MISÉRICORDE

MISÉRICORDE

traduit du danois par Monique Christiansen

Et voilà, j'ai enfin lu un Jussi Adler-Olsen, cet auteur de polars danois que j'ai beaucoup vu sur la blogosphère littéraire récemment, accompagné d'un enthousiasme général et convaincant. Forcément, l'envie de le lire a fini par se faire ressentir vivement, d'autant plus que je n'ai pas beaucoup d'auteurs danois dans mes rayons...

J'ai opté pour le premier de la série pour faire les choses dans l'ordre, bien que le dernier paru, Délivrance, me tentait davantage (l'enthousiasme me semblait plus explosif encore sur ce titre-là). Hé bien, peut-être aurais-je dû suivre mon instinct et lire ce dernier...

Le problème, c'est que pour qu'un polar m'emballe véritablement, il faut que l'intrigue soit vraiment originalissime, scotchante, et inattendue au moins sur la fin, et c'est ce qui m'aura manqué ici. J'ai même trouvé le dernier tiers du récit un peu longuet dans la mesure où les voiles du mystère avaient été levés et qu'il restait plus d'une centaine de pages avant une fin évidente.

L'histoire en un tour d'horizon : Merete Lyyngaard, une jeune politicienne, a disparu il y a cinq ans. L'affaire a été classée sans suite jusqu'à la création du Département V constitué du détonant Carl Mørck et de l'improbable Assad, son assistant improvisé. Alors qu'ils tentent d'y voir plus clair dans cette affaire, on découvre avec horreur que la jeune femme a été séquestrée dans une cellule depuis tout ce temps et que ses ravisseurs semblent avoir une sérieuse dent contre elle.

Une intrigue prometteuse mais dont les réponses au pourquoi m'ont un peu déçue. D'une, j'ai trouvé ça particulièrement tragique et morbide au fond, et de deux, je m'attendais à une raison plus "originale".

Quelques invraisemblances m'ont également gênée, l'inspecteur et son assistant qui s'engouffrent seuls, sans préparation, sans armes, sans back-up, dans la tanière du loup, des facilités, entre autres dans la façon dont on résout des questions restées en suspens pendant cinq ans, une intrigue avec des méchants frôlant la caricature, et enfin, le polar où tout se dénoue et se recoupe en un claquement de doigts et qui se finit bien, comme on s'y attend.

Le tandem Carl Mørck/Assad vaut le détour cela dit, et je l'ai trouvé plutôt original et drôle, tout ce que je recherche en fait. Les scènes du sous-sol du commissariat sont assez cocasses et ne manquent pas de piquant. 

Une chose qui me marque dans les polars nordiques, c'est qu'ils sont assez axés politique et critique des tabloïds. Et puis il y a un réalisme assez sombre autour de la vie professionnelle et privée des protagonistes. Je n'en ai pas lu énormément cela dit pour en faire une généralité. 

Pas un coup de coeur comme je l'espérais, mais je reste curieuse de Délivrance. Ce ne sera pas pour tout de suite, tout de suite cela dit, n'ayant pas été assez convaincue ici pour en faire une urgence.

L'auteur

Né à Copenhague en 1950, Jussi Adler-Olsen a étudié la médecine, la sociologie, le cinéma et la politique. Ancien éditeur, il connaît un succès sans précédent avec "Département V", série bestseller qui compte déjà quatre tomes et qui a remporté les prix scandinaves les plus prestigieux. La série est en cours de traduction dans une trentaine de pays. Miséricorde est le premier volet, suivi de Profanation et de Délivrance.