dimanche 31 juillet 2011

L'ASSOMMOIR


L'ASSOMMOIR
  
Quel triste destin que celui de Gervaise, j'en ai encore le coeur serré! Zola excelle vraiment à décrire la misère du milieu populaire et ouvrier, en la rendant palpable et étourdissante, on en ressort comme grisé, et si le titre "Les Misérables" n'avait déjà été pris, je pense qu'il aurait collé à merveille à ce roman. L'histoire de Lalie en particulier, qui tient sur quelques pages, m'a profondément touchée et crevée l'âme. Cosette à côté peut aller se rhabiller! Pour moi, c'est un des plus beaux passages de L'Assommoir.

Si je me suis un peu ennuyée de l'intrigue en elle-même, autour de la vie "simple et tranquille" de notre blanchisseuse dont on suit successivement l'ascension sociale puis la déchéance, destinée quelque peu prévisible et spoilée à grands cris par les notes de bas de page qui oublient que tout le monde ne relit pas ce roman pour la x-ième fois (vraiment très pénibles ces notes de bas de page!), destinée sous le signe de l'alcoolisme, de la lutte pour la survie, de la décrépitude inexorable de cette couche sociale, j'ai trouvé remarquable le dernier quart du roman qui décrit de façon saisissante la descente aux enfers des Coupeau. Jusqu'à la toute fin, tragiquement sublime!

Émile ZOLA


L'ASSOMMOIR

mercredi 27 juillet 2011

TOURISTE PROFESSIONNEL


TOURISTE PROFESSIONNEL

                  L'ANTI-GUIDE DE VOYAGE

À peine aperçu chez Géraldine, aussitôt acquis en librairie! C'est que cet ouvrage annonçait le fou rire assuré à travers les anecdotes de voyage de Vincent Noyoux, auteur de guide de voyages. Des vérités en voici en voilà, du malheur en veux-tu en voilà, c'est en vraie maquerelle que j'ai abordé ce livre, me frottant les mains à l'avance à l'idée des révélations de l'auteur. Mais ce livre est un poil plus sérieux qu'il n'y paraît sous la couche d'humour qui l'enveloppe.

L'auteur tient en effet à rétablir la vérité sur son dur métier, fantasmé à tort par nous autres, pauvres hères, dont la seule attente de l'année, en dehors de Noël et du Nouvel An, est l'évasion du quotidien professionnel, la découverte du monde, autrement dit, les vacances, le moment de l'année qui aide à supporter 47 semaines de dure labeur, ce pourquoi la vie vaut le coup en quelque sorte (incroyable non, le nombre de gens qui, à peine rentrés de vacances, planifient déjà leur prochaine destination! ^^).

Vincent NOYOUX


TOURISTE PROFESSIONNEL

TOUR DE FRANCE DES VILLES INCOMPRISES

lundi 25 juillet 2011

THE MURDER ROOM


THE MURDER ROOM

LA SALLE DES MEURTRES )

Mon premier P.D. James, et c'est un peu le hasard qui me l'a mis entre les mains. Ça tombait bien, ça faisait un bon moment que cette romancière de crimes britannique réputée traînait sur ma LAL mais bon, c'était sans compter les tentations qui alimentent régulièrement ma PAL, du coup je n'avais jamais vraiment trouvé l'occasion de la caser.

Voilà qui est fait maintenant, alors verdict: dans le genre, je préfère les Ruth Rendell, voire même les Agatha Christie.

Hé oui, mais il faut dire qu'on partait avec un handicap de taille (pour moi du moins), c'est que côté thriller, je ne suis pas très fan en général des enquêtes menées par Commissaire Machin, Lieutenant Truc ou Inspecteur Untel car, à moins que leur vie soit particulièrement passionnante ou amusante, ainsi que celle de leur commissariat, brigade, bref, équipe, j'ai souvent remarqué que je m'ennuyais un peu en leur compagnie.

P.D. JAMES


THE MURDER ROOM

samedi 23 juillet 2011

LIAR GAME - TOMES 5 ET 6


LIAR GAME - TOMES 5 ET 6
  
Le suspense était teeeeellement à son comble à la fin du tome 4 que je n'ai pas résisté longtemps (ma lecture de ces tomes date de fin juin...), je ne pouvais me résoudre à attendre patiemment que la bib' puisse se procurer la suite, aussi un saut en librairie s'est imposé d'office! 

Bon alors là j'avoue, je n'ai absolument rien compris aux stratégies et à la logique des uns et des autres dans la suite de l'épreuve collective commencée dans le tome 4, j'ai trouvé ça vraiment complexe à suivre, ça a été un peu frustrant pour moi pour le coup de me sentir bien bête, mais il y a plein de rebondissements et de retournements de situation qui rendent cette intrigue toujours aussi palpitante!
Qu'importe d'ailleurs de n'avoir rien compris à la logique des participants, cela ne m'a pas empêché d'apprécier les enjeux de l'épreuve et je me suis du coup davantage attachée aux personnages qui ont tous le mérite d'être vraiment intéressants psychologiquement.

mercredi 20 juillet 2011

IDENTITY CRISIS


IDENTITY CRISIS
  
Un comic book très prometteur qui n'a pas manqué d'attiser ma curiosité, nostalgie pour les BD de super-héros dont j'étais assez fan plus jeune d'une part, mais également attraction pour le titre qui laissait présager un récit assez original et intéressant. Cette phrase unique en quatrième de couv' a achevé de me convaincre de l'emprunter à la bib':
"Tous ceux qui portent un costume se dessinent une cible sur la poitrine."

Je ressors pourtant assez mitigée de cette lecture pour diverses raisons que je m'en vais évoquer de suite.

J'ai eu beaucoup de mal à suivre le récit au début déjà, avec tous ces super-héros qui surgissaient ici et là en cours d'intrigue, intrigue à laquelle j'ai dû m'accrocher pour n'en pas perdre le fil. En effet, plusieurs récits se déroulent en parallèle, parfois au sein de la même page, faisant intervenir un narrateur attitré différent, sans compter que parfois il faut lire le récit sur une page, parfois sur deux, et que cet agencement des images n'est pas toujours clair.

Brad MELTZER


IDENTITY CRISIS

lundi 18 juillet 2011

IN THE COUNTRY OF MEN


IN THE COUNTRY OF MEN

AU PAYS DES HOMMES )
  
Une lecture que j'appréhendais malgré ma grande curiosité pour la littérature du monde et le riche témoignage de ce qui se passe au-delà de nos frontières qu'elle représente entre autres.
Appréhension car la Libye n'est pas réputée pour sa littérature comique, ni une réalité bien rose, et j'avais peur de sortir de cette lecture anéantie, vide, comme au sortir des actualités ou d'un reportage sur la noirceur du coeur des hommes et la fatalité qui s'acharne sur certains pays et leurs habitants.

Malgré son statut d'incontournable (cf l'article du Courrier International relayé par Zarline), le quasi coup de coeur avec Le tigre blanc découvert via cet article, et mon appréciation des autres titres mentionnés, qui me laissaient entendre que je devrais pouvoir faire confiance pour ce livre, il m'a fallu lire la quatrième de couv' cinq ou six fois pour m'assurer que je pouvais me plonger dans ce récit sans risque de blocage et dépression pendant et post-lecture.

Hisham MATAR


IN THE COUNTRY OF MEN

samedi 16 juillet 2011

CHARLIE AND THE CHOCOLATE FACTORY


CHARLIE AND THE CHOCOLATE FACTORY

CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE )
  
Malgré ma foi en Roald Dahl depuis ma lecture de Matilda, et mon envie de lire tous ses livres, j'ai longtemps mis Charlie et la chocolaterie de côté, ayant vu le film de Tim Burton et pensant n'avoir rien à découvrir de l'histoire et ne pas être surprise.
Quelle erreur! J'avais oublié comme une adaptation de livre, aussi réussie et/ou satisfaisante soit-elle, pouvait légèrement différer du roman, ne serait-ce que dans l'esprit (et Tim Burton a cette touche bien personnelle qu'on connaît), et encore une fois, je me suis délectée ici du talent de conteur de Roald Dahl!

J'adore particulièrement d'ailleurs cet état où l'on aborde un livre sans grande conviction, et à peine la première page lue, on se retrouve à dévorer les suivantes comme si l'on découvrait le plaisir de lire pour la première fois. Ici encore, cet auteur a réussi à me happer dans son univers avec une force tranquille mais irrésistible qui s'appelle la magie des mots, et, bien que j'ai tenté de freiner mon rythme de lecture car ce livre devait me durer le temps du vol de retour de vacances, j'ai eu beaucoup de mal à le faire durer!

mardi 5 juillet 2011

ABSOLUMENT DÉ-BOR-DÉE !


ABSOLUMENT DÉ-BOR-DÉE !

                           OU LE PARADOXE DU FONCTIONNAIRE

Autre variante de cette expression qu'on entend bien trop souvent: "Je suis sous l'eau!" ^_^

Cet essai romancé de Zoé Shepard, de son vrai nom Aurélie Boullet, aura fait parler de lui, soulevant parfois l'indignation, provoquant sinon l'hilarité, laissant en tout cas rarement indifférent.

Pour ma part, j'ai mis du temps à me décider à le lire, craignant d'être trop désabusée pour trouver matière à rire dans des descriptions qui pourraient me rappeler mon quotidien, mais la curiosité aidant, je m'y suis enfin plongée, et vraiment, c'est sans regret! Je ne m'attendais pas du tout à trouver cet ouvrage férocement drôle ni à ce qu'il soit conçu avec autant de lucidité. L'auteure a un humour caustique irrésistible et un sens de la métaphore bien trouvée et délicieusement cynique.

Zoé SHEPARD


ABSOLUMENT DÉ-BOR-DÉE !

samedi 2 juillet 2011

MÉTRONOME


MÉTRONOME

L'HISTOIRE DE FRANCE AU RYTHME DU MÉTRO PARISIEN


Quel voyage extraordinaire et fort plaisant dans l'Histoire de France je viens de vivre là avec cet ouvrage dont le concept est tout bonnement génial: revivre la naissance et l'évolution de Paris, et par extension, l'Histoire de France, à travers les stations du métro parisien!

J'avoue, j'avais toujours été sceptique quant à la légitimité de l'acteur Lorànt Deutsch en tant qu'écrivain et historien, du coup j'ai tardé à me plonger dans ces pages, malgré ma grande curiosité et mon intérêt pour le thème que je voyais déjà me projeter dans les rues de Paris à la recherche des traces de son passé (j'adore ça!), mais il a réellement un talent de conteur indéniable et une véritable passion communicative pour l'Histoire, qui séduit immanquablement.
Je n'aurais jamais pensé qu'on puisse rendre l'Histoire de France aussi passionnante en l'évoquant à travers les stations du métro parisien!

Lorànt DEUTSCH


MÉTRONOME