dimanche 3 juin 2018

COMME UN CHEF


COMME UN CHEF

Un énième album sur la cuisine ? Dans mes bras ! Dès qu'on parle expériences culinaires, amour et passion pour la nourriture, je réponds, "présente" ! C'est un thème auquel je ne cherche pas à résister. C'est simple, j'en raffole ! Dès que je l'ai repéré en librairie, j'étais comme folle. D'autant plus qu'Aurélia Aurita était aux commandes graphiques. C'était pour moi une valeur sûre. J'étais moins convaincue par Benoît Peeters dont je ne connaissais que sa casquette de scénariste de BD, et encore, assez mal car je n'ai lu (et ça remonte) que deux albums sur le Japon auxquels avait participé Frédéric Boilet et ça ne m'avait pas laissé un souvenir très marquant. J'avais également vu son nom associé à celui de François Schuiten pour d'autres BD a priori de renom mais dont l'univers ne me parlait pas vraiment. Bref, ça faisait un moment que je ne m'intéressais absolument pas à ce qu'il pouvait produire.

Rien ne m'avait préparée à le voir associé à cet album le présentant comme un véritable passionné de cuisine gastronomique, et non pas en tant que simple goûteur et appréciateur du résultat (comme ça pourrait être mon cas) mais en ayant mis la main à la pâte dans sa jeunesse, apprenant les recettes les plus subtiles en autodidacte, jusqu'à tenter de devenir cuisinier à domicile. Voilà un destin contrarié qui m'intriguait au plus haut point et que j'étais vraiment curieuse de découvrir.

J'ai eu un vrai coup de coeur dès le départ pour les dessins d'Aurélia Aurita. J'ai toujours beaucoup aimé son coup de crayon mais j'ai totalement adhéré ici à son idée de ne mettre en couleur que les plats ou les ingrédients, ainsi mis en lumière en héros du récit. L'effet est vraiment superbe et rehausse l'ensemble graphique. C'est ce qui manque un peu, je trouve, dans les mangas du type Le Gourmet solitaire. En plus, ses dessins mettent vraiment l'eau à la bouche. Rarement dessins de nourriture ne m'avaient fait cet effet. Je les ai trouvés vraiment réalistes, d'une précision à couper le souffle, mettant en valeur la beauté, voire la saveur des plats. Ça fait illusion en tout cas. J'ai adoré aussi sa représentation graphique de Paris, sans parler de Bruxelles.

Et puis, quelle expérience de jeunesse intéressante nous offre Benoît Peeters à travers cet album. Une personnalité dont les passions sont communicatives et que j'ai eu plaisir à découvrir ici. Un véritable touche-à-tout artistique qui refuse les hiérarchies entre disciplines et qui, dès lors qu'il aura eu une révélation à travers l'art culinaire, ne cessera de tenter de se former et se surpasser dans ce domaine, avec parfois juste les moyens du bord et de ses finances.

"J'ai pour la cuisine presque autant de ferveur que pour la littérature. J'y pense continuellement."

C'était assez épatant d'ailleurs de voir cette passion pour la cuisine, une passion digne des grands cuisiniers. En lisant cet album, si on ne connaît pas Benoît Peeters, on pourrait avoir l'impression d'avoir entre les mains un ouvrage sur la jeunesse d'un grand chef cuisinier, et non d'un écrivain ou scénariste de BD.

C'était intéressant aussi de voir qu'il y a 40 ans, dès 1975, il s'adonnait déjà à ce que les gens ont lancé comme une nouvelle mode ces dernières années et qu'on peut voir à toutes les sauces à la télé ou sur certains blogs et autres réseaux sociaux, avec une cuisine quasi gastronomique à domicile, une cuisine de précision, sophistiquée, où l'inventivité et l'originalité sont les maîtres-mots sans jamais écraser toutefois le goût et les saveurs. Quelque part, on pourrait dire que Benoît Peeters était presque un grand visionnaire de la cuisine, et ce, à même pas 20 ans !

"La "Nouvelle Cuisine" reste trop timorée. La plupart des chefs ont peur d'effrayer leurs clients. Il faut inventer de nouveaux agencements, de nouvelles textures !"

Un régal cet album !

Également commenté par Jérôme.

12 commentaires:

  1. Difficile de ne pas saliver, là... (au fait, un restau chinois s'est ouvert dans ma petite ville)

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    1. Non mais ta ville va bientôt devenir ZE Place to be !^^ Une prochaine virée s'impose !^^

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    2. Ce WE c'étaient les Geek Faeries, 7000 jeunes (surtout des jeunes) lâchés dans la ville et le parc du château, tout un monde, des costumes épatants et j'ai cru halluciner , je ne suis pas sûre, mais j'ai cru reconnaître le personnage principal de Saga (les cornes!)
      Pour le restau, j'en ai entendu du bien (pas encore testé. Mais les chinois sont bien là, les touristes, etc. Genre les mariés qui se prennent en photo devant l'église... Pas tous les jours, bien sûr.
      Oui, une virée s'impose.

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    3. Ah oui les Geek Faeries ! Il faut que je me note les dates de cet événement. Je le rate à chaque fois alors que ça doit vraiment valoir le coup d'oeil. T'es trop dans l'air du temps ! Tu as vu, tu as reconnu un personnage de Saga !^^
      Bon, sinon une virée par chez toi me dit carrément mais j'ai peu de congés vu que je n'ai pas encore un an d'ancienneté dans mon nouveau boulot. J'ai déjà prévu un truc en Auvergne en août (du swing au coeur des volcans^^) mais à voir si sur un weekend je ne peux pas aller profiter des fromages de ta région.^^

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  2. Héhé Benoît Peeters c'est du Belge, et du bon ;-)

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    1. C'est ce que je pensais au début, avec son nom, le fait qu'il ait vécu en Belgique, et son expertise sur Hergé, mais j'ai l'impression qu'il est bien franco-français.^^

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  3. Miam, il fait envie ce livre !

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    1. Exactement ma réaction quand je l'ai vu.;-)

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  4. je l'avais noté et hésitais à l'acheter, je n'hésite plus:) On se retrouve vraiment dans tous les domaines en ce qui concerne nos goûts en lecture, dis donc!

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    1. C'est vrai, j'avais remarqué aussi.^^ Oui, n'hésite pas à te procurer cet album, tu vas te régaler !:-)

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  5. C'est vrai que son parcours est très surprenant. Sa passion pour la cuisine est totale et sans compromis c'est assez impressionnant !

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    1. Oui, on sent un petit regret de n'avoir pas pu suivre cette voie professionnellement mais en même temps, la passion est toujours là. C'est finalement le plus important.

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