RATING
traduit de l'espagnol (Venezuela) par Nicole Rochaix-Salmona
Repéré chez Sandrine, ce roman vénézuélien m'a tout de suite tentée par sa thématique : course à l'audimat, téléréalité et telenovela ! Ça promettait quelques grands moment "hyène hilare" parce qu'il faut l'avouer, le ridicule, l'absurdité et le mélodrame de ces émissions ont quand même quelque chose de grand-guignolesque et de savoureux.
Je m'apprêtais à me moquer tout le long de personnages et de situations cocasses, sans compter que j'étais ravie de cette petite trouvaille parce que côté latino-américain, si je peux explorer autre chose que polars, histoires d'amour dramatiques, et surtout réalisme magique, je préfère.
Alors un peu de légèreté et d'humour avec une bonne dose de critique sociale et du milieu de la télévision, doublée d'une plongée au coeur de la culture populaire vénézuélienne, je prends !
Je m'apprêtais à me moquer tout le long de personnages et de situations cocasses, sans compter que j'étais ravie de cette petite trouvaille parce que côté latino-américain, si je peux explorer autre chose que polars, histoires d'amour dramatiques, et surtout réalisme magique, je préfère.
Alors un peu de légèreté et d'humour avec une bonne dose de critique sociale et du milieu de la télévision, doublée d'une plongée au coeur de la culture populaire vénézuélienne, je prends !
La quatrième de couv' résume parfaitement le contexte, les personnages et le ton de l'histoire :
"Dans sa course à l'audimat, jusqu'où la télévision est-elle prête à aller ? Jusqu'où les téléspectateurs sont-ils prêts à l'encourager ? Et les citoyens à se prêter au jeu en vue d'un succès éphémère ?
Un roman savoureux, cynique et sensible, qui explore les limites morales du monde de la téléréalité et dissèque sans complaisance les dessous de la telenovela latino-américaine, à travers les destins croisés de Manuel Izquierdo, scénariste en pleine crise de la cinquantaine, fatigué d'écrire des mélodrames pour le petit écran, de Pablo Manzanares, jeune étudiant en littérature qui découvre ce monde, et d'un vieux producteur, Rafael Quevedo, dont les heures de gloire semblent s'être enfuies, à moins que ne surgisse l'idée d'une émission susceptible de tout faire basculer."
Et cette idée, c'est que les candidats à une nouvelle émission de téléréalité soient des SDF ! Devant les problèmes juridiques et autres complications liées à une telle entreprise, l'idée finale a évolué en l'exploitation de sinistrés. Mais il ne s'agira finalement plus d'une simple téléréalité. Il faudra qu'il y ait un scénario mélodramatique à souhait et qu'on réinvente le passé des candidats. Tout doit être fait pour conquérir l'audience à tout prix !
"Quevedo veut tout ce qu'il y a de mieux. Des gens dans la misère mais qui sachent parler, qui puissent bouger avec une certaine aisance, qui aient un minimum de dispositions pour être acteurs."
C'est mon premier roman vénézuélien et je ne m'attendais pas à autant de fraîcheur et d'humour (énormément ! Un vrai plaisir de lecture pour cet aspect-là ! Des situations, des dialogues délectables et des tournures de phrases truculentes), ni, en parallèle, à une certaine profondeur, mais pas le genre plombant, non, "juste" un regard lucide (et cynique) sur la vie, les rapports humains et la société. Des réflexions qui sonnent justes. Sans parler des personnages, hauts en couleur.
Du coup, je suis conquise !
Du coup, je suis conquise !
Un roman qui vaut le détour aussi rien que pour les dialogues de telenovelas retranscrits (grands moments "hyène hilare", j'en pleurais de rire !) illustrant des histoires à l'eau de rose, kitch et plouc au possible. Je ne peux pas les recopier ici, cela prendrait trop de place, mais une réflexion d'un des personnages résume tout à fait ce qu'on pourrait en penser :
"En fait, je n'ai jamais regardé un feuilleton en entier. Je les trouve insupportables, simplistes, sans finesse, vraiment très mièvres. Personne ne joue correctement. Pas même les murs, les portes, les meubles."
D'autres extraits sur le sujet :
"Chaque fois que je sens que ce que j'écris est sirupeux, d'un ridicule qui me soulève le coeur, je tiens alors pour certain que je suis sur la bonne voie, que je fais ce qu'il faut faire. [...] C'est là la seule nature de mon travail : l'excès de sentimentalité."
"C'était tout à la fois une métaphore du pays et une valeur statistique. Une femme pauvre attendait là dehors, haletante, dans l'espoir que nous lui jetterions un rêve. "C'est pour elle que tu dois écrire." "
L'auteur
Alberto Barrera Tyszka, né à Caracas en 1960, romancier, poète, scénariste pour la télévison et journaliste vénézuélien, est professeur à l'Université Centrale du Venezuela.
Le prestigieux prix Heralde (Espagne) a récompensé en 2006 son roman La Maladie.
Venezuela => 6/28
Ravie que ce roman, d'une petite maison qui fait de précieux livres, t'ait plu. Et vive la littérature latino !
RépondreSupprimerC'était vraiment une bien chouette surprise cette lecture ! Merci pour cette découverte !:-) Ah oui, il y a vraiment du bon et de l'inattendu côté latino !
SupprimerRien à la bibli, alors qu'il y avait du potentiel hyène hilare, c'est bien ma veine!
RépondreSupprimerEt puis je l'ai acheté version ebook, je ne peux donc pas te proposer de te l'envoyer.:-( Rhaa pourtant ça vaut vraiment le détour ! Une proposition d'acquisition à faire à ta bib' pour compenser leur manquement en BD ? (je parle de Saga & co. ;-))
SupprimerEncore un ovni que tu nous proposes là. Très tenté je suis, même si je trouve la couverture affreuse ;)
RépondreSupprimerDes fois, il faut passer outre les couvertures (encore que celle-là, je la trouve assez sympa, plutôt sobre, avec un côté BD en plus^^). Je te déconseille d'aller jeter un oeil à la couverture de la version originale, elle pourrait te faire fuir loin loin loin !:-)
SupprimerBien tentant dis donc.... Dans le sujet roman cynique sur la téléréalité, tu peux lire celui d'Amélie Nothomb : Acide Sulfurique. Tu devrais aussi te régaler, même si c'est de la littérature Française ;)
RépondreSupprimerAh merci pour la recommandation ! Ça fait un moment que ça me démange de replonger dans l'univers d'Amélie Nothomb mais tant de romans sont parus depuis la dernière fois que je l'ai lue qu'il m'est difficile de faire un choix. Noté, donc.:-)
SupprimerUne lecture à point puisque je pars pour le Costa Rica dans quelques jours, j’aime toujours découvrir de nouveaux auteurs de l’Amérique latine. Des bons moments de rire à zygomatiques (^^) ça ne se refuse jamais, de la légèreté parce que ça fait du bien et en plein coeur de la culture latino, il faut absolument que je note ce titre!
RépondreSupprimerSuper les extraits :D)
Bon weekend à toi
Ah oui, là, côté lecture à zygomatiques, voilà une excellente pioche que je recommande !^^ Et en plus, côté latino, on n'en connaît pas assez pour se permettre de passer outre.;-) Et puis, il n'y a pas que de l'humour, il y a une certaine profondeur et des réflexions intéressantes. Bref, encore une fois, je recommande !
SupprimerBonnes vacances dans quelques jours alors, si j'ai bien compris ! (aaaaah la chance, le Costa Rica ! Ça promet d'être bien !)
Bon weekend en attendant. Bises.