LA GUERRE DES SALAMANDRES
traduit du tchèque par Claudia Ancelot
Quel livre étonnant, époustouflant, détonnant, incroyablement riche, foisonnant d'originalité, de traits de génie, de délires inattendus autant stylistiques que narratifs, visionnaire, intelligent, en un mot, un OLNI !
"Un sommet de style et d'humour" dixit la 4è de couv. Ouiouioui je suis d'accord ! Et ce qui me secoue le plus, c'est que c'est un OLNI paru en 1935. Je le précise car je ne m'attendais pas du tout à trouver autant de modernité dans un livre de cette époque, de pirouettes auxquelles les dernières décennies m'ont davantage habituée. Rien de classique, ni de prévisible dans cette oeuvre, chef d'oeuvre ai-je envie d'écrire, du Tchèque Karel Čapek, celui qui a popularisé le mot "robot" ("travailleur" en tchèque).
"Un sommet de style et d'humour" dixit la 4è de couv. Ouiouioui je suis d'accord ! Et ce qui me secoue le plus, c'est que c'est un OLNI paru en 1935. Je le précise car je ne m'attendais pas du tout à trouver autant de modernité dans un livre de cette époque, de pirouettes auxquelles les dernières décennies m'ont davantage habituée. Rien de classique, ni de prévisible dans cette oeuvre, chef d'oeuvre ai-je envie d'écrire, du Tchèque Karel Čapek, celui qui a popularisé le mot "robot" ("travailleur" en tchèque).
Je me remets encore difficilement de cette expérience de lecture qui est tellement unique ! Même les maîtres en la matière de notre époque ne lui arrivent pas à la cheville en terme de délires les plus improbables, et je commence à être rodée pourtant.
Un livre étonnant car son sujet ne dispose pas vraiment à s'extasier dessus. Cette histoire de salamandres, qui peut-elle intéresser ? On s'en approcherait avec réticence, mais j'ai été irrésistiblement attirée malgré tout après l'avoir longuement feuilleté-reposé-repris-feuilleté-reposé-repris-feuilleté, allez hop, embarqué ! Et plus étonnant encore, dès que je l'ai commencé, j'ai été irrésistiblement entraînée de page en page, sans pouvoir m'arrêter, lisant même jusqu'aux moindres détails des paragraphes, même quand ils étaient écrits tellement petits qu'habituellement, je ne m'y serais jamais aventurée. Autant dire que ce fut une lecture à la fois captivante et lente, lente car elle demande une certaine attention, sans l'exiger toutefois.
En un récit qui démarre avec la découverte improbable de ces salamandres qui font tss tss, l'auteur refait l'histoire du monde, calquée sur la nôtre de façon crédible, pertinente, ingénieuse, et démontre avec brio la folie des hommes, pathétiques dans leur propension à détruire par profit, intérêt et ambition ce qui devrait être cultivé et entretenu avec soin, entre autres les rapports entre communautés diverses.
Un récit qui commence comme une aventure, qui se poursuit en considérations économiques, dérive en histoire de profit et exploitation, pour s'achever en crise, révolte et... fin de l'humanité ? Je ne saurais trop en dire.^^ Il y a en tout cas des parallèles très amusants (et également malheureux) entre notre Histoire et celle de l'évolution des rapports entres les hommes de ce livre et les salamandres. Beaucoup de dérision, de moquerie sur les travers humains sur tous les plans. Médias, économie, politique, sciences, religion, tout y passe !
Malgré mon enthousiasme sur ce livre dans son ensemble, j'ai eu des petits coups de mous, l'envie de passer à autre chose en cours de route. Peut-être trop riche et foisonnant, quelques impressions de longueurs par moment, surtout vers la fin. Trop de temps passé avec ces salamandres peut-être, et même si je suis encore le cul par terre de ce trésor de littérature, j'ai échappé au coup de coeur - mais j'étais à 1 doigt tout de même.^^, et pour moi, ce Karel Čapek est un véritable génie ! Sa malice, son intelligence, sa pertinence et sa connaissance profonde de l'homme m'ont donné envie de découvrir d'autres de ses oeuvres !
Également commenté par Keisha.
L'auteur
L'oeuvre plurielle de l'écrivain tchèque Karel Čapek (1890-1938) réunit quelques-uns des chef-d'oeuvres de la science-fiction du vingtième siècle. Sa maestria, sa malice, sa fine connaissance de l'homme et de ses profondeurs troubles le rapprochent notamment de Chesterton. Après avoir popularisé l'usage du mot "robot" - "travailleur", en tchèque - avec RUR. (Rossum's Universal Robots), il anticipe l'invention de l'énergie atomique dans La fabrique d'absolu, et signe en 1935 La guerre des salamandres, une parabole visionnaire, un sommet de style et d'humour.
Yes!
RépondreSupprimerTu en avais parlé sur Facebook (j'en rigole encore, quand tu découvres qu'en fait je l'avais lu)(dans le genre, peu de bouquins m'échappent)(un instinct très sûr)
^^ Oui ça m'avait bien amusée aussi ! Et la connexion qui s'est faite dans ma tête quand j'ai lu les premières pages. J'ai tout de suite pensé à toi ! Comme quoi, on est bien sur la même longueur d'ondes pour ces livres.;-)
SupprimerTentant dans le fond, mais moins dans la forme. Je passe donc !
RépondreSupprimerÇa se lit tres bien en réalité, lecture très aisée. On n'est pas dans le déjanté/délirant auquel il faut s'accrocher comme au rodéo.;-) C'est plus subtil, et en même temps, très accessible.
Supprimerça pourrait me plaire, vraiment...
RépondreSupprimerJe pense, oui. Mais je ne sais pas comment entendre le ton de ton commentaire.^^ Ironique ? Sceptique ?...^^
SupprimerComme tu le dis, tout y passe ! Et avec quel brio en effet, ce qui fait que cette oeuvre conserve une frâcheur incroyable malgré les années. J'ai eu aussi quelques passages qui m'ont moins "embarqué" mais l'impression globale est très positive et l'on est ravi en effet de tels OLNIs !
RépondreSupprimerC'est vrai, cette oeuvre n'a pas pris une ride et se lit encore très bien aujourd'hui. Il faudrait vraiment que je me revienne à cet auteur très prochainement.
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