dimanche 10 mars 2013

LA BAGUETTE ET LA FOURCHETTE


LA BAGUETTE ET LA FOURCHETTE

             LES TRIBULATIONS D'UN GASTRONOME CHINOIS
             EN FRANCE

Une très bonne idée que ce livre de l'auteur Yu Zhou, un amoureux de la France et un passionné de gastronomie, qui ne renie pas pour autant sa culture d'origine, et qui rend, à travers ces pages, un bel hommage à la culture chinoise et à son art culinaire, en jeu de miroir avec la culture française et sa gastronomie.

Autant dire que j'ai dévoré ce livre très instructif et plutôt ludique au travers de ses réflexions comparatives entre les deux cultures, ses anecdotes populaires et philosophiques, ses contes chinois et les recettes particulièrement appétissantes qui viennent illustrer ponctuellement certains propos.

Ici, on découvrira que le sandwich français et le ravioli chinois ont bien plus en commun qu'on ne le penserait, que le cassoulet est le plat français le plus chinois, et si pour un Français, mettre du soda dans son vin pour le rendre plus sucré relève du sacrilège (ce qui se faisait en Chine il y a encore quelques années), pour un Chinois, mettre autre chose que de l'eau dans son thé (comme du sucre, ou du lait) est juste impensable.
Et attention, en Chine, on lève effectivement son verre en disant "tchin" (plus précisément "qing", qui signifie "je vous en prie" ou s'il vous plaît"), mais il faut éviter de dire "tchin-tchin" à des Chinois ou à des Japonais car "tchin-tchin" se prononce comme "embrasse-moi" en chinois et comme "zizi" en japonais !


Au début de ma lecture, j'avais post-ité quasi chaque page tellement il y a de phrases et citations dignes d'être relevées.
Je me contenterai de restituer ici un long passage qui illustre assez bien l'esprit de cet ouvrage.

A propos d'une recette de boeuf à la sauce soja trouvée dans un vieux livre de recettes chinois
"Ingrédients : 3 livres de boeuf, quelques morceaux de gingembre, quelques brins de ciboulette, un peu de sucre et d'alcool de riz et un petit peu de glutamate..
Pour un lecteur français, sans doute est-il inimaginable de trouver des termes comme "un peu" ou "un petit peu" dans un livre de cuisine. "Un peu", est-ce 1 gramme, 1,5 gramme ou bien 2 grammes ? Pour les Chinois, cela n'a rien de choquant. [...]
[...] Cette façon de rester dans le flou relève d'une habitude que les Chinois ont héritée de leurs parents et de leurs grands-parents : cela fait partie de leur façon de penser, de leur philosophie. Le destin humain est incertain, le monde est en perpétuel mouvement. Le dosage des ingrédients dépend non seulement du type de denrées qu'on utilise [...], mais aussi du goût de chacun. Les Chinois du Nord aiment les goûts relevés et salés, tandis que ceux du Sud préfèrent en général les goûts doux et légers.
Les livres de cuisine ne servent donc qu'à donner une indication générale. C'est au lecteur de se forger sa propre opinion et de trouver la voie qui lui convient. C'est précisément là que réside l'art culinaire. D'ailleurs, selon un proverbe chinois, "le livre est figé, mais l'homme est vivant"."

10 commentaires:

  1. Je suis sure que j'ai déjà croisé ce livre sur un blog mais je ne me souviens plus lequel. Je comprend tout à fait que tu ai dévoré ce livre.

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    1. Oui, je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi amusant qu'instructif. Je pensais que ça allait être plus formel, dans le genre essai un peu sérieux sur les bords, mais les nombreuses anecdotes rendent le tout très vivant et agréable à lire.

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  2. Soupirs... Complètement dans mon créneau, ce bouquin (je flashe plus sur la Chine que sur le Japon, je l'avoue)

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    1. J'avoue que j'étais ravie de découvrir ce livre plutôt original dans son concept et sa thématique car effectivement, il n'y en a presque que pour le Japon en réalité dès qu'on aborde les curiosités côté Asie.:)
      Il y a un autre livre côté Chine que j'avais repéré et qui m'intéresse, c'est "Les Chinois sont des hommes comme les autres" (à la bib', yes!)
      Bon, sinon, côté Japon, je désespère de mettre la main un jour sur "La plus grande cuillère à riz du monde". Je pense qu'il va falloir sortir le porte-monnaie pour celui-là...

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  3. Ca peut être sympa. décidémment, tu vas bientôt être la specialiste es chine et japon françasise.
    Mon frère, au mexique, mettait aussi du coca pour cuisiner certaines viandes. C'est vrai que quand il a voulu faire la même chose lors d'une réunion de famille, j'avoue qu'on a été sceptique... Mais finalement, c'était bon !

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    1. Du coca dans la viande??!? Intrigant en effet! Bon, on fait bien du canard à l'orange, on cuisine bien de la viande au miel, au vin, au porto etc, alors pourquoi pas après tout...:)
      Bon, sinon ce livre est franchement sympa (et relativement court). Spécialiste es Chine et Japon... il faudrait déjà que je maîtrise les langues...

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  4. Je viens à la fois découvrir ton blog et te confirmer ma participation à la LC sur Les amants du Spoutnik.

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    1. Super ! Je n'ai pas pu avancer depuis hier mais je me réjouis de continuer ma lecture ce soir !
      Au plaisir des échanges !

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