Moi, quand une jeune stagiaire me parle de sa dernière lecture qu'elle a beaucoup aimé et qui n'est pas de la romance ou du young adult, ça m'intrigue fortement. Surtout quand je vois la couverture dudit livre et que ça ressemble à un roman tout à fait "classique", disons type littérature générale. Voilà comment je me suis retrouvée embarquée dans ce roman d'Ottessa Moshfegh.
Bon, en réalité, on est plutôt dans un roman atypique, quasi catégorie OLNI, qui pourrait évoquer L'Homme qui savait la langue des serpents d'Andrus Kivirähk, ou encore Les Saisons de Maurice Pons (pour ce dernier, c'est surtout pour l'ambiance village primitif, hors du temps, et le côté crasseux, peu ragoûtant) (mais je vais peut-être un peu vite 😅). En tout cas, les deux font partie de mes incontournables et ce roman-ci n'a pas manqué rejoindre cette catégorie.
Je ne sais pas comment parler de ce livre sans faire fuir les potentiels lecteurs alors qu'il est absolument réjouissant (bon, il faut quand même être adepte du bien barré^^) !
Commençons soft avec un extrait de la quatrième de couv qui donne un peu l'esprit du livre (je passe sur les détails de l'intrigue que j'ai pris plaisir à découvrir au fur et à mesure de ma lecture) :
"Lapvona imagine un monde médiéval et grand-guignolesque peuplé de figures tour à tour pathétiques, vulgaires, grotesques et terrifiantes, où la violence règne en maîtresse et où l'avidité fait loi. Une autopsie du fonds de cruauté qui dort en chacun de nous, quelles que soient la région et l'époque historique dans lesquelles il s'exerce."
Et maintenant, soyons honnêtes : Oui, c'est dégueu, oui, c'est répugnant, oui, c'est glauque, oui, certains personnages sont particulièrement détestables, tous ont clairement un grain, certains sont franchement gratinés... mais on en rigole, on en raffole presque, on adhère à fond, incroyablement, parce que c'est si grotesquement drôle ! L'autrice va parfois loin dans ses délires, mais étonnamment, on suit, peut-être parce qu'on sent qu'elle s'en amuse avant tout. Et plus on avance, moins ça s'arrange. On réalise de page en page qu'elle n'a aucune limite ! Non, vraiment, rien ne l'arrête et on ne cesse d'être bousculé par son audace.
Il y a des passages, je me disais pendant ma lecture que je ne pouvais décemment pas les raconter à mon entourage, ils ne comprendraient pas ce que j'étais en train de lire. 😆
Une expérience de lecture qui me marquera durablement. Quelle dinguerie de bout en bout ! C'était aussi fascinant que... rafraîchissant. 😆
J'ai aussi été assez soufflée par le développement de l'intrigue, tout en maîtrise et cohérence malgré ses airs de grand n'importe quoi et de grande déjanterie. Une histoire vraiment tordue avec des personnages très réussis. J'ai adoré l'audace de l'autrice tout le long, et la noirceur de ce conte atypique.
Typiquement le genre de lecture que je ne peux que classer dans ma catégorie "J'assume mes goûts". 😂
LC avec Stéphanie.
L'autrice
Née en 1981 à Boston, Ottessa Moshfegh est une romancière et nouvelliste américaine.
Bon, barré, déjanté, dinguerie, ça me va bien, mais répugnant, glauque, là c'est moins sûr. Le Pons, je n'avais pas plus accroché que ça (la langue des serpents, si, bien sûr) . Le fait que le bouquin soit absent de mes bases, ça va compter, sinon j'embarquais...
RépondreSupprimerHa ben si, il est disponible en plus. Bon, déjà, je l'ai noté. ^_^
RépondreSupprimerHeu .. je ne suis pas sûr de te suivre sur cette dinguerie là. Quelque chose me dit que ce ne serait pas ma tasse de thé.
RépondreSupprimerBon, ça a l'air très spécial mais je te fais confiance... surtout quand tu assumes tes goûts !
RépondreSupprimerEn voilà un avis bien intrigant ! J'ai peur que ce soit trop barré pour moi mais d'un autre côté, j'ai très envie de découvrir jusqu'où on va dans le grotesque. Bref, c'est noté :)
RépondreSupprimerJe suis curieuse de savoir comment la stagiaire l'a découvert cette ovni littéraire.
Tu m'intrigues et me tentes, en tout cas, tu ne me fais pas fuir du tout !
RépondreSupprimerJe ne te suivrai pas dans cette lecture : L'homme qui savait la langue des serpents et Les saisons me sont tombés des mains, et je n'ai pas aimé le seul roman d'Ottessa Moshfegh que j'ai lu, son premier, je crois... le glauque et répugnant à la fois, ce n'est donc pas pour moi ! (je n'aime pas trop non plus les romans qui recréent un faux monde médiéval, à vrai dire)
RépondreSupprimerQuel roman original, je m'empresse de noter ce titre. Et merci à ta stagiaire pour la découverte ;-)
RépondreSupprimerLà, j'avoue je ne suis pas sûre d'avoir envie de me lancer dans ce titre peut-être trop glauque et répugnant...
RépondreSupprimer"Oui, c'est dégueu, oui, c'est répugnant, oui, c'est glauque, oui, certains personnages sont particulièrement détestables, tous ont clairement un grain, certains sont franchement gratinés" : tu sais trouver les mots pour me convaincre moi, en tous cas !!
RépondreSupprimerEt en plus il sort en poche le 17 septembre !
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