lundi 28 novembre 2016

LE PETIT GUS


LE PETIT GUS

Aaah ! Comme je me frottais les mains à l'idée de replonger dans l'univers du Petit Nicolas mais version 21è siècle. C'est que Le petit Nicolas a bercé toute mon enfance. J'ai dû lire et relire toute la série une dizaine de fois, ne me lassant jamais de retrouver notre petit bonhomme et ses copains. Ses mots d'enfant, ses expressions si typiques et ses réflexions me faisaient sourire et je m'amusais beaucoup de ses péripéties. Aaah l'univers de l'enfance et des bêtises ! Un régal à l'époque !
Aux commandes du texte et des dessins ici, Claudine Desmarteau, l'auteure, a décidé de faire vivre ce petit Gus en hommage au Petit Nicolas, car "même si les souvenirs d'enfance ont une saveur intemporelle et universelle, les cours de récré et le monde ont bien changé depuis Le petit Nicolas."

Oui, c'est vrai, c'est ce qui m'intéressait aussi d'ailleurs dans ce Petit Nicolas 2.0 où j'imaginais un univers à mille lieues de l'original avec toutes les nouvelles technologies, téléphones portables, jeux vidéo, qui ont sensiblement changé la face du monde et la façon de communiquer, le comportement, les exigences et les aspirations des nouvelles générations.
Ceci dit, même si cet aspect est évoqué en passant - le frère de 17 ans qui utilise msn pour se trouver une date et qui se fait larguer par sms, Gus qui veut une console pour Noël - je ne l'ai pas trouvé si marquant ni déterminant dans le récit. Ça n'apportait rien de particulier, ça posait juste le contexte d'un univers, différent en cela du Petit Nicolas certes, mais ça n'a finalement pas suffi à m'enthousiasmer pour ce livre.

Ce qui m'a beaucoup dérangée, c'est que le tout sonnait un peu faux, pas naturel, comme une pâle copie. Comme si on essayait d'imiter un style mais en vain. Comme si un droitier essayait de peindre la Joconde avec la main gauche. Comme si on prenait une recette traditionnelle et qu'on l'adaptait à une cuisine sans gluten (bon, il paraît que ce n'est pas si mauvais). Comme si on buvait du café avec des édulcorants.

Autant le style Sempé/Goscinny m'évoquait vraiment la plume, l'état d'esprit et les mots d'un gamin de 8-9 ans (et j'avais à peu près cet âge-là quand je le lisais), autant là, j'avais vraiment du mal à me laisser prendre au jeu. Je sentais l'artifice, le travail de l'auteure qui essayait d'imaginer et d'imiter le style d'un gamin de 10 ans de nos jours. Et pour moi, ça ne collait pas, je n'étais pas convaincue. Mais je ne m'y connais peut-être plus, je ne suis plus dans le coup, haha !

Petit détail qui a son importance aussi, le petit Gus a un frère de 17 ans et une soeur de 14 ou 15 ans. L'histoire tourne donc beaucoup autour des rapports entre eux et leur accorde pas mal de place, et les histoires d'ado, j'avoue, ça me botte moins. Ce qui m'a chiffonnée aussi, c'est que tout était super convenu et très cliché, que ce soit dans le style, les événements, les rapports frère/soeur, les rapports parentaux... Bon, les histoires avec les copains et les histoires de fille, ça m'a fait sourire par moment, mais vraiment, c'est parce que j'essayais d'y mettre du mien.
Dans l'ensemble, j'ai trouvé ça gentillet mais sans saveur. Sympa mais on n'en reprendra pas. Oui, car ce tome a une suite, dont Le petit Gus au collège, Le petit Gus en grandes vacances...

Par ailleurs, j'ai trouvé les dessins particulièrement affreux, ressentant du coup de la nostalgie pour les dessins de Sempé. Bon, j'imagine bien que le style est volontaire, mais vraiment, je n'accrochais pas non plus à ce parti pris.

Dans le genre, j'ai de loin préféré Le petit Malik de Mabrouck Rachedi qui a su raconter l'histoire d'un petit gars de banlieue évoquant le petit Nicolas sans que ce soit un calque.
Enfin, je salue tout de même l'hommage à Sempé et Goscinny, il fallait le faire. 

L'auteure
Claudine Desmarteau, née en 1963, a été publicitaire, dessinatrice de presse, puis directrice artistique dans la publicité. Sa rencontre avec les éditions Seuil Jeunesse l'entraîne à partir de 1999, dans le monde de la littérature jeunesse. Aujourd'hui, elle consacre la plus grande partie de son temps à écrire et à illustrer pour les enfants.

12 commentaires:

  1. Le petit Nicolas, c'est vraiment une valeur sûre, et une madeleine de Proust pour beaucoup de lecteurs. Quand mes enfants étaient plus jeunes, je leur lisais des chapitres et le charme opérait. Qu'est-ce que j'aime l'épisode des vacances : le Petit Nicolas avec ses potes oui, mais avec ses parents aussi !
    Et à te lire, mieux vaut finalement se replonger dans l'original on dirait...

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    1. Mon ressenti est très personnel, ce livre m'a presque énervée tellement il n'était pas à la hauteur de mes attentes, mais d'autres ont adoré, et ce qui est amusant, c'est que le charme du petit Nicolas n'avait pas opéré sur eux.:-) Comme quoi...

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  2. J'ai adoré Le petit Gus. Mais je n'aime pas trop Le petit Nicolas, c'est peut-être pour ça...

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    1. Oui, peut-être que si on aime l'un, on ne peut pas aimer l'autre, haha !

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  3. Le petit Nicolas, ça tient encore la route (et Goscinny! j'ai chez moi les Dingodossiers de Goscinny et Gotlib, des valeurs sûres!)

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    1. À 100% avec toi là-dessus ! Aaah ! Les Dingodossiers font partie des albums que j'ai dû lire et relire aussi plus jeune, et dont je ne me lassais pas.

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  4. Je suis comme Pauline, pas fan du petit Nicolas. Gus par contre j'ai adoré, même la suite pendant ses vacances d'été ;)

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    1. Que-ouah ? Pas fan du petit Nicolas, toi ? Ah ben mince alors, j'aurais pensé complètement l'inverse. Comme quoi, haha ! Bon, comme je disais à Pauline, apparemment, c'est soit l'un, soit l'autre...

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  5. Moi j'aime les deux, comme quoi ! :-D

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    1. Aaaah mais toute ma théorie tombe à l'eau !! ;-)

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  6. Même ici dans mon Québec, qu'est-ce que j'ai lu Le petit Nicolas, je l'adorais!
    Le petit Gus par contre je ne suis jamais allée à sa découverte. Je retiens ce que tu en dis, que le tout sonne un peu faux. Je peux concevoir que du petit Nicolas à un Gus où les rapports sont plus "ados" que petite enfance peut décevoir certains.
    Quoi qu'il en soit j'irai le découvrir et reviendrai t'en parler, du coup je suis vraiment curieuse! :D
    Bonne nuit à toi ;-)

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    1. Oooh on lit et on aime aussi Le petit Nicolas au Québec ? Remarque, ces histoires liées à l'enfance sont tellement universelles que le contraire m'eut étonnée.:-)
      Très curieuse de ton avis sur Le petit Gus ! Ça se trouve, tu apprécieras. Je pense que j'en avais de trop grandes attentes et que j'espérais revivre mes lectures d'enfance, mais un peu comme avec les relectures des années plus tard, on se risque quand même à la déception, surtout quand on a l'impression de relire une copie palôtte de l'original...
      Bon weekend.:-)

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