THE LOST CITY OF Z

( LA CITÉ PERDUE DE Z )

Après une enquête sur les meurtres des Indiens Osage dans les années 1920 puis une aventure trépidante en mer au 18e siècle, mes retrouvailles avec chouchou Grann m'ont amenée cette fois-ci au coeur de l'Amazonie, sur les traces de l'explorateur britannique Percy Fawcett, disparu dans la jungle brésilienne en 1925 au cours d'une expédition destinée à trouver une antique cité légendaire dont il était persuadé de l'existence. Au cours des décennies qui ont suivi, de nombreuses expéditions ont été menées pour retrouver ses traces et déterminer les causes de sa disparition. En vain. 

Chouchou Grann, après moult recherches et lectures sur le sujet, décide lui aussi, même pas peur (et pourtant il y a de quoi), de se rendre dans la jungle amazonienne pour éclaircir l'affaire (et documenter son livre par la même occasion), ce qui nous vaut un autoportrait hilarant dès le premier chapitre alors que notre pauvre Grann (qui, je l'aime bien, mais avouons-le, n'a pas le physique de l'explorateur^^) s'est clairement perdu dans la jungle et se retrouve désemparé.

Comparons-le avec Fawcett. Dès le chapitre suivant, le portrait physique et mental du personnage donne le ton et ça se précise sur plusieurs chapitres. C'est l'archétype de l'explorateur aventurier qui a une soif inextinguible d'aventures. On sent qu'il n'y trouve pas son compte dans le monde civilisé. Sa vie, c'est l'exploration, la jungle et ses risques, avec, au choix, endurer tout un tas de bestioles peu ragoûtantes (un véritable cauchemar !) et de parasites, mourir de faim, de soif, de fièvre, de maladies graves ou des attaques des tribus indiennes alentours... La jungle est tellement hostile, tout est poison, venin & co, qu'on se dit qu'il n'y a pas besoin de SF pour se dépayser en se faisant peur avec des créatures extraterrestres (ces araignées de la taille de moineaux 😱). Malgré tout, à peine revenu d'expédition, il ne pense qu'à y retourner !

Un personnage absolument fascinant à défaut d'être charmant. Parce qu'en plus, il a la particularité d'être un surhomme comparé aux autres explorateurs, une véritable force de la nature. Quand tout le monde tombe gravement malade ou meurt autour de lui dans la jungle, lui, il a juste un peu faim. 😆Et il finit tranquillement ses missions, en avance en plus ! Forcément, il a un peu de mal avec l'empathie du coup. Envers ses collègues du moins. Car son approche des Indiens force le respect et le rend un peu plus sympathique.

Comme toujours, dès les premières lignes, David Grann nous agrippe. Au bout de deux paragraphes, je trouvais ce récit déjà passionnant. J'ai trouvé très intéressant aussi la façon dont il restituait la vision occidentale du monde de l'époque, avec les autres vus comme des races inférieures ou des sauvages. Vraiment une autre époque... C'est ce que j'aime chez Grann. Il s'intéresse à une histoire qui pourrait rester anecdotique et il en fait un éclairage captivant sur une époque, fort bien documenté.

Malheureusement, dès le tiers du livre, j'ai commencé à m'embourber dans la jungle, ou dans le récit plus précisément, car une bonne partie se déroule hors jungle. J'ai trouvé qu'on faisait trop de détours avec Grann, entre son propre projet de voyage et d'expédition, ses recherches et ses découvertes sur la vie de Fawcett avant l'expédition finale (toute une décennie, avec la guerre en plein milieu). C'est super intéressant, ça pose et éclaire le contexte, et il faut bien en passer par là, mais ça coupe un peu le rythme et j'avais donc un peu de mal à rester plongée dans le récit.

J'ai adoré le début quand il nous a présenté le personnage fascinant de Fawcett que je découvrais ici. Il y avait une véritable force romanesque, et dans le personnage, et dans l'écriture de Grann, mais par la suite, j'ai trouvé que ça s'est complètement perdu dans l'enquête à proprement parler. Trop de noms, de personnages, de théories, je m'y suis plus perdue que dans la jungle.

Je m'attendais aussi à un récit d'aventures avec la force du Wager, mais c'était finalement davantage une enquête pure et dure. Ça reste très intéressant et fascinant, mais pas aussi captivant que le Wager, plus rythmé. Je m'attendais un peu à l'impossible aussi peut-être. À en savoir plus sur Fawcett lors de sa dernière expédition dans la jungle, mais bon, vu qu'il y avait disparu sans laisser de trace, c'était quelque peu compromis et tout était davantage théories que faits.

Ceci dit, tout comme avec le Wager, je n'étais pas acquise à la cause de ce livre au départ, n'étant pas trop récit d'explorateurs et d'exploration (quoique ça change un peu avec mon attrait récent pour la littérature maritime), surtout en Amazonie (allez savoir pourquoi...), mais encore une fois, Grann a su me fasciner avec ce personnage hors normes, à défaut de véritablement me passionner pour son récit. Il s'en est toutefois bien sorti en le concluant de façon fort satisfaisante.

LC avec Stéphanie et Sarah.

Intègre le challenge

1/5 - ce qui m'amène au rang de curieuse.:)

 

Intègre aussi le Défi lecture 2024 (15/30/100) => catégorie 32 (titre contenant la lettre Z).