traduit du danois par Françoise et Marina Heide
Une bonne occasion de rajouter une autrice danoise sur mes étagères.
Au départ, c'est 11% (sorte de fable dystopique où le patriarcat est devenu matriarcat, pour résumer grossièrement) qui m'avait attirée dans les filets de l'autrice, Maren Uthaug, car même si Une fin heureuse (seul disponible en bibli) était estampillé "humour (noir) décalé", j'hésitais quand même à m'embarquer dans une histoire de croque-morts sur plusieurs générations. L'autrice étant visiblement une chouchoute des libraires, j'ai fini par céder à la curiosité.
Me voilà donc plongée, mal assurée, dans une saga familiale qui court sur sept générations (mais le livre n'est pas si épais) de croque-morts, dont les petites filles sont toutes prénommées Liliane, et les petits garçons, Christian. Sauf l'avant-dernier, Nicolas, qui est aussi le narrateur de cette saga. Et son autre particularité, mais qui n'est pas des moindres, c'est qu'il est nécrophile. Tandis qu'il emmène ses deux enfants en voyage, Nicolas tente de comprendre sa part d'ombre et retrace l'histoire de cette "lignée d'excentriques au service des défunts." Chaque chapitre est ainsi consacré à chacun des ancêtres, en commençant par leur aïeule polynésienne au 19e siècle, avec des retours réguliers dans l'histoire personnelle de Nicolas dans l'actuelle Copenhague.
J'étais un peu dubitative au début mais finalement, je suis rentrée assez facilement dans ce roman qui m'a bien amusée la plupart du temps, les personnages étant tous plus barrés les uns que les autres (le chapitre sur Lone Helle, la mère de Nicolas, est mon préféré !). Je m'attendais toutefois à quelque chose de plus grinçant, à un humour plus noir, mais ça ne secouait pas autant que je l'avais imaginé. C'était presque davantage une balade tranquille dans l'histoire d'une famille sur plusieurs générations, avec un petit topo sur l'évolution des rites et services funéraires à travers les siècles. Très intéressant d'ailleurs tout cet aspect qui a servi de base à l'intrigue. Les passages sur les superstitions de l'époque m'ont particulièrement amusée.
On n'est pas dans de la grande littérature en revanche, l'écriture manque un peu de relief, mais comme l'autrice a pris le parti de détourner tout ça à l'humour, à en faire quelque chose de pas trop sérieux et à s'en amuser, le style reste cohérent avec l'esprit du livre.
Là où c'est nettement moins fun et où il faut s'accrocher par moment, ce sont les chapitres autour des pulsions inavouables de Nicolas. Morbide à souhait. Trop de détails. C'était vraiment répugnant à lire.
Après enquête (car on se pose forcément des questions sur ses motivations), l'autrice a voulu explorer et creuser ce sujet qui l'intriguait car incompréhensible pour elle. Manque de pot, on n'avait peut-être pas envie de l'explorer autant qu'elle 😅, donc on subit un peu des descriptions dont on se serait passé.
Malgré tous ses efforts, la nécrophilie reste un fait qui me dépasse. Elle n'a pas vraiment réussi à me rendre Nicolas sympathique et je pense qu'aucun livre, aucun témoignage, ne réussira à me rendre cette pratique compréhensible.
En revanche, c'est très vrai ce que l'autrice dit sur le fait qu'en réalité, dans nos sociétés, il y a plein de rapports aux morts acceptés sans que personne ne sourcille.
"Les livres d'histoire regorgent de nécrophiles qu'on admire, voire qu'on divinise, et qui ont du pouvoir." Ceci en référence à Blanche-Neige et La Belle au Bois dormant pour ne citer que quelques exemples. Sans parler du succès de Twilight...
L'autrice
Maren Uthaug est née en 1972 d'une mère norvégienne et d'un père same. À sept ans, sa famille quitte la Norvège et s'installe au Danemark. Elle a d'abord travaillé dans la publicité avant de réaliser des chroniques satiriques illustrées puis des romans graphiques, tout de suite salués par la critique. En 2013, elle écrit son premier roman, Et voilà tout. Après Là où sont les oiseaux en 2021, elle signe Une fin heureuse en 2023.
Ça ne me dit pas grand chose cette histoire, surtout avec les descriptions bien glauques.
RépondreSupprimerNecrophilie je m'en passe, sinon le reste a l'air intéressant (coutumes etc)
RépondreSupprimerLe côté morbide m'arrête net. J'ai de plus déjà lu (ou commencé ?) un livre de cette autrice sans accrocher à l'écriture (La petite fille et le monde secret titré aussi Et voilà tout).
RépondreSupprimerCe titre avait l'air intéressant avec cette histoire familiale de croque-morts, mais je bloque complètement sur l'aspect nécrophilie...
RépondreSupprimerOuep je vais suivre tout le monde....le mot clef: necrophilie, me depasse aussi.....donc je passe...;)
RépondreSupprimer