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AUTEURS ET THÈMES PAR PAYS

mardi 31 décembre 2019

THE HEART'S INVISIBLE FURIES


THE HEART'S INVISIBLE FURIES

( LES FUREURS INVISIBLES DU COEUR )

Un tel titre m'aurait en réalité fait fuir s'il n'avait été signé John Boyne, l'auteur irlandais qui s'est révélé à moi il y a quelques années à travers son bouleversant roman, Le garçon en pyjama rayé. Il avait également été désigné trois fois comme immense coup de coeur lors d'un club de lecture auquel j'ai assisté, et j'ai trouvé cette coïncidence assez intrigante, les lectrices devant choisir chacune de leur côté leur dernière grosse révélation, ne se connaissant pas, et ne s'étant donc pas concertées auparavant.
Bref, sans avoir vraiment retenu de quoi il retournait à part qu'il s'agissait a priori d'une histoire formidable et bouleversante, j'ai décidé de lire ce roman cette année, confiante en l'auteur que je comptais de toute façon relire depuis - ahem - 5 ans.

Dès les premières pages, j'ai immédiatement été sous le charme de la plume de John Boyne dont j'ai retrouvé avec plaisir le talent de conteur, l'humour subtil et malicieux, sa façon si confortable de narrer les événements. Au bout d'une centaine de pages, j'étais tellement conquise que j'étais convaincue de rejoindre les lectrices du club de lecture dans leur avis unanime et je ne voyais pas le roman se terminer autrement qu'en coup de coeur terrassant. J'étais sur un petit nuage, je dévorais ce livre, j'étais tellement bien dedans que je n'ai pas vu la première moitié du livre passer.

Pour situer le contexte, quelques passages de la quatrième de couv qui s'en charge parfaitement :
"Cyril Avery n'est pas un vrai Avery et il ne le sera jamais - ou du moins, c'est ce que lui répètent ses parents adoptifs. Mais s'il n'est pas un vrai Avery, qui est-il ?
Ballotté par le destin et les coïncidences, Cyril passera toute sa vie à chercher qui il est et d'où il vient - et pendant près de trois quarts de siècles, il va se débattre dans la quête de son identité, de sa famille, de son pays et bien plus encore.
Dans cette oeuvre sublime, John Boyne fait revivre l'histoire de l'Irlande des années 1940 à nos jours à travers les yeux de son héros. Les Fureurs invisibles du coeur est un roman qui nous fait rire et pleurer, et nous rappelle le pouvoir de rédemption de l'âme humaine."

J'ai trouvé la division des grandes parties de l'intrigue tous les 7 ans très astucieuse et cohérente, permettant de se rendre compte de l'évolution de la société, de l'Histoire et des personnages dans un laps de temps ni trop court ni trop long, et offrant une vision à la fois progressive et globale du parcours de chacun. C'est un roman très intéressant et instructif également sur l'évolution de la société irlandaise des années 40 à nos jours, notamment sur son rapport aux homosexuels, un des thèmes centraux de ce roman.

Là où j'ai commencé à tiquer un peu, c'est quand j'ai pris conscience de la tournure que prenait l'histoire dans son ensemble. Elle m'est apparue d'un coup cousue de fil blanc, un poil lisse malgré les premières apparences, presque convenue, une tournure feel-good malgré toutes les épreuves que traverse notre personnage principal, avec des grosses coïncidences où on sent le roman dans toute sa splendeur. Un beau roman, certes, qui prend parfois à la gorge, mais trop lisse peut-être pour y croire vraiment et se laisser bouleverser. Par ailleurs, je trouvais que l'auteur faisait un peu trop durer attention SPOILER les retrouvailles avec la mère qui, à ce stade, ne pouvaient pas ne pas arriver, et je n'en pouvais plus sur la fin. Enfin, surtout je crois que mon attente tout le long du roman a été ce moment très précis (je l'ai fantasmé dès les premières pages), et quand il est enfin arrivé, j'ai eu l'impression qu'il a été survolé, traité comme une parenthèse, presque bâclé alors même que je pensais que ce serait le point culminant, le plus secouant, de l'histoire.

Petite frustration de lectrice sans conséquence sur l'intérêt et la portée du roman, mais en terme de plaisir de lecture, ça a pesé un tout petit peu (un léger peu) sur le dernier tiers du livre.

Au final, un roman ambitieux, une très belle histoire servie par un talent de conteur délectable mais je m'attendais à moins romanesque peut-être, plus âpre, et encore plus bouleversant.

Intègre le challenge À l'assaut des pavés. Mon huitième depuis juillet.:)

14 commentaires:

  1. J'ai le garçon en pyjama rayé. Je verrai si je lis ensuite d'autres romans de l'auteur. Bonnes fêtes de fin d'année :-)

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    1. J'espère que tu apprécieras Le garçon en pyjama rayé autant que moi (quel suspense !^^). Très belle année à toi !

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  2. Jamais lu l'auteur, bon, la PAL, tout ça... Je lis où le vent me porte... (et bonne année, tiens, au fait)

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    1. Ça aurait fait un joli titre de blog tiens, "Je lis où le vent me porte". Je te suis à 100% là-dessus en tout cas.;) Bonne année à toi !

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  3. J'avais bien aimé Le garçon au pyjama rayé. J'ai déjà noté celui-ci (en français bien sûr). Il faudrait que je le trouve en bibliothèque.

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    1. Très curieuse de ton avis si tu le lis. Je n'ai pas souvenir de l'avoir beaucoup vu sur les blogs.

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  4. Un roman ambitieux qui vire au feelgood c'est la catastrophe !

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    1. On est quand même loin du feel-good poisseux, le terme n'est pas très adapté en réalité, mais il y a un côté clairement lisse qui m'a légèrement chiffonnée. Malgré tout, j'ai beaucoup aimé ce roman pour ses dimensions humaine et socio-historique.

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  5. Excellente année à toi, notamment côté livresque ! Effectivement le titre fait très romance limite eau de rose ! Tu devais lire cet auteur depuis 5 ans. C'est fou aussi de mon côté le nombre d'auteurs que je dois lire/relire depuis 5 ans. Bon, vu que ce roman intègre ta section pavé, je laisse tomber, tant que je n'ai pas fait mai 68 chez moi !

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    1. Tu parles des auteurs qu'on s'est promis de lire depuis 5 ans mais en réalité, j'en ai quelques-uns qui remontent à plus loin encore !^^
      Très belle année à toi !

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  6. Je suis d'accord avec toi : le roman aurait pu être plus fort encore. Il n'empêche que malgré sa petite propension au feel good, ça reste un beau roman au titre magnifique (et ton édition a une superbe couverture).

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    1. Ça reste un beau roman, oui, que je recommanderais volontiers même, mais comme tu dis, ça aurait pu être plus fort encore, et je regrette vraiment ce petit quelque chose qui m'a manqué. Mais bon, s'il n'aura manqué qu'à moi, ce n'est pas bien grave.:)

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  7. J'ai trouvé ton billet, oui, des coïncidences. Pour la mère, j'ai pris mon parti que ça se passerait assez tard, et tant pis.

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    1. Je suis assez tâtillonne sur ce genre de choses, pas de tant pis.:)

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