mardi 14 septembre 2004

LE PAVILLON DES CANCÉREUX


LE PAVILLON DES CANCÉREUX

traduit du russe par Alfreda et Michel Aucouturier, et Georges et Lucile Nivat

Quatrième de couv :
En 1955, au début de la déstalinisation, Alexandre Soljenitsyne est exilé dans un village du Kazakhstan, après huit ans de "goulag". Il apprend alors qu'il est atteint d'un mal inexorable dont le nom seul est un objet de terreur. Miraculeusement épargné, il entreprendra quelques années plus tard le récit de cette expérience.
Au "Pavillon des cancéreux", quelques hommes, alités, souffrent d'un mal que l'on dit incurable. Bien que voisins de lit, Roussanov et Kostoglotov ne se parlent pas. Pour l'un, haut fonctionnaire, la réussite sociale vaut bien quelques concessions. Pour l'autre, Kostoglotov, seule compte la dignité humaine. Pour ces êtres en sursis, mais également pour Zoé la naïve, Assia la sensuelle, Vadim le passionné, c'est le sens même de leur vie qui devient le véritable enjeu de leur lutte contre la mort. Une œuvre de vérité.
 
Difficile à commenter, c’est une œuvre admirable qui traverse plusieurs thèmes en profondeur, l’homme face à la douleur et à la mort, ses questions existentielles, le sens d’une vie, la médecine, ses coulisses, sa lutte acharnée et ses limites, le statut du malade (encore aujourd’hui malheureusement, le malade est plus une pathologie qu’un être humain pour le médecin – la science et les technologies ont évolué, au prix de combien de cobayes…, mais côté psychologie, y a encore de sacrés progrès à faire je trouve), l’URSS du milieu des années 50, les passions humaines, les événements ressassés d’une vie, les espoirs permis et les rêves alors que chaque condamné affronte son sort. 
C’est presque beau tellement c’est tragique sans sombrer dans le pathétique, et il y a tellement de vérité presque palpable dans les sentiments et situations décrits que ça prend au cœur et à l’estomac. C’est d’un réalisme épatant.

Impossible de dire que j’ai aimé ou non cela dit, je n’arrive pas à définir ce que j’ai ressenti en ces termes.

2 commentaires:

  1. Je viens lire tes commentaires sur les deux livres de ce grand bonhomme Soljenitsyne (admiré par certains et haî par d'autres). Il vient de décéder. Hier soir, j'ai chopé par hasard un reportage sur lui sur Arte. Intéressant. Devant ce genre de personnage, on peut lui dire "chapeau bas!". Pour revenir à son oeuvre, lequel de ces deux ouvrages me conseillerais-tu à lire en premier?

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    1. Oui, quelle vie hors du commun que celle de cet homme !
      Sans hésiter, les yeux fermés, je conseillerais Une journée d'Ivan Denissovitch à lire en premier, ou à lire tout court. Une belle entrée en matière pour découvrir le style de cet auteur, le roman n'est pas très épais (comparé au Pavillon des cancéreux), et j'ai vraiment été épatée par ce livre.

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