Encore une lecture où mon intuition m'a, hélas, fait défaut.
Là aussi, j'avais beaucoup d'espoir en ce roman. Enfin, plus que de l'espoir, c'était une certitude. Je sentais la pépite.
Une couverture irrésistible, un titre fort intrigant (j'aimais en plus l'idée d'un personnage qui aimait Tolstoï, même si je suis loin d'être fan moi-même) (mais je ne suis pas à une contradiction près), une autrice d'origine vietnamienne, Thuân (et c'est son premier roman écrit directement en français), une formidable occasion d'enrichir mes horizons littéraires, et un résumé très prometteur où une jeune médecin vietnamienne (qui aimait Tolstoï) se retrouve à soigner un prisonnier de guerre américain du nom d'Andreï Bolkonsky (un des héros de Guerre et Paix, cette coïncidence !) à Hanoï dans les années 1970.
Cet extrait de la quatrième de couv m'a cueillie de suite : "Dans une cellule, au coeur de la violence des prisons de Hanoï, une complicité secrète se noue autour de la langue russe, de la littérature et du désir de vivre."
Ah, là, mon coeur qui n'est pourtant pas si tendre (j'ai déjà dit que je n'étais pas à une contradiction près ?) s'est emballé à la perspective d'une "relation allant au-delà du simple rapport entre médecin et patient", surtout dans ce contexte de guerre froide. Tout comme un journaliste du roman, je visualisais des "amours interdites au temps de la guerre froide", un "Guerre et Paix version vietnamienne" et j'aimais fort cette idée de "littérature qui a lié deux destins que tout oppose, et dans un endroit inimaginable, la plus grande prison de la capitale du Nord-Viêtnam".
Las, si notre jeune médecin soigne bien notre Américain, il ne se passe rien de vraiment romanesque. Il ne se passe rien tout court en fait, à part peut-être dans sa tête, la barrière de la langue n'aidant de tout façon pas. On retrouve la jeune femme quelque vingt ans plus tard, à Paris, où elle consulte au centre pénitentiaire pour femmes, et là, tenez-vous bien, elle soigne une certaine Anna Karénine (nom de scène de la patiente, ancienne actrice vedette). Dans un journal de la diaspora russe que cette dernière détient, notre médecin découvre qu'Andreï Bolkonsky, qui a bien forci depuis qu'il est retourné aux États-Unis, ambitionne de devenir sénateur. Il a visiblement fait son petit bonhomme de chemin depuis la fin de la guerre pendant que son souvenir à lui la hantait, et ce, malgré les différents amants qu'elle aura tout de même connus depuis.
Mon avis Goodreads
Vraiment rien à reprocher à ce roman mis à part le fait que l'histoire n'a quasiment rien à voir avec ce que le résumé laissait entendre, ou du moins, avec le film que je me suis fait à partir du résumé. J'ai donc été vainement en attente d'un développement qui n'a jamais eu lieu.😆 Rien de grave, c'est juste un peu frustrant. Et parce que toute mon attention était dans ce développement fantasmé, je pense être passée complètement à côté du roman et de ses thèmes. J'ai quand même lu ce livre d'une traite, la qualité narrative est au rendez-vous, et j'ai tout de même beaucoup aimé comment il s'est conclu.
L'autrice
Née en 1967 au Viêtnam, Thuân a étudié les littératures russe et anglaise à Moscou où elle a vécu cinq ans. En 1992, elle gagne la France, poursuit ses études à la Sorbonne et épouse à Paris le peintre vietnamien Tran Trong Vu. Ses ouvrages ont souvent été censurés dans son pays ou interdits à la diffusion, comme Le Parc aux roseaux publié en 2023 chez Actes Sud (son septième roman traduit en français). Thuân est aussi traductrice en vietnamien de Houellebecq, Modiano, Manchette et Sartre.
B-52 ou celle qui aimait Tolstoï est son premier roman écrit en français.
Allons bon... L'auteur de la quatrième s'est peut être arrêté au tout début du livre?
RépondreSupprimer😆 ou il s'est laissé porter par les relations fantasmées de la narratrice (la jeune médecin).
SupprimerLes idées que l'on peut se faire sur un livre parfois !! Tu n'es pas assez convaincue pour que je note.
RépondreSupprimerUne couverture, un titre, un résumé, et on se fait son roman qui n'est pas tout à fait en ligne avec celui qu'on tient entre les mains...
SupprimerC'est frustrant quand un livre part dans une toute autre direction que celle espérée... Heureusement, la qualité narrative était quand même au rendez-vous.
RépondreSupprimerÇa ne part pas vraiment dans une toute autre direction, mais ça ne va pas tout à fait dans la direction annoncée.😅 Oui, heureusement que ça s'est bien laissé lire tout de même.
SupprimerVoilà pourquoi je ne lis jamais la quatrième de couverture comme ça je ne me fais pas de film mais parfois je le reconnais je m'en fais avec l'image de couverture...Donc tu as un avis mitigé, une belle qualité narrative pour un premier roman c'est déjà ça mais rien de palpitant en fin de compte, je pense que je vais passer mon tour, j'ai trop d'envie et trop de livres en attente...merci pour ta chronique et pour la découverte
RépondreSupprimerC'est premier roman de l'autrice écrit directement en français, mais elle en a écrit d'autres traduits du vietnamien. Je lis souvent les résumés en diagonale, voire pas du tout, pour me laisser le plaisir de la découverte et surtout éviter d'être spoilée, mais quand je n'ai jamais entendu parler d'un livre, il faut bien que je me base sur un descriptif pour savoir si c'est susceptible de me plaire. Bon, ça n'empêche que je peux me tromper.^^
SupprimerAh des fois, on se fait des films avec juste la couverture et le résumé, et du coup on n'arrive pas à entrer dans l'histoire ! Et à l'inverse, il arrive qu'on entre dans un récit sur lequel on avait des a-priori...
RépondreSupprimerEn tout cas, celui-ci ne me tente pas plus que cela.
Oui, c'est ça, entrer dans un livre est toujours l'aventure. On n'est jamais sûr de ce qui nous attend ni de notre réaction.^^ C'est aussi ce qui est palpitant dans cette activité.
SupprimerCe n'est pas si négatif que ça, finalement, si ce n'est que ce n'est pas le roman que tu imaginais ! ;-) Si tu savais le nombre de fois où je crois tenir une pépite et où je m'ennuie tant que je lâche le livre !
RépondreSupprimerÇa m'arrive aussi, pas si souvent que ça heureusement et rarement au point de lâcher. Le pire, c'est quand j'embarque des lectrices dans une LC et que le livre est bof alors qu'on en avait de grands espoirs.^^ Mais ici, en effet, ce n'est pas que le roman était mauvais, c'est qu'il ne correspondait pas à ce que j'imaginais et ça a parasité ma lecture.
SupprimerEh bien moi je me suis faite avoir par l'entame de ton billet, dont j'attendais une conclusion très négative. Je comprends que ce roman aurait pu te plaire, finalement, si tu n'en avais pas attendu autre chose que ce qu'il propose... C'est ce qui s'appelle un rendez-vous manqué...
RépondreSupprimerOui, voilà, un rendez-vous manqué ! Bon, ça reste une expérience de lecture négative pour moi dans la mesure où je n'y ai pas trouvé mon compte alors que j'avais misé gros là-dessus au vu de la couverture, du titre et du résumé, mais ça ne remet pas en question la qualité du roman en effet.
SupprimerIl est vrai que la couverture pop et le titre laissait présager quelque chose de différent.
RépondreSupprimerMais oui, on est d'accord !
SupprimerEt bin merci pour cette avertissement...il est dans ma PAL...maintenant je vais le lire d'une autre maniere...en plus tu n'as l'air si decue....;)
RépondreSupprimerUn peu quand même^^, mais c'est parce que j'en avais des attentes précises. Tu as raison, lance-toi sans a priori.
SupprimerJ'ai un livre d'elle sur ma PAL (Elevator in Sai Gon), et je pensais avoir lu d'autres choses, mais non en fait. Je crois que la couverture m'aurait aussi attirée.
RépondreSupprimerSon côté pop, comme l'a si justement décrite Alex, la rend assez irrésistible.:) Très curieuse de ton avis sur le roman que tu as. Je reste assez tentée par Le Parc aux roseaux que j'avais repéré il y a un ou deux ans.
Supprimerah oui moi aussi ça aurait été tout de suite fini dans mon panier ! ayant étudié le russe (et l'étudiant à nouveau) et la littérature russe, forcément mais j'adore comment tu racontes ta déception. T'inquiète, je crois que ça arrive à tout gros lecteur, on s'imagine un truc et finalement on est déçu... j'ai du écrire plusieurs fois que je n'étais pas du tout d'accord avec la 4C .. mais bon, merci pour le moment de lecture !
RépondreSupprimerJ'ai été déçue mais j'ai vu passer des avis très enthousiastes. Ça se trouve, tu saurais apprécier ce roman.:) Je serais très curieuse de ton avis si tu le lis.
SupprimerCe ne sera pas pour moi, celui-ci.
RépondreSupprimerJe ne pense pas non plus.;)
SupprimerPeut-être à lire en ayant en tête ce que tu as dit dessus et en ignorant totalement la 4e de couverture :D
RépondreSupprimerPs : vive les contradictions !
:) Oui, c'est le genre de livres, il faut y aller sans idées préconçues et se laisser porter.
SupprimerAu moins une lecture qui n’est pas mauvaise… je lis rarement les 4e de couverture avant de démarrer la lecture. Pour mon roman actuel, une erreur entre qui est l’aîné et le cadet dans une fratrie :/
RépondreSupprimerJe lis rarement les résumés aussi, ou alors en diagonale, histoire de capter quelques mots-clés, surtout quand je n'ai jamais entendu parler du livre (sinon je ne peux pas savoir si c'est susceptible de m'intéresser ou non^^). Bon, il n'y a jamais vraiment d'erreur (la tienne est énorme !), tout au plus, c'est parfois un peu trompeur (trop d'emphase), mais souvent ça en dit trop...
SupprimerJ'avais lu un avis dans Lire je crois, et si le résumé me tentait, ce que disait l'avis me laissait entrevoir ce que tu décrits. J'attendrai son arrivée à la bibli pour me faire une idée...
RépondreSupprimerJe serais vraiment curieuse de ton avis si tu le lis !
Supprimern'espère pas trop quand même... ^_^ j'ai pas mal de lectures obligatoires en ce moment, donc pas le temps de me lancer dans un truc que je suis à moitié sûre d'aimer...si j'ai le temps je vais sur les valeurs sûres!
SupprimerOn est toutes dans le même bateau.;)
Supprimeron se fait des films parfois et dure est la chute
RépondreSupprimerOui, et plus les attentes sont grandes, plus la chute est rude...
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