lundi 17 octobre 2016

RECIPES FOR LOVE AND MURDER


RECIPES FOR LOVE AND MURDER
                  A TANNIE MARIA MYSTERY - Tome 1

( RECETTES D'AMOUR ET DE MEURTRE )
traduction française à paraître en 2017

Un roman sud-africain sur un air de recettes, de meurtre et d'enquêtes, voilà qui était suffisant pour m'émoustiller. Bon, j'avoue, le côté "amour' m'a moins parlé mais ça m'a situé ce récit comme quelque chose d'assez frais, léger et divertissant. Comprendre, ne pas en attendre le thriller du siècle mais ça peut être sympa quand même.

Les premières pages donnent le ton, m'évoquant un peu Mma Ramotswe détective d'Alexander McCall Smith (d'ailleurs ce dernier a trouvé ce livre "vivid, amusing and immensely enjoyable") (et je suis à 100% d'accord avec lui). Cette fois-ci, on n'est pas au Botswana mais dans une petite bourgade sud-africaine où les choses suivent leur cours tranquillou et rien d'affolant ne se passe vraiment.

Notre héroïne, Tannie Maria, la cinquantaine, est passionnée de cuisine et passe son temps aux fourneaux. Pour elle, rien ne sert de s'agiter si on a le ventre creux. Que vous soyez triste, fébrile, mécontent, contrarié, elle trouvera toujours le bon plat qui vous remontera le moral ou apaisera vos émotions. Elle n'est pas loin d'avoir pour philosophie "vivre pour manger". Manger est un des vrais plaisirs de la vie. Autant dire que cette femme m'a tout de suite été très sympathique. J'avais l'impression qu'on se comprenait !
Pas étonnant donc que notre Tannie Maria se retrouve aux commandes de la rubrique "Recettes de cuisine" du journal local. Comme cela n'est pas assez rentable, elle se retrouve obligée, du jour au lendemain, à tenir la rubrique du courrier du coeur des lecteurs. Qu'à cela ne tienne, elle donnera deux-trois conseils de bons sens et, en passant, à la mine de rien, une petite recette de circonstance.

Jusque-là, je trouvais le tout gentillet et amusant, confortable et sympathique, et je me voyais déjà conclure mon billet de cette façon. Sauf que voilà, un jour, une de ses lectrices meurt de façon suspecte  ! Et là, l'enquête commence, avec toute une galerie de personnages hauts en couleur, et le récit a pris un tournant qui m'a totalement enthousiasmée ! C'est que notre Tannie Maria se sent une part de responsabilité et n'hésite pas à fouiner là où il ne faut pas, au grand dam de l'inspecteur Kannemeyer en charge de l'enquête.

J'ai beaucoup beaucoup aimé ce livre qui a plus de corps qu'il n'y paraît au premier abord, les réflexions inattendues de Tannie Maria qui m'a vraiment beaucoup amusée tout le long, l'évolution de ses relations avec l'inspecteur alors qu'elle commence à le trouver plus que charmant et qu'il ne semble pas indifférent à elle (aah que de grands moments hyène hilare !). Le courrier du coeur m'a aussi beaucoup amusée, les situations cocasses, les quiproquos, et puis en toile de fond, la vie et le quotidien des habitants de cette petite bourgade où tout se sait avant même que ça n'arrive, c'était la cerise sur le gâteau !
La résolution du meurtre est par ailleurs plus complexe qu'on ne pourrait s'y attendre, avec tension, dangers, rebondissements et retournements de situations.

Certes, ça reste quand même globalement tendre, léger et mignonnet, mais j'ai été conquise par cet univers cocasse et ces personnages mis en scène par l'auteure, Sally Andrew. J'ai aimé son style sobre, concis et efficace, la façon dont elle concluait chaque chapitre, avec une réflexion toujours un peu surprenante, et l'humour présent tout le long.
J'ai maintenant très envie de lire la suite des aventures de cette cuisinière et enquêtrice hors pair !

À noter que ce qui fait aussi le charme de ce récit, ce sont les nombreux mots afrikaans et les expressions locales glissés dans les dialogues, qui leur donnent une saveur toute particulière et "exotique". Dépaysement garanti !
Mon petit regret, des recettes trop compliquées pour moi pour les reproduire. Par contre, c'était un régal d'imaginer le résultat et de savourer ne serait-ce que leurs noms exotiques. Toutes les recettes évoquées dans le récit sont à la fin du livre.

L'auteure

Intègre le  

22 commentaires:

  1. Ha ha, voilà du prometteur (j'aime aussi Mma Ramotswe, mais là ça m'a l'air encore plus plaisant)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est quand même assez différent de Mma Ramotswe, déjà parce que le Botswana et l'Afrique du sud, c'est assez distinct historiquement, socialement et culturellement, même si on retrouve un peu la même ambiance "petite bourgade" et le rythme "à l'africaine". Et j'ai personnellement trouvé cette série plus plaisante. Pour dire, je suis assez pressée de lire la suite alors que Mma Ramotswe, j'ai fini par oublier.:-) (mais j'en garde un bon souvenir)

      Supprimer
    2. Aucun rapport, mais j'ai répondu à ton commentaire chez moi, je démarre Black Out (mais j'ignore si je vais continuer tout de suite là, car la bibli a des nouveautés)et puis pour le bruit et la fureur, voir ici, un bilelt intéressant
      http://christianwery.blogspot.fr/2016/10/faulkner-le-bruit-et-la-fureur-1_18.html

      Supprimer
    3. Je t'ai répondu directement sur ton blog. Je te proposais une LC Willis (of course, haha). Pas lu le billet de ton lien parce que je n'ai pas besoin d'être convaincue pour lire ce Faulkner, il est en projet depuis longtemps, et je préfère le lire vierge de tout commentaire (j'y reviendrai une fois le roman lu ceci dit), mais c'est sûr que pour Faulkner, il faut se sentir prêt. Je sens que ce moment arrive.:-)

      Supprimer
    4. En fait ce roman je peux le faire venir dans ma bibli...Pareil que toi, je veux me lancer sans filet, si un bouquin a besoin de trop de tralalas autour, je me méfie.(Là je pense à Ulysses, bien démarré, qui tournait mieux en VO qu'en traduction en fait)(une des explications en fin de livre m'a valu un rire hystérique, je suis tellement heureuse parfois de ne pas avoir fait d'études littéraires, s'il fallait se fader des trucs comme ça en commentaires)
      Allez, je cite "Le style transcende le simple enregistrement naturaliste que nous laissait attendre le début d'un texte qui oscille sans cesse entre mythologisation du quotidien et quotidianisation du mythe."

      Supprimer
    5. Hahaha "j'adore" !! Bon, il y a toujours eu des analyses tirées par les cheveux et frisant le ridicule, c'est sûr, mais d'autres sont vraiment intéressantes quand elles sont éclairantes. J'ai fait l'expérience d'une préface proche de l'analyse de texte qui m'a ouvert les yeux sur un livre (récemment lu et pas encore chroniqué) qui ne m'avait presque fait ni chaud ni froid à la lecture, et je l'ai trouvée vraiment excellente. Après, j'ai tendance à penser comme toi. Si un texte a besoin de trop d'explications pour être apprécié, c'est qu'il y a un hic quelque part, l'auteur a raté son coup. Et en même temps, il n'est pas impossible que ce soit nous qui ayons une mauvaise lecture ou compréhension du texte. Enfin, bref, là il va falloir qu'on tente réellement le Faulkner pour voir s'il nous inspire des analyses fulgurantes, haha ! Bon, pas tout de suite, mais j'y pense de plus en plus.

      Supprimer
    6. Evidemment qu'il peut y avoir des préfaces éclairantes (à lire prudemment après...). Pour Ulysses, on verra, la bête résiste. Il parait qu'il y a de l'Odyssée là dedans (mais les commentaires disent ah ben non pas toujours), Odyssée jamais lue bien sûr, mais j'en savais assez pour reconnaître ça dans le film O'Brother (si!)
      Pour Faulkner, on y croit.
      Pour Connie Willis et le mois anglais, c'est râpé, elle est américaine.A moins de négocier, parce que Doomsdaybook, c'est anglais.

      Supprimer
    7. Ulysses, pour moi, pour l'instant, c'est comme Proust avant.:-) Une référence de la littérature anglosaxone certes mais appréhension de mon côté donc pas dans mes projets de lecture immédiats et même si je ne le lis jamais, ce n'est pas grave.:-) Ça changera peut-être d'ici quelques années.
      Pour Faulkner, oui, j'y crois aussi !:-)
      Quant à Connie Willis, j'avais réussi à la caser au dernier mois anglais grâce aux thématiques (action se déroulant en Angleterre même si auteur non anglais^^).

      Supprimer
    8. J'ai donc 6 mois pour trouver ce Doomsday book sans passer par la case A*** .

      Supprimer
    9. En même temps, ce n'est pas l'urgence de l'année donc pas de précipitation.;-) J'ai d'autres romans pure English que je voudrais lire aussi !

      Supprimer
  2. Pas ma came le léger et mignonnet :p

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, pas assez sombre pour toi, j'admets. Mais honnêtement, ça ne se résume pas à du léger et mignonnet.;-) Je m'y serais ennuyée sinon, or là, j'en redemande !:-)

      Supprimer
  3. Comme tu le sais sûrement, je vois Afrique du Sud dans un billet et le roman est pratiquement déjà noté dans ma LAL. Sauf que là, je t'avoue que le côté mignon me freine un peu. Typiquement je trouve les Mma Ramotswe une peu trop gentillets. A voir a voir...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mma Ramotswe oui, c'est très gentillet. Sympa mais trop gentillet. Je me suis d'ailleurs arrêtée au premier tome. Alors que là, c'est un peu plus punchy disons, assez du moins pour que j'ai envie de lire la suite. Note-le oui, ça vaut franchement le détour dans la catégorie lecture divertissante et dépaysante.:-)

      Supprimer
  4. Comme quoi l'amour et le meurtre sont étroitement liés !
    Merci pour ta participation et ta fidélité à mon challenge.
    Bonne semaine.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Haha, oui, on peut voir ça comme ça, l'évidence du lien entre l'amour et le meurtre.:-) C'est toujours avec plaisir que je participe à ce challenge. J'attends la prochaine session avec impatience !
      Bonne semaine.

      Supprimer
  5. ça donne envie et puis ce serait bien de temps en temps que je sorte de ma zone de confort (littérature américano-franco-britannique)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et ça reste très confortable en plus, donc autant en profiter.;-)

      Supprimer
  6. Je note aussi. Pour changer, j'ai tenté récemment un policier qui a lieu au Laos et écrit par un auteur anglais, mais il ne m'a pas tellement convaincue. Je vais peut-être rédiger un billet.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est le danger de ces romans à première vue "originaux" pour leur lieu d'action. On en a quelques attentes et au final, on est déçu. Je n'aurais pas résisté non plus à ce policier se déroulant au Laos. J'attends ton billet, je me laisserais peut-être quand même tenter.

      Supprimer
  7. Ah non, au secours, un autre que je ne connais pas! (sourire)
    "J'ai beaucoup beaucoup aimé ce livre" alors il est temps que je m'y mette!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bon, celle-là, c'est à peu près normal. Romancière sud-africaine, premier roman, pas encore traduit en français, c'est sûr que ce n'est pas celle dont on parle le plus.;-) En tout cas, pour moi, elle vaut le détour.:-)

      Supprimer

Merci pour votre petit mot. Les commentaires sont modérés par défaut, mais j'y réponds toujours.