BARRAYAR

BARRAYAR

            SAGA VORKOSIGAN - Tome 2

Je n'avais pas été très convaincue par Cordelia Vorkosigan, le tome 1 de cette saga, mais j'avais décidé de poursuivre quand même, histoire d'être bien fixée. Ah ben fixée, ça y est, je le suis bien. Scotchée, adhésivée, clouée ! Quand je pense que j'avais écrit à la fin de mon billet sur le tome 1, "Barrayar, prix Hugo du meilleur roman 1992 et prix Locus du meilleur roman de science-fiction 1992, je ne devrais pas être déçue". Mouhaha ! Déçue je suis ! Désillusionnée, insatisfaite, flouée !

J'avais voulu mesurer mes propos au tome 1, voulant éviter des jugements hâtifs et peut-être erronés. J'avais donc modéré mes impressions en qualifiant certains passages de "pas vraiment gnangnan heureusement", mais là, je l'assume, je l'affirme, je le dis, c'est gnangnan, hein, y a pas à tortiller.

En fait, sans vouloir dénigrer le genre, j'avais l'impression de lire du Young Adult mais avec des héros plus âgés que la cible habituelle. La romance prend une bonne place dans cette intrigue, et pourquoi pas, mais elle n'a rien de subtil. Certaines scènes sont très clichés et même franchement ridicules de niaiserie. Le comble, c'était Cordelia qui faisait l'entremetteuse entre Drou et Kou, limite leur tenant la main pour les guider. Cela me faisait lever les yeux au ciel à chaque fois. Certes, eux sont les jeunes de l'histoire, m'enfin, ils n'ont pas 12 ans non plus, or leur tentative gauche de rapprochement et leur naïveté navrante feraient frémir un ado.

Cordelia m'a très vite agacée aussi, à critiquer continuellement Barrayar et à systématiquement souligner la supériorité de la colonie de Beta et de leurs moeurs sur Barrayar. Elle a toujours raison, ne se remet jamais en question... Pénible, en vrai !

Mais replaçons le contexte de l'histoire :

Le tome 1 raconte la rencontre de Cordelia Naismith, originaire de la Colonie de Beta, et d'Aral Vorkosigan, un Barrayaran. Ce sont les parents de Miles Vorkosigan, le héros central de cette saga.

Au tome 2, ils sont mariés, installés à Barrayar, et attendent un heureux événement, la naissance de Miles. Aral est nommé régent du petit-fils de l'Empereur Ezar, âgé de 4 ans à la mort de ce dernier. La valse des complots et intrigues politiques s'amorce rapidement et Aral se retrouve confronté à un coup d'État. Le tout est raconté du point de vue de Cordelia qui a un rôle très actif tout au long de l'intrigue.

En fait, mon erreur, je pense, c'est de m'être focalisée sur l'idée que je lisais une auteure de SF réputée, maintes fois primée, et ce tome-ci en particulier avait obtenu deux grands prix. J'avais donc de grandes attentes, je n'attendais rien moins que du Grand Space Opera, avec les majuscules, oui, quelque chose du niveau de Dune, du corps, de la profondeur, de la complexité, de l'inventivité... 

Las... On est plus dans du soap que du space opera, ou tout au mieux pourrait-on parler ici de space opérette. C'est pathétique de convenu par moment. Tout est cousu de fil blanc. On a le méchant vraiment méchant qu'on voit arriver avec ses gros sabots dès le début, une héroïne badass, type féministe, qui a toujours raison, et pour laquelle on ne craint rien puisqu'on sait qu'elle va parvenir à ses fins quelles que soient les épreuves. Ah, et j'allais oublier le beau-père, toujours revêche et archaïque dans sa façon de voir les choses. Il y a un côté très gentillet aussi avec toute cette romance dans l'air (je n'ai pas parlé des mamours entre Aral et Cordelia), alors autant dire que l'intrigue avait beau charger la barque de drames et de tensions, je n'y croyais pas une seconde.

J'ai trouvé aussi que l'univers de la série manquait d'originalité. Barrayar évoque pleinement nos civilisations à un stade scientifique niveau médiéval et l'aperçu qu'on a de l'avancée technologique plus poussée de la colonie de Beta n'avait rien de franchement impressionnant. Point de grandes trouvailles futuristes à l'horizon.

Mais bon, une fois que j'ai intégré le fait qu'on n'était pas dans du hard SF et que c'était peut-être plus une série pour ado en fin de compte, lu sous cet angle, c'est mieux passé, j'étais plus détendue, j'ai tout accepté et la lecture est devenue plus agréable. Bon, j'étais sur les deux derniers chapitres à ce moment-là, mais c'est mieux que rien.

Je m'arrêterai là pour cette série. J'ai eu un aperçu de l'univers Vorkosigan et de la plume bujoldienne, et ça m'a suffi. J'avais une vague curiosité tout de même pour l'évolution du personnage de Miles, mais je crains encore le héros convenu, particulièrement méritant du fait de son handicap de naissance, qui va forcément avoir un fort caractère qui va compenser tout ça (l'épilogue le laisse entendre en tout cas).

Mouais...

Bon, j'ai une PAL immense, je préfère explorer d'autres univers.

Lu dans le cadre de

👽 Défi imaginaire 9/42 => catégorie 28 (un livre primé)