dimanche 1 octobre 2017

LE GOÛT DU KIMCHI


LE GOÛT DU KIMCHI

Repéré chez Jérôme, il ne faisait aucun doute que cet album avait tout pour me plaire. BD coréenne + animaux anthropomorphes + l'élément cuisine, je ne pouvais qu'y trouver mon compte, et j'étais d'autant plus emballée que les thématiques abordées laissaient entendre que l'on était dans un album qui avait plus de corps qu'il ne le laissait paraître au premier abord.

Las, oui, j'annonce la couleur de suite, je ne m'attendais pas à ce que cet album soit aussi sérieux et presque déprimant, du fait des thématiques justement, du coup mon plaisir de lecture s'en est ressenti et j'en suis ressortie un peu minée... Je crois surtout que cette année, j'ai déjà eu ma dose de récits sur la vieillesse et la fin de vie, avec Est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose ? de Roz Chast et Histoires de famille de Pelle Forshed, entre autres, du coup cet album était peut-être le récit de trop dans le genre.
Surtout que je m'attendais plutôt à un récit sur les relations de famille, avec la cuisine en arrière-plan, quelque chose de plutôt frais et sympathique comme le suggérait la couverture, dont je ressortirais charmée, mais non, dans cette lecture, le tragique, la nostalgie et la tristesse de certaines situations ont pris le dessus et ont sapé mon moral...

Et pourtant, on n'est pas dans un récit glauque ou déprimant à proprement parler. C'est en réalité un album tout en délicatesse, voire même parfois légèreté, celle de la vie et de ses petits plaisirs, et qui laisse même la place à un voile d'humour par moment.
Il raconte l'aménagement à la campagne d'un couple de classe moyenne qui souhaite fuir les turpitudes de la ville et s'offrir, à eux et à leur nouveau-né, un cadre de vie sain, agréable, au plus proche de la nature et de ce qu'elle peut apporter.
Malgré les épreuves de la vie rurale, la petite famille s'adapte et se plaît bien dans leur nouveau foyer et environnement, et ce serait la belle vie sans trop de gros tracas si ce n'était ceux causés par les parents de Madang, le mari. Ces derniers vivent à Séoul dans la pauvreté et logent dans un sous-sol de la ville, la mère est très malade et passe ses journées à dormir, l'hospitalisation la guette, quant au père, il passe ses journées à boire.
Difficile pour Madang de passer outre, surtout que les souvenirs d'une enfance choyée, bien que pas si aisée, mais agréablement bercée malgré tout par la cuisine de sa mère, le traversent, et son devoir d'aîné l'oblige à les aider, ce qui n'est pas simple financièrement. Il pourrait les accueillir chez lui, pour les sortir de ce sous-sol malsain et déprimant, mais il souhaite préserver son foyer et donner sa chance à sa famille aussi.

Quel dilemme et que de complications d'un coup qui viennent ternir son souhait de vie tranquille où il ne désire rien moins qu'élever son fils dans les meilleures conditions. Sans compter que voir ses parents vieillir dans un piteux état lui fait prendre conscience que lui aussi, à 40 ans en plus, n'échappera pas à ce sort d'ici quelques années s'il ne fait pas attention à son mode de vie, son alimentation, sa santé. Bref, que de pensées charmantes... Mais il y a tout de même de nombreux moments de grâce, notamment à travers la cuisine et les joies de la vie rurale, qui font qu'on ne sombre pas complètement.^^

Tout est relaté simplement, dans un réalisme cru qui ne s'appesantit pas pour autant, et l'universalité des thématiques abordées ne laissera personne indifférent et peut même secouer un brin. Moi, ça m'a complètement affectée, et même si, à cause de cela, je ne peux m'enthousiasmer pour cet album, je ne peux nier qu'il est franchement réussi et assez unique en son genre. J'ai été vraiment surprise de la qualité narrative de ce manhwa et des réflexions qu'il suscite.

L'auteur
Yeon-sik Hong est né en 1971. Il publie ses premières bandes dessinées en 1992, sous forme d'histoires courtes humoristiques. Pendant près d'une décennie, il se consacre ensuite à d'autres projets, notamment comme réalisateur de dessins animés. Il publie en France en 2014 Histoire d'un couple chez Ego comme X. Le Goût du kimchi a reçu le prix du meilleur "Manhwa d'Aujourd'hui" en 2015.

14 commentaires:

  1. Cela me plairait bien, mais je note qu'il faut être dans le bon moment...

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    1. Pour toutes lectures en général, je dirais.:-)

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  2. Je l'ai partagée sur le groupe Coréen ;) Et en plus je l'ai notée pour moi !

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    1. Bonne idée ! C'est un album que je n'attendais pas du tout chez cet éditeur en plus alors il est d'autant plus surprenant.

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  3. C'est quand même pas cool une lecture qui sape le moral, surtout un weekend...! :P
    Heureusement il y a les moments de grâce :D
    Petit aparté sans trop de rapport (^^) : Et ben la coïncidence, c’est vraiment drôle! J’ai eu chez moi durant 2 semaines une amie coréenne, elle est partie il y a à peine quelques jours, et elle m’a amenée manger des kimchis!!! Il paraît que la fermentation du chou pue tellement qu’ils doivent laisser le chou fermenter sur les balcons. Sinon ils ont des frigos à kimchi pour ne pas altérer le goût des autres aliments.
    Fin de la parenthèse :D
    GROS GROS BISOUSSSSSSSSSSSSSS

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    1. Je l'ai lu il y a un moment alors ça va.:-) Ce weekend, c'était dédié au "Mari de mon frère".;-) Une autre ambiance avec la petite Kana.^^
      Ah oui, c'est spécial le kimchi ! La préparation, ça a l'air d'être quelque chose, oui. Ils en parlent aussi dans cet album. De mémoire, ils le laissaient fermenter à l'extérieur aussi, et puis il faut laisser un bon moment ! Je n'en suis pas très fan, j'ai dû y goûter une ou deux fois, mais bon, les plats familiaux et les goûts de l'enfance, ça ne se discute pas.:-)
      C'est comme le camembert, ça ne se discute pas !^^
      (j'ai adoré ta parenthèse)
      Big bisoouuuuuss ! Et une semaine qui reprend ! ;-)

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    2. Comme le Maroilles aussi, ça ne se discute pas) ^_^ Je me souviens de la copine béninoise que j'avais emmenée dans la fromagerie de petits chèvres en affinage, beurk l'odeur d'après elle (moi j'adore!) mais dans la cuisine de son coin il y avait des trucs que je ne supportais pas
      Comme quoi ...

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    3. C'est vraaaaiiii ! C'est le Maroilles que j'aurais dû prendre en exemple !!^^ Oui, on croit toujours que ce sont les spécialités culinaires et gastronomiques des autres qui sont bizarres et que les nôtres sont tout à fait normales, alors que quand on y réfléchit bien, il n'y a aucune vérité absolue dans ce domaine, tout est subjectif !:-)

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    4. Beurk à vrai dire j'ai pas vraiment aimé le goût des kimchis (^^) mais apparemment c'est un goût qu'il faut apprivoiser :D))
      Ohhhhh trop chou la p'tite Kana!
      Big bisoussssss d'un jeudi soir :P

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    5. Tiens, je viens de faire l'expérience du dough, une boisson iranienne pétillante salée à base de yaourt, plantes séchées et autres condiments. Hé bien écoute, là aussi je dirais que c'est un goût qu'il faut apprivoiser.;-)
      Big bisouuuuss ! On est quasi vendredi et donc, weeekeeend !^^

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  4. Finalement, malgré tes réticences, tu donnes quand même envie de le lire...

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    1. Tant mieux !;-) C'est le genre d'album qu'on ne peut résumer par aimé/pas aimé. Chacun le ressentira selon son expérience personnelle et son avancée dans la vie, je pense.

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  5. C'est pas gai ni léger, on est d'accord ! Mais j'ai adoré la profondeur du propos, son réalisme et quelque part sa sincérité. Perso je l'ai largement préféré à "Histoires de famille".

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    1. Tiens, celui-là m'avait déprimée un poil aussi. Faudrait peut-être que j'arrête ce type de lecture, haha ! Je ne sais même pas pourquoi ces thématiques m'attirent alors qu'il faut se rendre à l'évidence, ça ne me fait pas du bien du tout !;-)

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