THE SILENT PATIENT

( DANS SON SILENCE )

 

Une recommandation d'une nouvelle collègue côté "thriller avec un twist dément", et comme j'avais tout à fait envie d'une lecture de ce genre sur le moment, j'ai suivi les yeux fermés. Un titre qui est passé sous les radars me concernant, mais j'ai découvert que c'était un best-seller de 2019, traduit dans 49 pays. Je pensais que même si je trouvais à redire ici ou là, je passerais tout de même un bon moment de lecture divertissant et addictif comme avec La Femme de ménage. Ça me va très bien de temps à autre, surtout l'été.^^

Le contexte de l'intrigue en quelques lignes : Depuis qu'Alicia, jeune peintre britannique en vogue, a été arrêtée après avoir été retrouvée chez elle, hagarde et recouverte de sang devant le cadavre de son mari, elle ne prononce plus le moindre mot. Jugée mentalement irresponsable, elle se retrouve internée dans une clinique psychiatrique. Six ans plus tard, le docteur Theo Faber n'a qu'une obsession : faire reparler Alicia.

Un indicateur pour moi du genre d'un roman et du public cible, du style et du niveau d'écriture, ce sont les descriptions des relations amoureuses. Dès que c'est trop cliché, presque gnangnan, trop idyllique, que ça arrive au milieu de nulle part, de façon détaillée mais sans âme, juste des phrases convenues, je sais que je n'aurais jamais dû ouvrir ce livre.

Au début, je trouvais le style un peu classique mais correct, ça faisait le job pour un thriller psychologique, mais au fur et à mesure que j'avançais, j'avais l'impression que ça se dégradait jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien pour le sauver vraiment narrativement.

Un exemple d'incohérence stylistique, le journal d'Alicia. Pour moi, on n'écrit pas un journal comme on écrit un roman, de façon aussi détaillée et soignée dans les descriptions ou les explications, comme si on écrivait pour autrui et non pour soi. Il ne me semble pas non plus qu'on reproduise des vrais dialogues, comme dans un roman...

Côté psychothérapie, rien de très crédible non plus dans le comportement, les réactions, les dialogues du personnel. C'était vraiment mal écrit, cliché, incohérent, pire qu'une mauvaise série Z avec des mauvais acteurs. Quant au docteur Faber, il agissait davantage comme un détective qu'un psychiatre. Sans parler du fait qu'il avait lui-même de nombreux problèmes personnels à régler avec lesquels il nous ennuyait. Cela dit, par la suite, on comprend pourquoi l'auteur insistait autant sur cet aspect. Cela a effectivement sa place dans l'intrigue, mais c'est raconté avec une telle lourdeur que ça en perd tout son intérêt.

Bref, l'idée de l'intrigue était intéressante, il y avait un fort potentiel même. C'est vrai aussi que le twist est de taille, mais c'est servi par un si mauvais style narratif qu'on n'y croit pas une seconde.

Un presque 5/5 étoiles pourtant sur Goodreads, mais si on se fie au nombre de lecteurs, il y en a quand même bien 150.000 qui n'ont pas aimé, et ça, c'est un sacré indicateur que je n'aurais pas dû négliger.

L'auteur

Né en 1977, Alex Michaelides est un scénariste britannique. Il a auparavant étudié la psychanalyse et a travaillé dans un service de psychiatrie pour jeunes pendant deux ans. Dans son silence, son premier roman, est devenu un véritable phénomène dans le monde entier.