dimanche 10 juin 2018

JE NE SUIS PAS UNE HÉROÏNE


JE NE SUIS PAS UNE HÉROÏNE

De Nicolas Fargues, je n'avais lu que Rade Terminus que j'avais aimé au point de noter cet auteur français dans mes petits carnets comme une valeur sûre et de me promettre de revenir à lui au plus vite. Dix ans sont passés, non pas que je n'avais pas remarqué ses publications assez régulières mais ces dernières ne m'inspiraient jamais assez pour me précipiter (#unjour #PAL). Jusqu'au billet tentateur de Keisha (#jebalance ^^) sur son petit dernier qui, ma foi, semblait faire l'affaire pour enfin revenir à cet auteur. 
Un billet qui rendait ce roman très intrigant car, a priori, on ne pouvait pas trop en révéler (ouh, là je me dresse de suite tel le suricate !). Surtout sur le personnage principal, la narratrice (pupilles de chat dans le noir !). "Une trentenaire parisienne à bonnes copines, enchaînant les rencontres amoureuses et autant de déceptions", une trame qui pourrait "faire croire à un chick-lit de plus", mais "que nenni !" affirmait Keisha. Voilà qui me rassurait.
Et le tout se passant pour partie en Nouvelle-Zélande (langue à terre tel le coyote), c'était le coup de massue sur mon bouclier anti-PAL.

Sauf que voilà, je me lance, et... mes annotations sur Goodreads au fur et à mesure de ma lecture et que je retranscris ici permettront de se rendre compte de mes impressions de lecture en temps réel :

p.75
"Hmm... Le début me fait quand même penser à, bon, peut-être pas de la chick-lit pure et dure mais pas loin. Le personnage parisien 21è siècle très de notre temps, la trentaine, blasée des hommes mais entreprenante, qui enchaîne les histoires légères mais qui espère quand même sans y croire, et puis (évidemment), elle rencontre le type différent, mais rien de trop "conte de fée d'un coup d'un seul" non plus. À voir."

p.150
"Toujours pas très convaincue. Cette fois, on a basculé sur la thématique raciale mais j'ai encore l'impression d'être dans les clichés et leur réutilisation. Sur ce sujet, je préfère de loin des livres comme Americanah."

p.175
"Ah non mais là pompon ! Je spoile (à peine) mais évidemment, là, elle tombe sur le gars parfait. Par-fait ! Celui qui ne fait jamais un faux pas, empreint d'une délicatesse de contes de fée... Et la quarantaine alors qu'elle en a à peine 30 (choix de l'auteur comme pour dire que c'est à cet âge-là que les hommes sont fiables et matures ? ;-) ). Christian Grey peut aller se coucher...
Ennui..."

Mon avis Goodreads au global :
"Trop de prévisibilité et de facilités d'auteur tout le long, une histoire qui m'a souvent laissée de marbre et agacée par moment. Même la Nouvelle-Zélande ne m'a pas fait rêver ici.
Un peu déçue car j'avais beaucoup aimé Rade Terminus, le seul roman que j'avais lu de Nicolas Fargues, mais ça remonte un peu."

Et lors d'échanges avec Keisha, toujours sur Goodreads (tellement pratique cette plateforme^^), j'ai développé (on pourrait presque passer dans "Le Masque et la Plume", dis donc. ;-) ) :
"J'avoue, je n'ai pas bien vu l'intérêt de l'intrigue en elle-même - les déboires amoureux de cette jeune femme, c'est du mille fois exploité. Pas de grande originalité de ce point de vue-là, pas de palpitations de mon côté en tout cas. Après, disons qu'il (l'auteur) s'est surtout appuyé sur cette intrigue pour parler thématiques raciales. Ça aurait pu être intéressant mais là non plus, j'avoue, je n'ai pas eu de révélations particulières.
Quant à la Nouvelle-Zélande, c'était juste en déco, quoi.
Bon, ça se laisse lire mais au-delà..."

À noter que j'ai bien fait attention ici à ne rien révéler sur le personnage (mais personnellement, je ne l'aurais pas considéré comme un spoiler), ni sur la fin qui est peut-être la seule satisfaction que j'ai eue dans ce livre car elle n'a pas forcément le dénouement auquel on pourrait s'attendre.

L'avis de Krol, encore plus catégorique que moi :
"Extrêmement déçue, j'avais beaucoup aimé J'étais derrière toi. Mais là, non. "Un Harlequin customisé par un habillage P.O.L" dixit un très cher ami. Et je partage !"

Mais tempérons tout ça avec l'avis de Vincente Duchel-Clergeau sur le blog de Gangoueus qui l'a lu tout récemment et qui a trouvé le roman plutôt réussi. Je reste dubitative mais elle m'a en tout cas donné envie de découvrir Blues pour Elise de Léonora Miano.

Quelques extraits pour une idée du ton du roman :
"S'amuser de perdre ses repères est un luxe de Blancs."

"Comment, plus généralement, un Noir peut-il dire merde à un Blanc qui, comme chacun des deux crucificateurs de Jésus, ne sait pas ce qu'il fait, ou bien ce qu'il dit ?"

"Être amoureuse, c'est ne plus trouver mièvres les mots trop sucrés."

Ce livre a été écrit dans le cadre d'une résidence au Randell Cottage de Wellington, un programme soutenu par le Randell Cottage Trustee et l'ambassade de France en Nouvelle-Zélande.

Intègre le  

20 commentaires:

  1. Bon au moins ça participe au challenge.
    J'adore ton début (hyène, le retour) et surtout le #jebalance
    Bon, je note aussi l'autre titre, j'ai lu le billet de l'autre blogueur (un homme, donc) et noté un titre de L Miano. Mamma mia!
    Ceci étant, j'ai pris du plaisir à lire ce roman, que j'ai pris au second degré . Ou alors POL n'est plus ce qu'il devrait être?
    A vous les studios.

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    1. Oui, là j'ai fait venir toute la savane avec les suricates et autres.^^
      Je viens de voir, en lisant plus attentivement, que ce n'était pas l'avis de Gangoueus en fait mais celui d'une autre personne qu'il a relayé sur son blog (je vais éditer mon billet du coup). Bon, ça fait toujours un avis positif de plus.;-) Et le titre de Léonora Miano a l'air intéressant.
      Je n'ai pas vraiment vu de second degré, j'ai surtout le souvenir de m'être ennuyée sur une bonne partie du récit mais bon, tout est affaire de goût et de perception qui diffèrent d'un lecteur à l'autre.:-)

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  2. Je ne connais cet auteur que de nom, les billets lus à son sujet ne m'ont jamais vraiment tentée... bien, ton billet, avec ces impressions au fil de l'eau !

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    1. Il m'avait semblé sortir du lot à ses débuts, en tout cas, j'avais vraiment bien aimé Rade Terminus, mais là j'ai eu l'impression de lire un auteur français contemporain comme il y en a tant. Un de plus dans le genre, sans saveur particulière. Mais peut-être ne s'agit-il que de ce roman...

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  3. Après plusieurs lectures décevantes chez P.O.L, je me méfie un peu. Ton billet me refroidit complètement pour le coup, même si la Nouvelle Zélande aurait pu me tenter.
    Etonnant tout de même ton avis si divergeant de celui de Keisha? Une intrigue à double niveau de lecture? Ou alors Keisha nous vire fan de chick lit et on attend le challenge Harlequin pour l'été! Sans rancune Keisha ;-)

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    1. Haha, non c'est vrai, elle est clairement emballée et moi pas. Les mystères des goûts et des couleurs.^^ J'ai toujours associé P.O.L. à de la littérature française de plutôt haute tenue, assez diversifiée mais tendant vers le "sérieux". Je n'en ai pas lu beaucoup car un peu trop français pour moi mais j'ai eu quelques bonnes surprises parmi mes rares lectures.

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    2. Peut être l'étiquette POL a-t-elle perturbé mes radars? Mais non, à y réfléchir j'avais déjà lu un roman de l'auteur (et aimé)(oui chez POL) alors je ne le voyais pas tomber dans la guimauve; et puis ces 'je tombe amoureux au premier regard' et ce type trop parfait, beurk je n'y croyais pas vraiment. D'ailleurs le code de la chick lit c'est 'ce type m'énerve m'énerve, on se bagarre, et à la fin ça s'arrange' alors qu'ici c'est bing coup de foudre, on aurait dû se méfier! ^_^

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    3. C'est pour ça que je disais que seule la fin m'a satisfaite car son dénouement n'était pas forcément attendu et remet tout en perspective, mais le temps d'y arriver, pfiou, j'ai eu le temps de bâiller 100 fois.;-)

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  4. Je ne vais pas trop m'attarder sur ce roman !
    Merci pour ta participation à mon challenge et bonne semaine.

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    1. Le contraire m'eut étonnée.;-) Bonne semaine.

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  5. voilà vraiment l'auteur dont je ne sais pas quoi faire, le lire ou pas? Je tenterai sans doute un jour mais tu ne m'y incites pas vraiment...

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    1. Il faudrait le tenter sur d'autres romans qui ont fait un peu plus l'unanimité peut-être. Moi j'avoue que son dernier m'a refroidie mais je reviendrai peut-être à ses romans des années 2000.

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  6. J'attendais ton billet avec impatience, et je ne suis pas déçue... par ce que tu en écris, parce que le roman, quelle déception et tu l'expliques très bien. Moi, je n'en ai pas eu le courage, juste une ligne et encore elle n'est pas de moi...

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    1. J'ai trouvé excellent ton billet. Tout est dit en une ligne et ça m'avait bien amusée comme formulation.^^

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  7. Entre la chick litt et le Harlequin customisé bonjour le taillage de costard !
    Auteur jamais lu et qui ne m'a jamais attiré de toute façon.

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  8. Un auteur inconnu pour moi. Mais je regarderai à la Médiathèque et je le feuilletterai.
    Bonne journée.

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    1. C'est le meilleur moyen de savoir si ça te conviendra.:-) Bon weekend.

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  9. Bon, et bien je ne serai pas une héroïne sur les plages cet été ! Je passe !

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    1. Haha, toujours le mot pour rire, Géraldine.;-)

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