UN CAFÉ MAISON
traduit du japonais par Sophie Refle
De l'auteur, Keigo Higashino, j'avais déjà adoré Le Dévouement du suspect X qui proposait un thriller japonais original, intelligent et subtil, confrontant un prof de maths et un prof de physique pour démêler l'affaire. Une affaire dans laquelle il n'y avait aucune ambiguïté sur le meurtrier ni sur les raisons du meurtre.
Rebelote ici. Non seulement nous retrouvons le physicien Yukawa, mais en plus, nous avons affaire à un meurtre où, encore une fois, nous connaissons l'assassin.
J'adore ces intrigues type, on sait comment la victime est morte (empoisonnée en buvant un café), on sait précisément qui est le meurtrier (l'épouse de la victime) mais on ne sait pas comment il s'y est pris dans les détails.
Et surtout, malgré des doutes sur sa méthode, il s'avère quasi impossible de prouver que c'est lui. Je trouve ça palpitant, j'ai l'impression que mes neurones se mettent en ébullition au rythme de l'enquête. Surtout quand notre physicien lui-même s'exclame à un moment, à près de la moitié du livre : "Je déclare forfait. Une telle astuce est inimaginable." ou encore "Oui, mais la solution ne s'exprime qu'avec un nombre imaginaire." Voilà qui laisse comme deux ronds de flan et laisse très peu d'espoir quant à la perspective de trouver le comment de l'affaire.
Et surtout, malgré des doutes sur sa méthode, il s'avère quasi impossible de prouver que c'est lui. Je trouve ça palpitant, j'ai l'impression que mes neurones se mettent en ébullition au rythme de l'enquête. Surtout quand notre physicien lui-même s'exclame à un moment, à près de la moitié du livre : "Je déclare forfait. Une telle astuce est inimaginable." ou encore "Oui, mais la solution ne s'exprime qu'avec un nombre imaginaire." Voilà qui laisse comme deux ronds de flan et laisse très peu d'espoir quant à la perspective de trouver le comment de l'affaire.
Notre meurtrière est en plus une redoutable manipulatrice. Elle a un alibi, la police a d'autres suspects en vue, mais elle ne cesse d'orienter la police vers la possibilité de sa culpabilité. Fou, non ? Ce qui donne une enquête encore plus retors, et un développement de l'intrigue beaucoup plus tortueux qu'on ne s'y attendait, avec des rebondissements surprenants, même quand on croit avoir les éléments essentiels en main.
Quant à la solution, elle est à la hauteur de toute cette mis en scène. Inattendue. Bluffante. Et réaliste. Je n'ai pas été déçue. C'est effectivement de l'ordre du nombre imaginaire (si si c'est possible) ! Une méthode diabolique et déterminée qui nécessitait bien l'intervention d'un physicien pour la trouver !
En dehors de l'intrigue en elle-même, j'ai adoré les personnages, notamment dans la police, les désaccords entre les enquêteurs, leurs relations, leurs échanges, la façon très méticuleuse avec laquelle ils mènent l'enquête, avec ordre et méthode, enchaînant des questions très précises, qui semblent parfois alambiquées mais j'adore ! Sans parler de l'atmosphère très japonaise qui me régale toujours, les petits comportements du quotidien qui résonnent pleinement de la culture japonaise : les chaussures laissées sur le seuil de la porte, les excuses en s'inclinant, des indices qui laissent voir la place de la femme dans la société japonaise, tout cela en fait un récit culturellement instructif et dépaysant.
Et puis, du fait de la présence du physicien dans l'intrigue, on a droit à des dialogues savoureux, du genre :
"Dire qu'une possibilité est inexistante n'est pas scientifique. Et je regrette que tu affirmes que j'ai commis une erreur parce que j'ai formulé en hypothèse incorrecte. Bon, je te pardonne, étant donné que tu n'es pas un scientifique."
Mon petit bémol c'est le personnage de la victime, le mari, assez détestable dans le regard qu'il porte sur les femmes, dans sa façon d'envisager le couple. J'ai trouvé ça un peu poussé, tiré par les cheveux, qu'il faille inventer un personnage comme lui pour justifier ce meurtre. On aurait dit une mauvaise blague, ou un "faute de mieux", mais après tout, pourquoi pas. Le reste, le développement et le dénouement de l'intrigue, par rapport à ce postulat, reste très cohérent.
Un très très bon moment de lecture en tout cas, j'ai quasi dévoré ce livre dont l'intrique m'a captivée dès le départ.
Eh ben, ça donne envie ;-) J'ai sous la main (que dis-je, sous les yeux là) grâce à ton enthousiasme un autre Japonais : Hideo Okuda que je pense lire bientôt histoire de rigoler un peu...
RépondreSupprimerAah ! Hideo Okuda ! Tu me fais penser que j'ai le second volet à lire, "Un yakuza chez le psy" ! Chouette !:-)
SupprimerBonjour A_girl.., j'ai adoré ce roman encore plus que le précédent "Le dévouement du suspect X". J'ai trouvé l'intrigue d'une grande originalité. Ce meurtre prémédité, il fallait le faire... Il faut dire que cela se passe au Japon. Bonne journée.
RépondreSupprimerBonsoir Dasola, j'ai adoré et été épatée par les deux, sans arriver vraiment à désigner le "meilleur". Je garde un excellent souvenir du "Dévouement..." mais j'ai trouvé "Un café maison" très fort aussi.
SupprimerBonne fin de semaine.
Le dévouement ..., oui j'aime bien quand on connait déjà quelques détails. mais le pourquoi du comment m'avait paru tiré par les cheveux, ou alors vers la fin je fatiguais peut être? Pas tout compris, quoi.
RépondreSupprimerMais ce Café maison, ça me plairait bien, et puis tu sais en parler. ^_^
Il me semble avoir noté un léger (très léger) bémol sur la fin du "Dévouement..." aussi, mais sinon, je n'ai vraiment pas été déçue par ce roman. Je viens de repérer qu'il y avait un troisième volet à la série avec le physicien !!! Yes !!:-)
SupprimerC'est un peu Columbo cette affaire, non ? Pas mon truc en tout cas. Mais Sandrine me rappelle que j'ai toujours un Hideo Okuda dans ma pal :)
RépondreSupprimerAh c'est quand même un autre rythme, une autre atmosphère. C'est très japonais en plus. Nonon, rien à voir en fait. Ce serait trop simple de résumer tous les thrillers/polars par un Colombo juste parce qu'il y a un meurtre dedans.;-)
SupprimerJ'aime les romans qui déstabilisent et celui-ci m'a surpris. j'ai été surprise par sa lenteur mais pas rebutée.
RépondreSupprimerJe ne dirais pas exactement lenteur, mais c'est un roman qui a son propre rythme en effet, qui prend son temps, qui nous l'impose, sans nous rendre impatient, et ça, c'est assez fort.
SupprimerRoman déstabilisant et surprenant, oui, je suis 100% d'accord avec toi sur ce point !:-)