LE CYGNE ET LA CHAUVE-SOURIS

traduit du japonais par Sophie Refle

Depuis ma découverte de sa série avec le physicien, Keigo Higashino est un des rares auteurs que je lis assez régulièrement et dont je me réjouis à chaque fois des nouvelles parutions, et ce, malgré une ou deux déceptions (mais la perfection n'est pas de ce monde^^). Plus qu'un auteur chouchou, c'est un auteur doudou. Le lire est, pour moi, aussi confortable qu'enfiler des chaussons. Je ne suis pas spécialement friande de polars, mais avec lui, je sais que je vais passer un moment de lecture plaisir à essayer de démêler les noeuds de quelque mystère et qu'il ne manquera pas me surprendre au dénouement d'une intrigue plus subtile qu'il n'y paraît au premier abord.

J'étais particulièrement curieuse de ce thriller dont j'avais lu pas mal d'avis enthousiastes (Maggie, Dasola, Sacha, Alex-Mot-à-Mots...) quelques semaines à peine après sa parution.

Le cadavre d'un homme est retrouvé dans une voiture à Tokyo. C'est celui d'un avocat a priori sans histoire ni ennemi, respecté de tous ses clients. La police finit pourtant par appréhender un homme, Kuraki, qui s'avoue rapidement coupable de cet homicide et endosse même la responsabilité d'un crime prescrit, commis il y a 30 ans. Affaire résolue ? Alors que le procès approche, Mirei, la fille de l'avocat, et Kazuma, le fils de l'accusé, ont l'intime conviction que Kuraki a menti. Mais pour quelles raisons ? Chercherait-il à protéger quelqu'un ? Rien n'aurait pu les préparer (et nous non plus ! 😱) aux rebondissements qui les attendent dans leur quête de la vérité.

Mon avis Goodreads

4/5 étoiles.

Dire qu'au départ, ça a failli être un 3 étoiles du type "sympa, mais j'en attendais un peu plus". Je pensais avoir toutes les cartes en main et compris de quoi il retournait assez vite (ahaha la bonne blague !). Ça a même failli redescendre d'une étoile au bout de quelques chapitres. Et puis, à la deuxième moitié du livre, retournements de situation stupéfiants ! Je ne respirais plus ! Les questionnements et le suspense sont montés de dix crans !!!

Ce qui m'a particulièrement ébranlée dans ce livre, c'est que l'intrigue soulève énormément de réflexions et de débats sur la responsabilité autour des crimes, face auxquels il ne me semble pas si simple d'avoir un avis bien tranché.

Encore un thriller de Higashino formidablement ficelé, auquel on peut peut-être reprocher de prendre un petit peu son temps. Les faits liés à l'enquête étaient par ailleurs répétés de façon quelque peu maladroite, presque lourde, ceci étant en partie dû au fait qu'il n'y avait pas que la police sur l'affaire.

Tout pesé, cela reste malgré tout un excellent Higashino, assez secouant, qui ne laisse pas tout à fait indemne !

On en apprend aussi toujours et tellement sur la culture japonaise dans les livres de cet auteur, c'est une des raisons pour lesquelles je ne m'en lasse pas.

Sur les lois japonaises, ma découverte choc 😱 :

"Toute personne qui ouvre sans raison valable un courrier qui ne lui est pas destiné est passible d'une peine de prison qui peut aller jusqu'à un an, et d'une amende d'un montant maximal de 200.000 yens."

Et ce titre, quand il prend enfin sens, magnifique !

"Eux qui sont en réalité ennemis l'un de l'autre, partagent le même objectif, décident d'unir leurs forces. Pour moi, ils sont la lumière et l'obscurité, le jour et la nuit. C'est comme si on me racontait qu'un cygne volait aux côtés d'une chauve-souris !"

Et cette fin... si japonaise ! Je l'ai adorée ! 🤗

Intègre le Défi lecture 2024 (9/30/100) => catégorie 96 (un livre dans lequel le héros déguste une spécialité locale (aliment ou boisson)) :

"Ils [des policiers] choisirent un établissement qui servait la spécialité locale, le Fukagawameshi, un plat de riz mélangé à des palourdes, du tofu frit et des légumes."

Des policiers très gourmands par ailleurs, un vrai bonheur de les suivre, haha ! Je me suis complètement identifiée ici :

" - Ce que vous m'avez raconté est si pesant que je ne suis pas sûr d'arriver à manger.

- J'annule le repas ?

- Non, non. Mais serait-ce vrai que [...]."

😄