jeudi 5 février 2009

DAFNE DESVANECIDA


DAFNE DESVANECIDA

( DAPHNÉ DISPARUE )

Présentation de l’éditeur
" "Je suis tombé amoureux d’une inconnue".
C’est par cette phrase que tout commence pour Juan Cabo, écrivain à succès devenu amnésique après un accident de la route. C’est aussi la première phrase d’un court paragraphe qu’il a écrit quelques heures avant l’accident. Mais qui est cette femme? Créature ou création? L’enquête qui s’ensuit pour retrouver la belle inconnue constitue une véritable odyssée.
[...]
Comme dans tous ses romans J.C. Somoza excelle à brouiller les pistes mais ici protagonistes et lecteur ont un point commun : ils ne disposent que du texte pour résoudre toutes les énigmes. Seul l’écrit fait foi …
Daphné disparue est un roman ludique et inventif qui met en lumière les arcanes de la création."

Surprise, et très agréablement, par cet auteur dont on ne peut rater les romans mis en évidence sur les étagères du rayon littérature hispanophone en librairie. Intriguée mais ne sachant pas trop vers quel titre me diriger, c'est le commentaire enthousiaste d'Emeraude qui m'a aiguillée vers Daphné disparue. Coup de chance, il était disponible en VO dans ma bib'. Voilà l'occasion de rafraîchir mon espagnol et de découvrir cet auteur !

Je dois dire que ce n'est pas sans inquiétude que je me suis emparée de ce roman car malgré les billets très positifs que l'on retrouve maintenant en nombre sur le net, un livre qui commence par "Je suis tombé amoureux d'une inconnue" ne pouvait gagner mes faveurs.
Et pourtant, après avoir passer la terrible épreuve de cette première phrase, il m'a été très difficile de reposer ce livre ne serait-ce que pour dormir !
C'est que Somoza a l'art et la manière du suspense, il est assez machiavélique dans son genre, il pourrait même en irriter certains, mais jamais, jaaamais vous ne lâcherez ce livre avant d'avoir le fin mot de l'histoire ! 😆

Quelle imagination époustouflante ici, développée de main de maître, que d'ironie et de dérision autour de cette histoire qui met en scène un écrivain amnésique, une femme inconnue, un détective littéraire, un éditeur aveugle, une mannequin pour écrivains, et toute une galerie de personnages truculents, écrivains amateurs pour la plupart, dont un gérant de restaurant littéraire qui est un poème à lui tout seul ! 
Sans parler du lecteur, qui fait partie intégrante de cette histoire de fous !
Car cette intrigue est avant tout un prétexte à la réflexion sur l'écriture et la création littéraire, le rapport entre la fiction et la réalité, le lecteur et la façon dont il appréhende un texte (j'ai beaucoup aimé la théorie des "rabats" par le détective Horacio Neirs), le monde (vénal) de l'édition, celui des écrivains, ce qui les inspire, ce qui les anime, et bien d'autres réflexions autour du milieu littéraire et de ses acteurs que l'auteur développe sans manquer de dérision.

Rien de véritablement neuf pourra-t-on entendre ici et là, sauf que Somoza a su dépoussiérer le sujet pour en faire une intrigue loufoque et palpitante à la fois.
J'ai juste regretté que dans mon édition, tous les éléments à suspense se trouvaient révélés sur la page droite, ce qui fait que je tombais immanquablement dessus alors que le suspense se développait sur la page gauche...
Par ailleurs, je n'ai pas vraiment eu la surprise de la découverte de l'avant-fin mot de l'histoire, l'ayant pressenti assez rapidement en cours de récit (bon disons vers le milieu du roman) mais j'ai quand même trouvé l'auteur très habile dans l'art de brouiller les pistes, et l'histoire non moins captivante, jusqu'à la toute fin.

C'est un auteur dont je compte bien découvrir les autres romans ! A priori je ne devrais pas être déçue car les livres qui l'ont fait apprécié en France y ont été publiés après la parution de Daphné disparue en Espagne.

L'auteur
José Carlos Somoza, né à la Havane en 1959, est un écrivain espagnol d'origine cubaine. Il vit à Madrid. Après des études de psychiatrie, il se consacre exclusivement à la littérature depuis 1994. Il a reçu en Espagne les prix les plus prestigieux et est traduit dans une quinzaine de langues.

6 commentaires:

  1. Florinette03 mars, 2022

    Il va vraiment falloir que je lise celui-là, car je garde un si bon souvenir de "Clara et la pénombre" que j'ai très envie d'en lire d'autres ! :-)

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    1. Je dois dire qu'avec ce genre de titres, j'associais Somoza au latin énamouré type qui farcit ses textes de soupirs élogieux sur les femmes et ça me faisait suer d'avance de lire ses romans mais en fait j'étais complètement à côté de la plaque !
      Clara et la pénombre pourrait bien être mon prochain Somoza ! Si tu en gardes un très bon souvenir, je me réjouis d'avance de sa lecture !

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  2. Ce livre semble avoir pas mal d'argument pour me plaire, notamment ton enthousiasme communicatif. Et hop, dans la LAL !

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    1. Il n'est pas très épais en plus, il ne pèsera pas lourd dans ta PAL !
      Hâte de te lire à ce sujet !

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    2. Attention, j'ai dit dans la LAL.... Il y a une longue étape et un grand pas entre ma LAL et ma PAL !

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    3. Vivi je connais cette problématique !
      Je guette quand même et ne manquerai pas de te rappeler l'existence de ce livre dans ta LAL de temps en temps mouahahaha ! :)

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