jeudi 6 octobre 2011

AU NOM DE MON PEUPLE


A WOMAN AMONG WARLORDS
            THE EXTRAORDINARY STORY OF AN AFGHAN WHO DARED TO RAISE HER VOICE

AU NOM DE MON PEUPLE 
             UNE FEMME AFGHANE CONTRE LES SEIGNEURS DE LA GUERRE )

traduit de l'anglais par Dominique Haas


Présentation de l'éditeur: 
"En 2005, Malalaï Joya, ardente militante pour la cause des femmes, devient à vingt-sept ans la plus jeune élue au Parlement afghan. Elle ne cesse d'y dénoncer les seigneurs de la guerre, l'ingérence des puissances étrangères, de s'insurger contre les trafics et la corruption, contre les violations des droits des femmes.
Expulsée du Parlement en 2007, menacée de mort, elle a échappé à plusieurs tentatives d'assassinat. Malgré tout, elle continue inlassablement de faire entendre sa voix, de se battre pour voir naître un Afghanistan démocratique et laïque, où les femmes vivraient dans la liberté et la dignité.
Celle qui est surnommée "la femme la plus courageuse d'Afghanistan " revient ici sur son parcours et raconte son combat pour la démocratie dans son pays."

1984, George Orwell, encore et toujours - comment ai-je pu oublier l'Afghanistan en évoquant ces pays où règnent la terreur et l'oppression? Chez eux, les talibans, puis les chefs de guerre au passé criminel, à la solde des puissances occidentales, ont abusé et abusent encore impunément de leur pouvoir en usant de violence et en manipulant le peuple à coups de discours creux et mensongers.

Ici, la réalité dépasse l'imagination, de loin, de très loin!

Jusqu'à Malalaï Joya, surnommée "la femme la plus courageuse d'Afghanistan", dont l'histoire et le combat sont tels qu'elle semble sortir tout droit d'une légende!

J'ai vraiment été épatée par cette femme, de quasi mon âge en plus, au cran terrassant, qui n'hésite pas à s'élever contre les seigneurs de la guerre et les Américains, pour dénoncer l'injustice, les mensonges et l'hypocrisie qui gangrènent son pays.
Menacée de mort depuis qu'elle est "la voix des sans-voix", et ce depuis 2003 (25 ans à l'époque!), elle n'en cesse pas moins de servir la cause de son pays pour la justice, la liberté et la démocratie.

Ce "discours" de 90 secondes sur ses 3 minutes imparties à la Loya Jirga de 2003 (assemblée réunie pour résoudre les problèmes afghans) donnera une idée du mur de bêtises auquel elle se heurte depuis:


En parlant de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, elle dit "sa persévérance, son audace et son dévouement à la justice sont un exemple pour moi."

Autres extraits: 
"Au cours des trente dernières années, toutes les sortes d'atrocités ont été commises en Afghanistan au nom du socialisme, de la religion, de la liberté, de la démocratie et de la libération. Ces crimes sont maintenant justifiés par une prétendue "guerre contre le terrorisme". " 

"Une fois de plus, les Américains se servent de mon pays dans leur propre intérêt stratégique."
  
Elle fait partie de ces rares personnes, uniques, formidables, qui se démarquent des autres êtes humains par leur intégrité, leurs valeurs, leur courage, leur altruisme - j'ai en tête Gandhi, Mère Teresa, Martin Luther King, entre autres. Sa lucidité face à la réalité de notre monde, sa grande sagesse, son humilité constante, son adhésion au principe de non-violence, en font une personne "bien" (pas d'autres termes), et ce rêve utopique d'un Afghanistan libre et démocratique, cet espoir increvable, sont tout simplement impressionnants.

Quel récit incroyable, in-cro-yable, les mots me manquent, à la fois désespérant, révoltant (complot à l'échelle internationale), magnifique et inspirant (la solidarité et l'entraide du peuple afghan, à leurs risques et périls, m'ont profondément marquée), c'est un récit qui ne laisse assurément pas indifférent.
Le caractère de cette femme hors du commun et le sort du peuple afghan me hanteront longtemps maintenant!

Une lecture d'autant plus appréciable qu'alors que je soupirais d'avance à l'idée de me plonger dans l'histoire politique afghane (chose peu palpitante d'emblée comme ça, on en conviendra) et que je m'attendais à déprimer de page en page tout en ne comprenant rien aux enjeux, j'ai été agréablement surprise par le style simple et le contenu clair qui rendent ce récit très accessible et franchement captivant.
Malalaï Joya ne cherche pas à éblouir ou apitoyer, elle laisse parler son coeur simplement et les mots trouvent le chemin du nôtre inévitablement.
  
L'auteure
Née en 1978 en Afghanistan, Malalaï Joya a grandi dans des camps de réfugiés en Iran et au Pakistan. De retour dans son pays, elle décide de s'engager dans la vie politique afin de défendre la cause des femmes. Elue au Parlement en 2005, puis expulsée en 2007, elle vit en exil au Canada. Au nom de mon peuple est son premier ouvrage paru en 2010 aux Presses de la Cité.

10 commentaires:

  1. Un prix Nobel de la paix?
    Bravo les femmes, quand même...

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    1. Oui, celle-ci est particulièrement admirable et fascinante, et puis quelle vie, quel parcours!

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    2. Tu as vu? Ce sont trois femmes qui ont obtenu le prix Nobel de la paix cette année, une du Yémen et deux du Liberia.
      Women pâwâ!
      Tu fais un super teasing sur facebook pour 1Q94, je n'en peux plus, il est emprunté à la bibli, je sens qu'il va être sorti un mois, argh!
      j'ai emprunté et abandonné page 50 un des romans français de la rentrée... Eh oui, ça continue!

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    3. Oui, les femmes peuvent être formidables, c'est bien de le reconnaître de temps à autre.;)
      J'avance doucettement dans 1Q84, je n'arrive pas encore à voir où l'auteur nous mène, je commence à voir des liens entre les histoires mais tellement ténus que j'ai des doutes. Sacré suspense, mais je lui fais confiance! Réserve-le à ta bib', je sens qu'il risque d'être pris d'assaut (comme le fameux Musso que j'attends toujours^^).

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    4. Ma bibli a eu très vite les bons romans de la rentrée... mais comme on peut emprunter un livre un mois, si trois personnes trainent chacune un mois, ce n'est plus trop intéressant...perso, j'essaie de ne pas garder une nouveauté très longtemps, mais..;

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    5. Oui pareil pour ma bib' de quartier (comme je suis en banlieue parisienne maintenant). Un mois d'emprunt renouvelable. C'est chouette quand c'est pour soi mais quand on attend les autres...^^

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  2. Il y a des personnes devant lesquelles on ne peut que s'incliner et se sentir vraiment toute toute petite...

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    1. Oui c'est vrai... Quand on pense qu'elle était réticente pour écrire ce livre au départ parce qu'elle ne voulait pas spécialement se mettre en lumière...

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  3. Une grande admiration devant pareille personnalité.

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