UN PSAUME POUR LES RECYCLÉS SAUVAGES

 

A PSALM FOR THE WILD-BUILT

    MONK AND ROBOT - 1

( UN PSAUME POUR LES RECYLCÉS SAUVAGES

    HISTOIRES DE MOINE ET DE ROBOT - 1 )

traduit de l'anglais (États-Unis) par Marie Surgers

Une histoire de rencontre et d'échanges improbables entre un moine et un robot, un moine non genré qui plus est, dévoué au service du thé dans les villages, et un robot, "un recyclé sauvage" plus précisément (lire le livre pour comprendre^^), en quête de la réponse à cette question, "De quoi les humains ont-ils besoin ?"... Hmmm... Le postulat de départ me plaisait bien.

Je n'en étais pas à mon premier Becky Chambers dont j'avais adoré L'Espace d'un an, mais détesté la suite, Libration, qui m'avait particulièrement déçue. Je savais donc qu'avec elle, on était dans ce qu'on pourrait appeler de la SF feel-good, qui pouvait être aussi enthousiasmante qu'écoeurante. Ma dernière expérience m'avait plutôt refroidie dans ce sens et je ne pensais pas revenir de si tôt vers cette auteure, mais Cryssilda m'avait lâché quelques extraits de ce roman-ci alors qu'elle le lisait et je dois dire que j'étais très intriguée par la forme inclusive de l'écriture en se référant au moine non genré (Froeur Dex, iel...), et encore plus par la version originale. Une fois ma curiosité satisfaite et ayant déjà eu un aperçu du rendu du non genré en anglais avec L'Espace d'un an, j'étais davantage tentée par l'expérience de lecture en français. Un exemple de phrase parmi d'autres :

"Froeur Dex trouva la question horripilante, comme s'iel était d'une nature réservée et qu'on lea harcelait." (euh)

Bon, en réalité, à part "froeur", "iel" et "lea", il n'y avait pas d'autre originalité dans la forme.

Et malheureusement, sur le fond, je suis loin d'avoir été conquise, à mon grand dépit au vu de l'enthousiasme assez général. C'était tout bonnement dégoulinant de bienveillance et de bons sentiments, très axé bien-être, développement personnel et philosophie coelhienne qui interroge le sens de la vie mais à un niveau simpliste, et un poil moraliste avec la thématique écologiste impliquant la responsabilité de l'homme. Un gros fourre-tout de bien-pensance en somme. 

Tout ce que je déteste.

J'ai parfois souri tout de même, j'ai trouvé cela amusant par moment, mais las, c'était quand même bien naïf et enfantin dans l'esprit. L'intrigue est prévisible, peu crédible, son traitement très plat, l'écriture sans relief, on (je) ne s'immerge pas dans l'histoire et j'ai trouvé les personnages ennuyeux, voire irritants par moment. 

Le livre est court et s'apparente à une nouvelle, je n'ai donc pas eu le temps de vraiment souffrir, ceci dit. Toute la mythologie autour de cet univers n'est, par ailleurs, pas inintéressante. Il y a de bonnes idées, clairement de bonnes intentions, mais ce n'était pas suffisant pour faire passer tout le reste. Et si on pouvait éviter le robot qui sautille de joie et s'émerveille d'un rien à chaque instant... 😒

Bon, c'est un livre doudou totalement assumé, Becky Chambers annonçait la couleur en dédicace : "Pour vous qui avez besoin de souffler" ("For anybody who could use a break"), donc rien de déceptif, je n'ai pas grand-chose à redire à ce niveau, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit à ce point débordant de bons sentiments, creux, gnangnan mimi et peu stimulant intellectuellement.

Le tome 2 est paru mais je pense m'arrêter là. J'ai lu ce tome par curiosité et elle est satisfaite.

Lu dans le cadre du Défi imaginaire (3/42) => catégorie M5C4 (une théière ou une chaussure sur la couverture)

Intègre le Défi lecture 2023 (14/30/100) => catégorie 59 (livre dont le titre fait plus de 25 lettres)