dimanche 8 février 2004

SHOGUN


SHOGUN

Début du 17è siècle - c'est l'époque des guerres de conquêtes et de religion entre Hollandais et Anglais d'un côté, et Espagnols et Portugais de l'autre, ces derniers ayant déjà commencé à "s'approprier" le Japon dès 1542. Et la tension règne également sur le sol japonais entre les différents grands seigneurs, conflit de pouvoir oblige... C'est à ce moment-là qu'échouent sur les côtes japonaises John Blackthorne, navigateur anglais et ce qui reste de l'expédition hollandaise à bord de l'Erasmus. Ce sont ses aventures que l'on suit tout au long des 1200 pages alors que son destin va s'entremêler à celui des Japonais.

Une très grande histoire qui m'a fait passer de très bons moments et qui est une bonne introduction à la civilisation japonaise.

C’est enrichissant culturellement, pour quelqu’un comme moi qui n’y connaît pas grand chose à la culture et à la mentalité nipponne (surtout de l’époque), ce roman peut donner l’impression d’un roman SF où l’on découvrirait une autre planète et ses habitants - le choc des cultures et des civilisations, un thème qui me plaît beaucoup, est mené ici avec énormément de réalisme, j’ai eu l’impression d’évoluer en même temps que l’Anglais alors qu’il doit s’adapter à son entourage et aux événements, ainsi qu’apprendre la langue – ah oui, enrichissant aussi d’un point de vue linguistique - j'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur a abordé ce point parce que c'est très réaliste et crédible - en voilà un qui ne nous fait pas croire qu'une langue se maîtrise en 1 mois...
Et puis j'ai beaucoup aimé les expressions types qui ponctuaient les dialogues ou pensées ("Eeeeeee", "Karma, neh?", "Neh?"...). Et également enrichissant d’un point de vue historique – qu’est-ce que j’ai pas appris !

Ensuite les personnages japonais, sont absolument fascinants, leur façon de penser est tellement inédite si je puis dire que ça en est effrayant, et parfois (même souvent) drôle, quand on pense qu'à la moindre contrariété, leur seule issue pour échapper à la honte - et quel honneur - c'est de se planter un sabre dans le ventre!! Leur point de vue sur les occidentaux (et inversement) est très intéressant aussi.

Un personnage qui m’a scié, et ce jusqu’à la fin, c’est Toranaga. Plus d’un tour dans son sac, complètement inattendu, un fin stratège, il m’a eu (ou l’auteur m’a eu), comme tous les autres, à la fin. La fin m’a beaucoup plu - la façon dont l'auteur a clos le récit, en particulier les dernières lignes.

Sinon les moments où les neurones en prennent un coup: beaucoup de flashbacks et de monologues intérieurs qui peuvent perdre le lecteur, à un moment je ne savais plus de qui j’avais obtenu telle information et qui était au courant de ci ou de ça – il y a tellement d’intrigues et de complots qu’on ne sait plus qui croire – parfois c’est comme suivre un jeu d’échec, on se demande comment l’adversaire va s’en sortir ou quel sera son prochain mouvement… les filiations et liens de parenté entre Japonais sont sacrément durs à suivre par moments, et on n’est pas aidé par leurs noms... En parlant de noms, très drôle aussi le fait que les Jésuites aient rebaptisés certains Japonais, Joseph ou Gonzales, j'en pleurai de rire.

Ce qui m'a étonné aussi, c’est que sur 1200 pages il ne s’est même pas écoulé 6 mois, à peine 2 ou 3 il me semble, et pourtant il s’en passe des choses.

Je pourrais d'ailleurs m'étaler encore des lignes et des lignes, j'avais d'ailleurs soûlé beaucoup de gens autour de moi au fur et à mesure de la lecture, mais bon, je crois que je vais m'arrêter là, hein?!

2 commentaires:

  1. Il a l'air très sympa comme livre !

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    1. Ah oui il l'est! Je le considère même comme un vrai coup de coeur!

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