière d'écrivain en recevant un prix littéraire du magazine Munhakgwa Sahae en 2007. Sept yeux de chats a été couronné par le prix littéraire décerné par le quotidien Hanguk Ilbo en 2012.
Né à Séoul en 1973, Choi Jae-hoon a débuté sa carrière d'écrivain en recevant un prix littéraire du magazine Munhakgwa Sahae en 2007. Sept yeux de chats a été couronné par le prix littéraire décerné par le quotidien Hanguk Ilbo en 2012.
Je-le-veux! Noté, pour la bibli...
RépondreSupprimerC'est un auteur qui sort totalement des sentiers battus. À découvrir absolument, oui ! Je serais très, très, très curieuse de ton avis sur ce livre !:-)
SupprimerEh ben ! Un roman qui rend fou, c'est plutôt rédhibitoire comme argument pour moi mais tu en as trouvé bien d'autres pour me convaincre !
RépondreSupprimerC'est un roman qui "rend fou", avec des guillemets bien sûr.:-) Entendre par là qu'il ne sert à rien de l'aborder par la raison. Un roman qui sort forcément le lecteur (quel qu'il soit) de sa zone de confort.:-) Et malgré tout, rien de perturbant, on n'en ressort pas déboussolé pour autant.:-)
SupprimerIl semble des plus originaux ! Je note, ma bibli le possède, en plus ! ;-)
RépondreSupprimerOh, alors là je guette ton avis ! Je serais très curieuse de te lire à ce sujet !
SupprimerTu m'intrigues ..je vais voir si il est à la bibliothèque
RépondreSupprimerJe croise les doigts.:-)
SupprimerJe me suis arrêtée au début de ton billet, qui m'a tant intriguée que j'ai immédiatement noté ce titre... je ne lis pas la suite, ayant envie de me laisser surprendre !
RépondreSupprimerTu as raison !:-) Quand on se sent intrigué par un livre à travers quelques mots qui en disent assez sans en rien dire vraiment, il vaut mieux l'aborder sans en savoir plus, et découvrir l'intrigue au fur et à mesure.:-)
SupprimerUn roman qui rend fou, sur fond de variante coréenne des Dix Petits Nègres, écrit par un auteur machiavélique, avec courbettes et tout et tout, je n'ai jamais été aussi curieuse de découvrir un livre!!! :-)))
RépondreSupprimerJe viens de vérifier et il se trouve à la librairie à côté de chez moi, il faut que j'aille voir ça de plus près!
Hahaha, j'adore ta synthèse de mon billet ! C'est exactement ça en plus. Bon, je ne voudrais pas te pousser à l'achat même si je serais vraiment curieuse de ton avis.:-) Cet auteur est assez unique en son genre pour qu'il ne corresponde pas forcément à tous, mais quand même, l'expérience vaut le détour.
SupprimerJ'avais complètement raté ce billet et c'est par hasard que je l'ai choisi pour ce mois Picquier. Et Ingannmic l'a choisi aussi... Il n'y a peut-être pas de hasard finalement...
RépondreSupprimerHahaha oui, cet auteur est peut-être un véritable magicien littéraire dont le pouvoir s'étend au-delà de la fiction.;-)
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