SCHÉMAS ARTIFICIELS
(THE MURDERBOT DIARIES - 2 : ARTIFICIAL CONDITION)
traduit de l'anglais (États-Unis) par Mathilde Montier
Oui... Le titre, la couverture... Tout cela n'est pas très engageant, mais cette série a un petit goût de reviens-y une fois qu'on y a trempé l'oeil, et c'est à peine deux mois après avoir lu le premier volet que j'y reviens déjà ! Il faut dire qu'AssaSynth, notre SecUnit, un androïde de sécurité assez insolite dont le passe-temps favori est de binger séries et feuilletons pour tromper son ennui, est attachant bien malgré lui. Un aveu qui le tétaniserait, lui qui n'est pas très à l'aise au milieu des humains dont il préfère limiter toute interaction au strict nécessaire.
Dans ce tome, notre androïde s'est fait la malle, déterminé à enquêter sur le dysfonctionnement à l'origine du surnom qu'il s'est lui-même donné, AssaSynth. Ses souvenirs ayant été en partie effacés, il lui faut remonter aux sources et se rendre sur le lieu de "l'incident" pour comprendre ce qu'il s'est réellement passé.
Sur le chemin, il embarque à bord d'un vaisseau spatial sous le contrôle d'un cargobot (un bot complexe qu'on pourrait assimiler à une IA aux commandes de la navette) qu'il a tôt fait de baptiser EVE (alias l'emmerdeur de vaisseau expéditionnaire 😆). Aaah j'ai adoré leurs interactions, surtout quand ils se mataient des séries, à deux doigts des larmes virtuelles ! C'était absolument jubilatoire. Et leurs chamailleries ! L'autrice, Martha Wells, que j'ai de plus en plus en affection, est partie dans de sacrés délires avec ces deux-là.
"Tous les synthétiques sont-ils à ce point illogiques ? a rétorqué l'emmerdeur de vaisseau expéditionnaire, qui, du haut de sa phénoménale puissance de calcul, avait dû me tenir virtuellement la main pour supporter le choc émotionnel d'un feuilleton."
Bien sûr, ils vont finir par s'apprivoiser et EVE va aider AssaSynth à se faire passer pour un humain augmenté, ce qui va permettre à ce dernier d'enquêter sur l'incident sans trop se faire repérer une fois sur place. Pour brouiller davantage les pistes, notre androïde se fait embaucher comme consultant de sécurité auprès d'un groupe de jeunes chercheurs scientifiques en litige avec leur employeur. Et là, c'est le début des ennuis... mais aussi, l'occasion, pour l'autrice, de déployer des personnages reflétant la diversité de cet univers où se côtoient humains et divers types d'intelligences artificielles, dont les sexbots, officiellement appelés des EscortUnits ("mais tout le monde sait très bien ce que ça veut dire"^^).
Avec ce deuxième tome, je commence à entrevoir le schéma de la série. Notre SecUnit, accro aux séries et feuilletons et s'ingéniant à limiter au maximum ses interactions avec les humains, se retrouve embarqué dans des missions de sécurité plus ou moins malgré lui. S'ensuivent action, enquête, dangers de toute sorte, au cours desquels il finit par s'attacher émotionnellement à ses clients et réciproquement.
Un schéma qui engendre aussi des situations, des interactions, des pensées et des dialogues franchement drôles, le tout délivré sur un ton détaché, un peu blasé, voire désenchanté, qui me fait toujours doucement ricaner. Ce SecUnit est impayable !
Comme au tome 1, il y a toujours ce côté feel good à la Becky Chambers, et on pourrait parler ici aussi de soft space-opera humaniste.
C'est quand même bien addictif. Toujours partante pour la suite !^^
Les tomes sont indépendants mais il vaut mieux les lire dans l'ordre, comme pour les séries policières avec personnages récurrents
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