THE UNADULTERATED CAT
( SACRÉS CHATS ! )
traduit et adapté de l'anglais (Royaume-Uni) par Marguerite Schneider-English
Voilà un polar que j'ai mis du temps à me décider à lire malgré les avis généralement positifs et bien qu'il fasse parti de mes challenges depuis l'année dernière. J'avais en réalité des a priori, je craignais de m'ennuyer dans une histoire de meurtre clairement politique, avec ses clichés et ses évidences, tendant la perche à des discours et considérations sur le communisme qui me parleraient peu, voire pas du tout, et je craignais aussi un style un peu vieillot, traditionnel, un peu trop chinois, que j'imaginais mal adapté aux polars.
Erreur, j'ai été étonnée par le côté très moderne, occidental, qui se dégageait de l'écriture de ce roman, jusqu'à ce que je me rende compte qu'en fait ce livre a été traduit de l'anglais et donc que l'auteur n'était pas un chinois à 100%. Enfin, si, mais bon, bien qu'il ait grandi et vécu en Chine, son statut d'expatrié aux États-Unis fait qu'il a tout de même une approche plus libre et décontractée quand il s'agit de pointer du doigt les failles du système dans son pays, et qu'il a une façon de voir les choses beaucoup plus occidentale que chinoise, ce qui se ressent assez à la lecture de son roman.
Presque un coup de coeur mais surtout une très bonne pioche que ce petit roman espagnol que j'assimilerais peut-être plus à une série de nouvelles habilement intégrées en roman.
L'histoire est celle d'un balayeur d'aéroport bien bavard, qui aborde les passagers en attente de leur vol, ou ses collègues, et leur raconte des anecdotes.
À la différence des nouvelles, il y a un véritable suspense créé pour chaque histoire, interrompue ou reprise plus tard au gré des situations rencontrées par notre conteur ou son public. On s'assimile ainsi totalement aux passagers et j'ai beaucoup aimé cet effet réaliste, bien que parfois l'on soit laissé en plan en plein milieu d'un récit et c'est assez frustrant.
Première partie (bonne moitié), j'étais prise dedans, je trouvais ça plutôt pas désagréable, pas franchement mon trip mais je suivais sans souci, puis coupure inopinée il y eut - une interruption de lecture d'une semaine - et ça, (surtout dans ce roman...!), c'est comme perdre le fil d'une pensée, on se sent perdu, frustré, trahi, on essaie de revenir dessus mais quand c'est perdu, c'est perdu...
Par ailleurs, j'avoue que je ne l'ai pas ressenti comme une lecture des plus enthousiasmantes - pas vraiment l'absence d'intrigue mais l'absence d'actions qui m'a quelque peu minée...
C'est vrai que c'est très admirable ce monologue intérieur faisant intervenir plusieurs personnes, plutôt intéressant ce contexte d'après-guerre, Londres, Big Ben qui rythme le temps présent alors que les fantômes du passé envahissent le roman.